lundi 29 janvier 2007







C'est que je me répète. Et que j'avance de côté, plutôt que vers l'avant. Ou du moins j'ai l'impression de vaciller, avec mes foutus écrits. Avez-vous compris que je suis une polyrêveuse ambulante? Du genre que je suis encore plus polygame dans mes pensées que dans la vraie vie. Et que je suis du pareil au même?

La nuit dernière, entre je ne sais plus lesquels de mes nombreux réveils, mon esprit m'a amené un de ces songes qui perturbent et qui donnent envie de s'esclaffer tout à la fois. En voici le récit:

J'étais en compagnie de deux amis qui me sont chers, et nous nous rendions à un salon de quilles, qui s'est avéré envahi de tables de billard et d'employés à l'air semi-moqueur, semi-bête. Nous avons entamé la partie, nos dos se cognant contre le rebord du tapis vert situé derrière notre allée. Celle-ci et toutes les autres se sont vite transformées en piscine gigantesque, de taille presque olympique, séparée en couloirs comme si une course y aurait lieu sous peu. Notre banale partie de quilles est devenue une espèce de concours à savoir lequel des participants de chaque couloir pouvait se lancer le plus loin possible, à l'aide d'une corde du type que Tarzan utilisait pour ses vols entre les arbres, afin d'attraper de ses deux mains les poutres alignées à l'autre rive de l'immense bassin et de s'y balancer un instant.

Soudainement vêtus de nos maillots de bain, mes amis et moi nous sommes prêtés au jeu sans poser de question. J'étais de loin celle qui réussissait le plus souvent à s'accrocher au barreau horizontal après avoir survolé l'étendue d'eau et chaque fois, je me laissais pendre un moment puis me laissais tomber dans la piscine. Je nageais ensuite pour regagner le bord où s'effectuait le départ de ce parcours inusité. Mes deux amis ont accompli l'exploit à quelques reprises, mais je me souviens qu'un d'entre eux avait plus de difficultés et finissait, la plupart du temps, par toucher à l'eau avant même de s'être rendu à l'autre bout. L'autre et moi trouvions ça particulièrement tordant, et nous étions en compétition extrême avec les jeunes filles de quatorze ou quinze ans qui s'exerçaient dans le couloir près du nôtre.

Fin.

Ce genre d'histoires loufoques est une des seules raisons pour lesquelles je considère qu'il vale la peine d'émerger durant mon sommeil. Faire le constat d'un rêve débridé est amusant et rassurant. Bien sûr, je m'énerve un brin lorsque je me rends compte que dans mon rêve, je reluquais tous les hommes qui jouaient au billard au tout début, et même le serveur antipathique qui nous a désigné notre allée et qui prenait un air supérieur chaque fois qu'un de mes amis ou moi lui posions une question qu'il jugeait impertinente et sans importance. J'imagine qu'il est impossible de sortir de mon corps «la chasse» qui est en moi: même endormie, je fouine et cible les éventuels coups de coeur...

Notez que j'assume mon trop-plein d'hormones. Et que ça m'embarrasse à peine.






samedi 27 janvier 2007





Cet endroit.
Cette odeur.
Ce visage.
Ces visions.
Ce rire.
Cette voix.

*****

Trop d'images. Ça me plaît. Et m'érafle.

Ça s'efface...

*****

Mille sautillements. Et des bras autour de moi. Prenant ma taille. Des mains, sur ma peau. Dix doigts, frôlant mes hanches. On aurait dit un rituel africain, des incantations tribales.

Trop de musique. Et de soleil. Un air de glace, dehors. Des rythmes brûlants, à l'intérieur. Flamboyante soirée.

*****

J'aimerais me ressembler, toujours. Je voudrais voir cette voix, maintenant. Écouter ce visage, encore. Doucement, sans frémir.

Je ne lui ai pas dit que...

*****

Ça réapparaît...






mardi 23 janvier 2007






I should be writing that reader response that I owe to my American novel of the 20th century teacher in two days, but instead I would rather share with you my complete adulation towards Matthew Good, the incredible, unique, talented, twisted singer and songwriter (and he's Canadian).

Not only do I own every disc he has ever worked on, with the exception of one EP, but I am also a disciplined reader of his. I visit his blog (www.matthewgood.org) regularly and I encourage you to do so too! I have never met the dude, but his words surely suit me! He and I seem to share a similar case of "nuts state"...

