vendredi 27 juin 2008

C'est fou comme il y a des jours où l'on aime avoir des responsabilités. Payer son loyer, régler ses factures, prévoir son déménagement, avoir 23 ans, ne plus dépendre de ses parents... Aujourd'hui, j'ai accompli tout ça. Et même plus. J'ai appelé pour réserver un weekend de plein-air en amoureux au mois d'août. Je n'ai jamais vécu de weekend en amoureux en dehors de la ville, ni de voyage en couple. À bien y penser, ai-je déjà vécu un weekend en amoureux à Québec, je parle vraiment de deux jours à deux sans dérangement, sans routine et sans autre occupation que celle de s'éclater? Je crois pas. Foutue dévergondée des relations amoureuses que je suis, je saurai vivre l'expérience à fond et prendre tout ça du bon côté! Je me suis déjà laissée emporter dans toute cette planification avec lui. Eh oui, je me suis surprise à faire des plans avec un homme! C'est qu'il m'a déjà très bien eue, le coquin. J'ai très hâte de nous voir monter la tente (que nous n'avons pas encore)...
Maintenant que MHV et Madame Vaugeois me l'ont proposé, j'envisage (et je dis bien J'ENVISAGE) de prendre la dernière semaine du mois de juillet pour PEUT-ÊTRE assister à la Foire Brayonne. Mon idée était pourtant bien faite: cette année c'était clair que je n'y serais pas... Mais bon, tout peut changer, dans ma cervelle. C'est le changement d'adresse imminent qui doit m'être monté à la tête...
Dans une semaine ou deux, j'irai chercher Ignacio. Il ne doit même plus se rappeler de moi, le p'tit. Qu'importe, j'ai de quoi l'accueillir en grand! Tiens, j'ai déjà un argument pour m'empêcher d'aller à Edmundston: je ne peux pas le laisser avec une gardienne si peu de temps après l'avoir adopté, il va se mettre à la préférer! L'amener avec moi au NB? Et mon père qui est allergique, et mon chien qui va l'avaler (ou s'en sauver après avoir grogné comme un con pour se donner l'illustion qu'il est brave...)? Paraît que cette crêpe a maintenant peur du téléphone: il se dirigerait vers le sous-sol et se cacherait sous le bureau de mon père sitôt que ce dernier ou ma mère décrocherait le combiné... Toby ou l'imbécilité...
Je ne retournerai plus au Couche-Tard, sauf pour me faire des chocolats chauds l'hiver. C'est trop cher, et en plus, pour rentrer dans mon argent, je dois acheter deux pots de Pringles (à deux pour 4$) et un contenant de jus Oasis de 960 ml à 2,09$, parce que le format individuel est le même prix et que ce serait ridicule de payer ce montant pour une plus petite quantité. Moi qui ne voulais que grignoter en attendant un repas plus convenable en rentrant à l'appart... Rassurez-vous, j'ai jeté un coup d'oeil au tableau de la valeur nutritive, et je n'ai pas ingéré de gras trans! Ma collation (environ une trentaine de chips) contenait plutôt 300 calories, 20 g de lipides, 6 g de gras saturés, 440 mg de sodium, 28 g de glucides, 2 g de fibres, 2 g de sucres, 2 g de protéines et des poussières de vitamine C. C'est quand même intense.
Fin de cette chronique remplie d'anecdotes insignifiantes. Je sais, j'ai été très captivante, ce soir.

dimanche 22 juin 2008



Et je tombe. Je rêve à des souvenirs et je mélange mes caresses. Les donne à des corps que je ne côtoie plus.

Troublant, un froid. Où il n'y en a pas. Je n'ai froid qu'à l'humidité.

Que tu ne me vois pas comme ça fait mal. Un peu. J'aimerais des fois qu'il n'y ait jamais eu de temps entre nous. Jamais de temps mort.

Lui le sait. Je crois qu'il comprend parfois. Et à d'autres moments je ne peux pas lui blâmer sa confusion.

Tu vois que je ne saisis pas tout? Il y a des pourquois qui me tordent. Et m'aident à dormir tout à la fois.

Je ne comprends pas comment fonctionne le soleil. Surtout quand il n'y en a pas. Surtout quand il n'est pas là.






dimanche 15 juin 2008





Aujourd'hui, je suis allée faire des courses avec ma soeur. Je me suis dénichée plein de trucs. J'ai trouvé un chandelier sur pieds à six têtes (quelle physionomie pour une tour décorative semblable) à mettre dans un coin de mon futur salon. Ça fera joli et ça sentira BON la mandarine et je-sais-plus-quoi. J'ai une phobie des odeurs inintéressantes. J'en ai si peur qu'il me prend une envie de l'installer à l'instant, mon affaire à chandelles, et de le mettre dans mon salon actuel, tout près du coffre qui soutient l'engin télévisé que mes parents m'ont refilé. Ça ferait déjà joli, même ici, mais madite soeur m'a suggéré d'attendre, puisque de toute façon il ne reste plus que deux semaines avant que je déménage.

