dimanche 25 février 2007

jeudi 22 février 2007







Je ne cours après rien, ce soir. Je suis contentée. C'est apaisant.

Je suis crevée de bien-être. Ça faisait longtemps. Il ne s'agit même pas d'extase, pas encore, pas tout de suite. Simplement de quelque chose de correct, de réchauffant. Plus tard viendra l'enivrement. 

Ces constatations me sont venues alors que je marchais, sans me presser. Sans me soucier. J'ai senti que mon esprit n'avait pas envie de se demander des misères, de se questionner sur des pièges. Qu'il préférait plutôt s'avouer que tout était bien. Et que même si en réalité, pas exactement TOUT coopère, le poids du positif écrase le négatif. Je ne me rappelais plus ce que c'était, de ne pas s'en faire...

Et je ne cherche pas à me sauver en me contentant de peu. Je me connais bien trop pour ça. Seulement j'apprends à guetter, à laisser des chances, à permettre aux opportunités de se présenter. Et je ris. Tellement...

On pourrait croire que je défie la vie. Je ne me prétends pas si brave. J'ai encore peur, et je ne veux pas que mes éclats soient pareils aux autres. Je ne les désire plus, ces heures passées. Je préfère en vivre des fraîches.

Mon âme... Mon âme elle est là. Elle est revenue. Depuis un bout, mais je suis capable de la palper, là, quand je me rends compte que je saisis la conscience d'êtres imaginés par un homme il y a de cela près d'un siècle. Ou quand je discute de Sophie, que je me dis que son histoire est indescriptible et que l'envie de la faire voir à tous me fait me promettre que je serai publiée. Et là mon âme sonne, elle sait que je déconne, puisque je ne promets pas, moi. J'espère, puis je tente. Je tente, oui.






lundi 19 février 2007







Le prévisible n'est pas toujours banal, je l'ai appris! Et l'attente sait si bien entretenir le désir... Mais à mettre autant d'idées et d'espoirs dans une nuit, la déception se fera-t-elle sentir?

Je vise les moments sublimes. La surprise ajoute à leur saveur. Et là, si tout se déroule autrement? Oh et puis, je verrai bien... Nous nous devons de célébrer. Et d'apprendre à être fous, de renouveler à chaque fois. La folie, l'extase.

Me faut-il initier? Le doute peut être grisant, parfois! 

Je n'ai rien de plus à dire. J'ai plutôt tant, tout à guetter.






vendredi 9 février 2007








Je prendrai un peu de lumière, du sable et des billes. J'en ferai un montage, moulerai des mobiles. Inventerai le son de la mer. Un samedi, ou un dimanche. Pour me fournir de quoi occuper mes mains. Parce que ma tête aura trop à faire. Cette semaine, ou la suivante, tout déboulera. Ces idées qui ne viendront pas.

Trois naissances bouleverseront le cours des choses. Celle des jours, puisque le réveil se montre parfois cruel. Celle des nuits, parce que les étoiles rendent quelques fois les souffles plus nostalgiques qu'ils ne doivent l'être. Et finalement celle des instants entre, où l'on se demande quoi vivre pour exploser.

Je planifierai mon meurtre. Il ne vous restera qu'à l'exécuter. Mais avant, vous serez témoins de mon déclin. Puis d'une certaine remontée. Mais mon corps n'y échappera pas, à vos armes. Mon âme flottera, se posera à l'occasion sur mes monticules de sable et de bulles de verre, sur ces ensembles lumineux que je convoîtais de mon vivant.

D'ici là, je chercherai où m'installer pour respirer.









vendredi 2 février 2007







Je me pose des questions sans mot. Je sais bien qu'il y a quelque chose de louche, mais ce n'est pas palpable. Oh, ces réflexions que je ne peux articuler!

«Et si..?», «Mais pourquoi?», «Comment...», «Ou peut-être que...?»

Je pense à toi en faisant pivoter une recette de macaroni au saumon. Tu m'empêches de visiter Thomas et Sophie. Et pourtant, ils doivent vivre. Préfères-tu l'inspiration forcée? L'envie me prend de voler une planète et te l'offrir. Tu ne la laisserais pas tomber, j'espère? Je n'aurai plus d'argent. Travailles-tu encore?

Je m'assomme souvent en me disant que ce n'est pas possible. Les oiseaux ne peuvent pas vivre sans plume, et pourtant ce démon vert est nu depuis que je le connais. Je préfère ton corps, tu ne m'en veux pas de te désirer, n'est-ce pas?

Je ne sais pas écrire, aujourd'hui. Ni décider. Je vais y aller, au carnaval, ce soir. Peut-être.






jeudi 1 février 2007






Je m'use à chercher une chaleur. Les avenues du quartier, celles bourrées d'arbres dont les feuilles dissimulent le ciel en été, rient de mon visage penché sur l'asphalte raide. Mes pas résonnent, j'aimerais ramper, m'envelopper. De mes yeux, j'enlace un tronc. L'air libre glisse entre les branches nues de l'hiver. Les autobus roulent au loin, sur l'allée principale. Ce n'est pas la nuit.

Dans ma tête tonnent des harmonies, comme si neuf pianos faisaient danser leurs claviers à l'unisson. En dehors tout est paisible, la saison est calme. Comment transporter un torrent à travers un désert endormi? Cette rue m'expulsera, prétextant mon agitation nuisible. Je poursuis mon chemin, je n'en ai plus pour longtemps. Les galeries redeviendront sereines et chastes, malgré mon passage. Les trottoirs sont salés. Je n'ai pas faim.

Les lampadaires débutent leur quart de travail. Je cours pour les éviter. Un véhicule me repêche. Je frétille entre les autres élus. Le retour chez moi sera réconfortant. Je creuserai mon lit et choisirai des douceurs pour m'entourer.