mardi 18 décembre 2007


Je veux sentir mes os. Sous ma peau, les toucher, m'assurer qu'ils s'y trouvent, qu'ils ont froid. Les effleurer, les apercevoir, deviner leur forme, les rendre saillants, ne pas les savoir trop fragiles, penser qu'ils pourraient se fracasser.

Mes os, sous ma peau. Trouver leur couleur, jouer avec des embouts, détailler les jointures. Gratter mes os, jusqu'à ce qu'ils s'effritent, jusqu'à ce qu'ils s'écoulent de mes pores, jusqu'a ce qu'ils se fassent minutes d'un sablier.

Mes os, bâtons de percussion. Ombres de mouvements, lignes d'une silhouette. Des sons, les déplacements, une vision. Sous ma peau, mes os.

Je voudrais voir mes os. Sous ma peau. Les cogner, les casser, les fêler. Je voudrais chatouiller mes os. Rire de leurs fissures. Les filer en douce, suivre leur trace. Je voudrais laisser chanter mes os, écouter leurs ballades, battre des mains et suivre leur rythme.

J'aime sentir poindre mes os. Les voir étirer ma peau. Mes os, qu'ils soient là, sous ma peau.



samedi 8 décembre 2007


Bonne nouvelle: mis à part le cancer de la pensée négative, du pessimisme, il n'y a pas d'autre tumeur qui habite mon corps. C'est rassurant. Un soulagement. Parce que je n'aurais pas voulu avoir à combattre un mal de plus.

C'est fou, les flocons aussi ont un rythme. Qui change, qui vacille. Je vacille. Je danse, ma vie, je m'emporte. Je pense que je vis. Ou que je survis. Un exploit, pour moi.

Je brûle. D'un peu partout. À force de courants d'air froid, à coups de chaleur sèche soufflée par un petit engin tout de même puissant, à cause d'une réserve vide d'énergie manquante, à bout de sursauts tout court. Mais je survis, et même, je vis.




samedi 1 décembre 2007


There are people I could listen to forever. Even if they don't really look at me when they are talking. People I could stand by or stay close to all the time. And watch their hands mimic what they are saying. People I could try to figure out why I need or want so much to be surrounded by them. But can never come up with an answer because I am not looking that hard for a reason.

There are days I wonder why I search for solutions. And prefer to stick to my illusions. My fantasies. There are nights I wish not to wake up in the morning. Nights I pray I could sleep forever, and dream away. Or live like crazy, like before, like a little after, like in-between.

Right now, I could go on like I do for a while. The pain is not that bad. Not so unbearable. Sometimes it's almost unnoticeable. I get to breathe from time to time, and I get to enjoy it. At times. Like at this moment.

I will go eat more moroccan clementines now.