Today, I fell in love with him all over again. Here are bits of his last entries that correspond to some of my realities or that made me grow even more fond of him:

"(...) I pop my pills (...) and turn off the lights (...) and lay on my side wondering what to wonder. And before I come up with something I fall asleep and dream of murder and love and distances too immense to convey." (I Meant to But Didn't, posted on Jan. 19th, 2007)

"The nights have been still lately, too still to sleep."
"She says that ever since she went properly nuts that she’s been able to sleep. She says that knowing you’re crazy is comforting in that way."
"(...) there’s always a lull, like a deep sigh, as if everything that was here before the buildings and telephone polls and sidewalks doesn’t know whether to scream or laugh or clear its throat." (Properly Nuts, posted on Jan. 21st, 2007)

"When you get right down to it, why do you really need all of those things that people like my ex-wife say they need? Having it, trying to get it, trying to keep it, and trying to use it. That’s your whole life right there." (That's Your Whole Life Right There, posted on Jan. 21st, 2007)


Voilà. Ode to Matt Good, always.






dimanche 21 janvier 2007






Allez-y, retenez-moi par la peau des fesses (ça n'a rien de sensuel). Pas de coup de coude, pas de main réconfortante sur l'épaule. Non non, ne vous dérangez pas pour ça.


Quel rôle ingrat ils ont, les parents! À eux de faire miroiter tous les mauvais côtés de la plaque, paraît-il. Mais est-ce à eux de tirer sur les cordes de la culpabilité, de l'hésitation, du rabat-joitisme (ce n'est pas un mot), et de la confiance? Est-ce à eux d'ébranler toutes les fondations, parce qu'une décision potentielle n'est pas la leur? Est-ce à eux d'inquiéter leur enfant et de perturber ses réflexions à cause d'un éventuel changement?

L'enfant ne sait plus quoi faire, l'enfant en a marre d'entendre le reproche dans le ton de voix parentale, le «pense-y bien là!» dans l'accentuation, l'angoisse dans le débit et presque la déception dans le volume des paroles marmonnées.

L'enfant n'a plus envie de rester avec elle pour elle. L'enfant a envie de découvrir par lui-même, après tout, il apprend depuis longtemps à se débrouiller seul, et de son plein gré. Pour l'aventure. Et pour avoir des histoires cocasses à partager lorsqu'il lui arrive certaines malchances, ou lorsqu'il provoque des idioties.


Je n'ai plus envie de vous en parler. Vous m'en avez enlevé le plaisir, m'avez gâché mes confidences. Ne vous méprenez pas, je vous pardonne, parents que vous êtes! Mais voilà, c'est tout. Ou ça suffit. Pour n'importe qui de nous trois (ça n'a rien de menaçant).





dimanche 14 janvier 2007






- T'as échoué, bonhomme, qu'elle lui dit.

Et lui de répondre qu'il s'en fout.

- Oh, mais non, tu t'en fous pas! Ça te coulait dans les veines, ce projet-là, renchérit-elle.

Son poing contre le mur. La fait sursauter. La fait le dévisager.

Et lui de hurler:

- Tu m'embêtes! Sacre ton camp! Laisse-moi, LAISSE-MOI!

Elle le regarde, les yeux grands et les sourcils durs. Se prend la tête, serre ses longs cheveux entre ses doigts. Le somme de se la fermer.

Il crache sur le plancher carrelé, ne l'entend pas. Continue de crier. Puis cesse. S'appuie contre le comptoir pour retrouver son souffle. Murmure des conneries du genre:

- C'est de l'argent vite fait, d'habitude. Un coup facile. Pas de tracas...

- T'as tout foutu en l'air cette fois-ci. Avec ta p'tite dame. Y'aurait pas fallu que tu te mettes au lit avec -

- ARRÊTE! TAIS-TOI!

Et elle de trembler. De se tourner vers la fenêtre près de la table où elle est assise, de tasser le rideau de dentelle blanche. Et de regarder dehors.

Et lui de s'approcher, de la fixer. De la pointer de son menton mal rasé. De l'appeler par son nom, pour qu'elle lui fasse face à nouveau.

- Je vais m'en aller, si c'est ce que tu veux, bonhomme. Ça me fait pas un pli. Mais ne te fies plus à moi pour tes autres boulots.

Elle se retourne, quand elle l'entend tout saccager avec une chaise. Se tasse contre le mur du mieux qu'elle peut.

Il ne la voit plus. L'oublie. Défait la table, détruit la vaisselle, brise tout.

Et elle de pleurer. De le supplier de se calmer.

Sa fureur semble s'estomper. Il repose les morceaux de chaise qu'il tenait toujours en mains. Jette un un regard circulaire aux dégâts. S'excuse en marmonnant:

- C'est moins pire que la dernière fois.