IL NE RESTE PLUS QUE DEUX SEMAINES AVANT QUE JE DÉMÉNAGE. Ou à peu près.

J'ai aussi acheté une doudou pour mon futur chat. Il aura une couverture bleu foncé que j'insèrerai dans sa cage de transport, son propre «Pet Taxi», pour suivre l'exemple de la cage du lapin bossu et édenté de ma frangine (il est plus beau que ce que la description que je viens d'en faire le suggère). Mon futur chat qui ne s'appelle pour l'instant que Merlin et qui portera plus tard les noms de Juan Ignacio Gris, en l'honneur du peintre Juan Gris et de la suggestion de mon dévoué ami la Mule-de-ma-vie. Pour les plus conventionnels, vous pourrez utiliser Merlin (ce que je ne recommande pas, puisque seuls son vétérinaire et le dossier médical le concernant se serviront de cette appellation), ou vous restreindre à Juan ou à Ignacio, ou même au surnom de ce deuxième prénom espagnol, soit Nacho. Vous voyez qu'on peut toujours s'arranger, avec moi.

Un panier à linge rond en rattana s'est foutu devant moi alors que je faisais la queue pour payer le bout de tissu qui appartiendra à mon félin. Je n'ai pas eu d'autre choix que de l'ajouter à mes achats. Ce sera plus beau, dans ma future «salle de lavage», je n'aime pas tant les sacs de linge sale...

J'ai commencé à équiper l'existence de cedit futur compagnon. Litière, peigne, pelle à tas, plat à bouffe et eau, check. Je me suis extasiée devant un lapin tête-de-lion (voilà bien le seul animal arborant cette coupe, autre que celui qui porte autant le nom de la coiffure que celle-ci, que je trouve cute, par là j'entends qu'un chien ou un chat qui subit cette torture fait, à mes yeux, atrocement pitié) , mais je l'ai laissé là. Il y a des limites, quand même, et comme ma soeur m'a fait remarquer, je déteste l'odeur de ces créatures (mais Velours, je t'aime quand même).

Et je n'aurais pas pu quitter le centre commercial sans visiter La Bonbonnière. Jujuuuuuuubes, pour une couple de semaines à venir. Ou seulement une. Ou peut-être même quelques jours. Je tâcherai de me rationner.

Alors, j'ai hâte. Et j'attends. J'aimerais décorer tout de suite, peinturer avant, tout placer par la suite. Tout envahir ici, enlever avant de partir puis tout remettre là-bas, dans mon futur chez-moi. M'infiltrer dans les pièces, les murs, les meubles. Pourquoi attendre? J'ai envie de visser le chandelier, de le mettre sur pieds et d'embaumer l'appartement, y habiter quand même, deux semaines avant de le quitter.

Je n'ai pas envie d'attendre. Partons pour St-Fulgence maintenant. Mettons à la porte la présente locataire de mon futur appart. Voyons mille shows. Allons voir Boston, visitons la Suède, l'Égypte. Maintenant. Ou demain, mais je n'attendrai pas longtemps.












mardi 10 juin 2008




Je croyais que la passion amenait la certitude. Au moins une. Une certitude, celle de s'y fixer, à cette passion, et de ne plus lâcher.

Mais là, j'sais pas.

C'est d'être bien naïve que de ne plus savoir que cette chose-là peut être éphémère, certes. Mais je m'emballe, il faut croire, et ça me coûte.

Je réfléchis. En me disant parfois que je ne devrais pas avoir à le faire. Pas à ce propos. Mais je suis comme ça, moi, et qui suis-je pour me changer.

«Qui suis-je pour me changer». Ouais, c'est bien dit, ça. Et qui êtes-vous pour me troubler?

La nuit c'est plus simple. On dirait. Moins de questions volontaires. Qu'une inconscience (ou un inconscient? Quel genre donne-t-on à ça, en ces circonstances?) qui a le dos bien large.

lundi 2 juin 2008




Elle n'en mourra pas, de la pluie. Elle n'en sera même pas meurtrie. Mais elle avait eu raison de s'en faire pour sa peau. Car des claques, des griffes, de la poudre, des cris, de l'acide, des insultes, du feu, il lui en balança au visage. Alors qu'elle était plus vieille, et qu'elle avait oublié, ou du moins tassé, ses craintes d'enfant. Ses peurs de nuit, ses cauchemars superficiels.

Il lui jeta aux yeux l'ordure qu'il ne pouvait plus supporter. Il lui fit payer sa beauté. Ses larmes n'éteignirent rien. Et les couches qu'on utilisa plus tard pour remplacer son épiderme brûlée ne lui firent que plus mal encore.

L'eau avait attisé ses démons, nourrit ses chimères. Elle avait fui la pluie comme on se cache d'un bourreau. Et maintenant elle s'épongeait le front, les joues et les paupières d'eau fraîche pour effacer les marques de celui qui lui avait dérobé son visage.