dimanche 23 septembre 2007


Un déclic. Ça c'est fait, là. J'ai compris que je déviais de ce en quoi je crois. Le penser et le faire sont deux étapes qui valent autant l'une que l'autre. Je me remets en route. Je pense qu'il faut en revenir, je crois que ça suffit. Voilà.

L'immédiateté est quelque chose qui m'embête, des fois. Surtout parce qu'il faut trop souvent attendre que le temps passe et lisse tout. Et il prend son temps, le temps.

Je ne sais pas pourquoi j'insiste sur certains trucs, parfois, pourquoi je persiste, pourquoi je m'acharne. L'humain - ou la femme - ou Sylvianne - a vraiment une forme de masochisme d'ancrée en lui. Une quelconque tendance à se détruire à la source. Une volonté intrinsèque de se mutiler la raison, de se râper l'âme. Ou je sais pas, moi, mais ça ne devrait pas être comme ça.

Je n'apprends pas vite, en somme. J'aurais dû comprendre il y a de cela bien longtemps. Et je devrais miser sur des sourires. Je les aime, vos sourires.


vendredi 21 septembre 2007


Je n'aime pas l'éclairage des autobus de ville lorsque je me déplace le soir ou la nuit. Et je n'aime pas quand il se met de paire avec les fenêtres pour foutre à mon reflet les pires cernes qui soit. Chaque fois que je surprends mon visage, je me rappelle un personnage de dessins animés que j'ai connu étant enfant, un vieux grognon quelconque dont je ne me souviens plus du nom. Lui et moi avons les mêmes cercles gris bleu sous les yeux. Ce n'est pas chose à se vanter, me direz-vous, et je devrais simplement arrêter de fixer l'image que me renvoie les vitres du véhicule. Sans doute.

J'ai plutôt envie de crever d'une aiguille ces bosses, de voir du sang s'y échapper, question qu'elles dégonflent. Un peu comme on perce un jaune d'oeuf à l'aide d'une fourchette et on observe le liquide s'enfuir du centre de l'aliment. Je voudrais que mes vaisseaux éclatent et quittent le relief peu charmant de cette zone de ma figure. J'aimerais que sous ces lumières trop intenses, mon regard ne soit pas allongé de trous sombres et profonds. Je n'ai qu'à me procurer le cache-cernes adéquat, me conseillerez-vous. J'ai déjà du fond de teint, et je n'ai ni le temps ni l'argent pour dénicher tous les produits sensés faire bénéficier chaque centimètre carré de mon épiderme.


jeudi 20 septembre 2007

Il y a de ces révélations qui valent cher. Mais qui sont préférables à l'hypocrisie, à tous les mots inavoués, ces poids qui se perdent et se désintègrent, comme des bulles qui éclatent après avoir flotté sous nos yeux. À force de vérités qu'on hurle, une main sur la conscience et l'autre sur la bouche, on tache sa tolérance. Il faudrait ne pas craindre d'imposer l'affrontement... Se libérer les mains... Des fois les murmures servent mieux, on chuchote et on s'adoucit les pensées. Et il n'y a rien de lâche là-dedans. C'est affirmer sans recouvrir, sans déguiser. J'aime de moins en moins me berner, ou capituler devant de trompeuses apparences que peuvent me siffler les autres. C'est ça, la maturité?



lundi 17 septembre 2007








I can't. I should be able to, should be, should be able to. But I can't.

I can't
breathe
focus
smile
read
watch Friends
stop eating Gummy Bears
do my laundry
get up
say what I really want to say
talk to you
cry
let you win
explain why
be with you
pretend I'm fine

because I am pissed off and I only half-know why. And because you are so fucking far away.


I can't
bear linear, flat, monotonous estate of things
stop imagining pills disintegrating inside my body
tear off the curtains, make a tomb out of my walls
scream loud enough
walk around 'til I faint
stop eating
shrink
talk
move
vanish
wait for imaginary friends to show me the way
fly off to nowhere
understand how to make it stop
put all the fragments back in place

because I am a civilized human being. But the freak inside of me wish I could.





mardi 11 septembre 2007


Je me suis immiscée, le temps de quelques danses. Quelques valses. J'ai percé le cercle, et subtilisé des cavaliers.

Et puis maintenant je barbouille l'air pour m'effacer. Je me sens rebondir chaque fois que j'approche trop. Une espèce de toile élastique m'empêche de me frotter à nouveau.

Ç'aura été si passager, si temporaire que ça? Voyez-vous, dans ces cas-là, je vise l'éternité.

Il y a quelque chose qui se trame derrière mon cou. Une paranoïa, vingt feux de joie, trois secrets mal gardés, deux regards chers, mille intrigues de merde, quatre drames à la con.

Ces ballets me manquaient, je ne les ai pas tous retrouvés...


samedi 8 septembre 2007


J'utilise un de mes samedis soirs pour chambouler la disposition de l'intérieur de mes tiroirs et une partie de ma garde-robe. Mais qu'est-ce que je cherche à remettre en place chez moi à travers cette réorganisation de l'espace de ma chambre?