Et elle de se lever. Et de le serrer dans ses bras.







samedi 13 janvier 2007






Que ce vieux manoir soit hanté, ça me plairait. Et que nous refassions les fous, ça aussi ce serait géant. Je vis pour ne pas être sage. Ou je m'efforce de ne pas l'être, pour survivre.

Il y a des sourires si délicieux. Et des yeux pour lesquels j'oublierais de mourir. J'aime me dire que seule la beauté fait chavirer. Mais je n'y crois pas.

Faire le fou et être fou, ça s'équivaut, dites-moi? Je le découvrirai bien assez tôt... D'ici là j'essaierai tout. Ou à peu près.

À quoi bon ralentir le rythme? À quoi bon tout précipiter? Je cherche une cadence propice. Oublions les trous béants, tous ces espaces vacants, et remplissons les absences. Bousillons les manques, qui eux n'ont pas d'autre raison d'exister que de faire pleurer.

Mon enthousiasme s'évapore trop, des fois. Mais je connais les attributs capables de le solidifier à nouveau. Oh, douce misère mobile...

Y a-t-il plus grand flamboiement que de pencher pour quelqu'un? Et de conserver l'état de frivolité, de ne surtout pas tomber? Les débuts suggèrent tant de frissons...

Je veux de ces petits pincements, des plus grands aussi. Et des bonheurs du genre boire un chocolat, dire une connerie devant trop de témoins, écouter un prof qui sait ce qu'il dit et comment le transmettre, dormir jusqu'à dix heures le matin, échanger des regards. Puis partager des lèvres.

C'est ça. Amenez-moi tout ça.







vendredi 12 janvier 2007






Her hair, sometimes, looks like his when lying on the bathroom tiles.

But I don't care. Anymore.

We've become strangers, but still my mind recalls his touch. In some rooms echoes his voice.

But it doesn't ache. No more.

And I know they all told me it would only take some time. It only takes some time... Only took me time to see him turn his back at me, only took me time to wash away every trace he had left in my space. Took me time to tear him out of me. And yet I'll never accept to lead his image to an absolute vanishment.

It only took me time. And insanity. But no one ever told me about the latter.

Despair froze me. Like a paralyzed infant. Loneliness crashed me. Like a squashed bug. Guilt tortured me, like knives teasing my skin, aiming for my fingers. One by one. Tears drowned me. Like a suffocating dog lost at sea during a storm.

But I managed it. Almost all. I'm still trying, at some moments. I guess delirium never truly leaves you.

I won't deny this frenzy that takes hold of me sometimes. It is part of me. Like Modest Mouse sings: "My hell comes from inside comes from inside myself/Why fight this." It's not even a question.

I'm a freak. Perhaps I like being one. Or does claming that I am such a person eliminates this state of spirit? Maybe I enjoy waking up late at night only to realize I had a dream... A fucked up dream... Or not.

Visions scare me. Entice me, towards I don't know what. Also provoke me. Please tie me up.

Or don't. I want to go watch hairs fall down the drain.






jeudi 11 janvier 2007





Revenir est difficile. Même si c'est un choix; encore plus si c'est nécessaire. Je ne dis pas que je DOIS le faire. Mais pourquoi pas?

C'est la routine qui m'agresse. Et de me voir bientôt obligée de rapporter mes acquisitions de connaissance. Laissez-moi seule juge de mon apprentissage!

Une ombre d'insomnie m'a reprise. Je tourne et je tourne dans mes draps.

Que ferais-je sans la présence particulière et rassurante des gens que ce foutu bacc m'a amenés? Ce rassemblement d'individus de partout et de nulle part est en fait un réservoir de rires, de pensées étranges, de formulations cocasses et de gestes obscènes en soi!

Voilà.




mercredi 3 janvier 2007







Je tiens à remercier Pierre-Luc, celui-là même qui m'a donné le goût de concocter ma propre liste indiquant ces petites choses que j'apprécie ainsi que celles que j'exécre! Alors voici, en ce début d'année 2007, et sans aucun ordre particulier:

J'aime


  • L'idée qui a poussé dans la tête de chaque personne que j'ai rencontrée et qui a mené chacune à se déplacer au même endroit que moi au même instant.
  • Le visage d'une loutre. Avez-vous déjà vu quelque chose de plus adorable que le minois trempé d'une de ces bêtes?
  • Le lait au chocolat.
  • La musique. Elle m'accompagne autant dans mes highs que dans mes mauves.
  • Rêver. Je ne respire pas lorsqu'il n'y a plus rien qui se trame derrière le petit rideau dans mon cerveau.
  • Qu'on me complimente.
  • Danser. De manière folle. Ou sensuelle. Mais danser, sans m'arrêter.
  • Les fesses d'un homme. Et son parfum. Et ses bras, pour m'y perdre. Et...
  • Manger au restaurant, spécialement entre amis lorsque rien ne nous presse.
  • Dire à certains individus ce qui généralement ne serait pas dit devant eux. Selon moi, il faut toujours attendre que les visés soient présents pour leur laisser la possibilité de se défendre.
  • Prendre des bains trop chauds et regarder les bulles de mousse disparaître une à une.
  • Me faire bronzer. Je le fais seulement à l'occasion, mais toujours dehors.
  • Mes contradictions.
  • Dormir.
  • Quand j'aime ce que j'écris. Et quand les autres aussi.
  • Les toutous.
  • Des murs peinturés de couleur foncée. Le moins de «beige malade» possible pour moi!
  • L'unicité.
  • Faire du vélo.
  • L'Histoire.
  • Le Mois Multi au Complexe Méduse, à Québec en février.
  • Les êtres complexes.
  • Rire.
  • Me promener nue dans mon appart lorsque j'y suis seule.
  • Un de mes voisins, et il s'appelle Rosaire.
  • Le Festival d'été de Québec.
  • Le Vieux-Québec, la rue St-Jean, la Terrasse Dufferin, les Plaines.
  • Partager, dans tous les sens du mot.
  • Embrasser.
  • Faire l'amour.
  • Mes cheveux, la plupart du temps.
  • Que ma soeur et mon frère soient plus vieux que moi. Être la cadette comporte vraiment des avantages!
  • Tout ce qui est à saveur de cheese cake.
  • M'étendre sur le sol et observer le ciel, la nuit. Attraper le plus d'étoiles filantes possible.
  • Les Dieux Égyptiens.
  • Les différentes relations particulières que nous avons su tisser, toi, toi, toi, toi et toi et encore toi, et moi (vous savez qui vous êtes, j'imagine ;) Oh, et le compte n'est pas exact, hihi).
  • Ces multiples discussions que j'ai eues au cours des années avec tant de gens et qui ne m'ont pas laissée indifférente.


Je n'aime pas


  • Que les gens me voient trop souvent avec les mêmes trucs sur le dos.
  • Les tomates.
  • La gastro.
  • Le chialage, sous certaines conditions. Ce n'est pas bien de le promouvoir, mais avouons qu'une séance de bitchage de temps en temps fait du bien (j'admets donc le pratiquer).
  • Devoir prendre des médicaments à tous les jours.
  • Oublier de prendre mes médicaments, ce qui me fait réaliser que je dois prendre des médicaments tous les jours, et que je n'apprécie pas cela.
  • Ces espèces de crises suffocantes qui me paralysent l'âme et me convainquent d'absurdités (je ne le sais pas toujours que ce ne sont que des absurdités...).
  • Mes envies trop lourdes que j'ai des fois d'en finir.
  • Me faire bronzer. Je me dis presque à chaque fois que je serais plus confortable installée à l'ombre, et que je ne finis jamais par être bronzée comme je le souhaite, alors à quoi bon...
  • Faire de l'insomnie.
  • Passer d'une fantaisie, d'un rêve ou d'un scénario à un autre dans ma tête à un rythme trop fou et ne pas arriver à me brancher. Ça sonne peut-être «petite cervelle», mais j'exige un peu d'ordre là-dedans!
  • Jouer d'aucun instrument. Je devrais m'y remettre. La harpe m'attire...
  • L'actualité, les bulletins de nouvelles à la télé, les journaux.
  • Les êtres trop complexes, à un point tel qu'il font décrocher tous ceux qui les entourent.
  • Mes voisins, sauf un.
  • Le nom du seul voisin que j'aime bien.
  • L'entêtement qu'ont ceux qui ne sont pas doués pour les contacts entre humains à continuer à travailler dans le domaine du service à la clientèle.
  • Les principes et certains réglements bidons de mes anciens patrons.
  • Quand je me rends compte que ma dépression me fait parler plus qu'avant. Parler trop de soi-même, c'est agaçant, à la longue.
  • Mes cheveux, des fois.
  • Les poils sur mon corps. Je suis en pleine mission qui a pour but de les exterminer, tous!
  • Mon obsession pour le poil.
  • Trop manger.
  • La façon dont mes parents se laissent diriger par notre chien. Il ne s'agit que d'une boule de poils, il ne fait pas pitié, il est trrrrrès bien traité et il est dix fois plus petit que vous. Mettez vos culottes, bâtard!
  • Devoir être joyeuse parce que c'est la période des Fêtes.