Je n'ai pas de réponse à cela pour l'instant. C'est seulement devenu urgent. Je devais le faire, . C'est une chance que je me connaisse suffisamment pour savoir que ce moment viendrait. J'avais omis de faire le ménage des composantes de mon meuble lorsque je suis déménagée. Et je m'étais contentée de placer un peu n'importe où chandails, jupes et pantalons dans le petit trou dans le mur près de mon lit.

Ou peut-être que si, j'en ai une, réponse: l'intégrité. Je la remets en question. La mienne, tout autant que celle des autres. Je songe aussi aux choix. Ceux que vous voulez. Je constate de plus en plus qu'il ne faut pas dénigrer ni sous-estimer les solutions de rechange. Elles apportent tant, parfois.

Depuis quelques jours, je brandis mes étoffes d'automne, simplement pour me faire répondre à coups d'humidité accablante. J'aime bien ce temps entre l'été et ma saison favorite. Il présente et officialise si bien cette dernière.

Les cours, les cours, lundi. Il n'y a qu'à voir ce que ça donnera. Je souhaite qu'aucune impasse ne me soit dictée à l'avance. Fuyez, catastrophes! Je ne veux pas de vous. Comme si j'avais déjà connu de désastres académiques graves... Je ne dois pas parler de ça, alors, dans le fond. Eh non, car je m'en fous un peu. Ce bacc ne m'est pas si cher, des fois. Je ne désire que m'enivrer de gens et de mots...

Dehors est plutôt bruyant, ce soir. On dirait que tout se déroule hors de ma cabane. Il semble y avoir un party dans la cour et les deux rues qui m'entourent paraissent bondées. Les bruits résonnent, vont et viennent. Des éclats de voix me font sursauter. Puis le téléphone qui ne sonne qu'une fois pour ensuite se taire.. Je devrais sans doute avoir plus peur que ça.

Bon, suffit. Je m'emmerde moi-même.


mercredi 5 septembre 2007


Je suis une tortue. Qui ne veut rien savoir de quitter sa carapace.

Je suis une fille ingrate. Qui répond bêtement à ses parents lorsqu'elle n'a pas la force de parler.

Je suis une groupie infidèle. Qui n'a pas encore écouté le dernier album d'un de ses chanteurs préférés, une semaine après se l'être procuré.

Voilà. C'est ce que je suis ces jours-ci. En plus d'être une baleine qui gonfle. Je veux fondre et vite.

La rentrée, elle est arrivée. Hier. J'ai revu des gens qui me manquaient, j'ai eu les hugs que j'attendais. Maintenant j'ai mal à la tête et je me demande si je vais être malade. Je n'ai pas su boire avec modération... Qu'importe, il y avait longtemps que je n'étais pas sortie.

Je reviens de l'Île où la terre y est rousse. J'ai pris assez de vent. Réintégrer mon appartement me fait du bien. Car dans la roulotte de mes parents, bien qu'elle soit grande, nous nous pilons un peu sur les pieds. Chacun irrite un autre, à tour de rôle. Et ça m'égratigne. Il manque de cloisons, là-dedans. Chacun devrait pouvoir s'enfermer derrière des murs, le temps de respirer et de renouveler ses doses de patience et d'humeur. Mais bon, somme toute, ç'a été agréable. J'ai pu marcher sur le sable, compter les vagues, rire des nuages... Je cherchais quelqu'un à qui penser, durant toutes ces heures passées à rouler vers Québec. J'ai bondi de l'un à l'autre. Il y en a qui revenaient plus souvent que d'autres... Drôle de libertinage en songes!

Je redoutais d'être devenue sèche et sans sentiment. Vendredi dernier, j'ai vu qu'il n'en était rien, ou à peu près. À la cérémonie de graduation de mon frère, j'ai flanché devant l'une des plus belles démonstrations de solidarité et d'amitié qu'il m'ait été donné de voir. Tous les camarades du jeune homme qui a été victime d'un accident de la route (il aurait pu y rester) se sont levés pour l'acclamer lorsque son tour est venu d'aller chercher son diplôme. Comme tous les autres, il a crié «Sir!» après que le présentateur ait dit son nom. Sa voix s'est perdue dans le torrent d'applaudissements. Les membres des squads 92 et 93 en entier se sont levés, pressés de montrer à quel point ils étaient heureux que leur collègue soit parmi eux. Le reste de l'assistance s'est levé aussi. Comme les autres, le plus jeune de la distribution 2007 est monté sur l'estrade et s'est avancé, le corps raide et fier, vers le directeur qui l'attendait pour lui remettre son diplôme. Mais il n'a pas pu saluer l'homme comme tous les autres, sa clavicule le faisant souffrir. Banal, mais grand, comme moment, j'ai trouvé. Mon coeur s'est enflé d'un coup. Je me suis trouvée un peu conne, après tout je ne le connais pas, cet homme. Mais c'était si beau... Ces policiers, ce ne sont pas des brutes, du moins pas encore.

Je devrais peut-être retourner dormir. L'université peut bien attendre, je n'ai que quelques trucs à aller chercher. J'ai faim. C'est un problème, car il n'y a plus grand chose à bouffer... Je vais peut-être devoir m'extirper de ma demeure plus tôt que prévu. Oh, foutu corps trop lourd...

Je vais surtout arrêter de me plaindre. Ou essayer de.