dimanche 31 octobre 2010







Hier soir, je suis allée voir en spectacle l'excellent duo australien Angus & Julia Stone. Ils étaient sensationnels. Leurs voix étaient impeccables, et la maîtrise de leurs instruments, particulièrement la trompette limpide de Mlle Julia, mémorable. Malheureusement, je sais que je garderai davantage en tête l'attitude insolente de la foule que la performance envoûtante du frère et de la soeur.

Je me demande quand exactement le public a cessé d'être respectueux envers un groupe qu'il a payé pour entendre. Parce qu'il m'arrive désormais régulièrement d'avoir affaire à des spectateurs qui se foutent des autres et de l'artiste. Je me souviens de la prestation de Regina Spektor au Metropolis l'an dernier. Maintenant, les gens parlent entre eux PENDANT LES CHANSONS, haussent le ton si par malheur, la musique les enterre et les empêche de se comprendre, crient parfois des insanités plutôt que de crier leur joie et leur appréciation... Come on, people! Pourquoi vous déplacer si vous ne profitez même pas de ce qui se passe sur la scène? Écoutez l'album en gang dans votre salon, au pire...

Et puis, à tous ceux qui envoient des textos durant le show : un ou deux, je peux comprendre. Mais si je te vois en envoyer à tout bout de champ, tout le temps, à ton père, ton chum, ta blonde, ton amie, ton dude, ton chien, ta tante et ton collègue, je vais te juger. Sévèrement. Parce que rendu à ce point-là, je comprends pas pourquoi tu ne préfères pas vivre le moment actuel plutôt que de le faire savoir à tout le monde ou de régler je-sais-pas-quoi. T'auras tout le temps que tu veux après pour mettre à jour ton statut Facebook, je me dis.

Oh, et puis ceux qui font «CCCCCChhhhhhhuuuuuuUUUUUttttttTTTT!» à répétition en espérant que les autres se la ferment? C'est pire. Ça fait encore plus de bruit. Vous pouvez donc vous abstenir. Simplement leur dire de se taire, une fois, d'un ton raide. Ou peut-être les dévisager avec mépris. Ou tout simplement ne rien faire, mais en chialer entre amis entre les tounes, comme moi, et venir vous plaindre plus tard sur Facebook ou sur votre blog.




jeudi 28 octobre 2010

Monsieur,


Vous n'êtes pas capable d'admettre que vous vous êtes trompé. Ça m'ennuie. Je ne sais pas l'orgueil qui vous tient à ce point que vous ne puissiez l'avouer. Car vraiment, est-ce que se méprendre correspond toujours à l'erreur? Dites-moi, monsieur, ce que vous en pensez. Et l'erreur, doit-on systématiquement en avoir honte? Elle apporte, il me semble, un large privilège. Celui d'apprendre de tout le foutoir engendré. Et le plaisir, parfois, de pouvoir recommencer.

Votre mauvaise foi me trouble, mon cher. Tout le monde sait que vous avez tort. Même vous. À quoi bon vous acharner dans le déni? Reconnaître votre ignorance ferait de vous un homme plus droit. Cela adoucirait les esprits, apaiserait les âmes qui sont sorties les plus abîmées de toute cette affaire. Allez. Soyez bon joueur, pour une fois.

Je ne crois pas que vous cédiez, un jour. Je ne l'espère même plus. Votre entêtement me désespère. J'en viens à me demander si vous êtes aussi gagnant que vous le pensez, à refuser de perdre la face comme ça. Tout cette histoire frise le ridicule. Ce genre de leurre est vain. Vous ne sauvez pas les apparences, vous les gribouillez. Les salissez. Vous vous teignez.

C'est bientôt fini, pour vous. Plus personne n'adhèrera à vos projets. Vous ne pourrez plus berner qui que ce soit. Tout le monde sait, monsieur. Et tout le monde saura. Chacun veillera à ce que les générations suivantes continuent de noircir votre nom. Vous n'aurez rien sauvé en agissant de la sorte. C'est malheureux, n'est-ce pas? Le pire, c'est que vous n'avez que vous-même à blâmer.

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter la bonne chance,


Salutations,

Celui qui avait raison





mercredi 27 octobre 2010





Je dois avouer que je me sens bien, te sachant un peu loin. Et que je crains un peu ton retour parce que je ne veux pas recommencer comme avant. Je cherche quelque chose de plus sain, j'ai BESOIN de quelque chose de sain.

J'exècre le fait que je n'aie rien d'autre à écrire, ces jours-ci. Tu m'occupes encore trop et c'est mon problème. Je veux passer aux autres (oui, pluriel).

Il y a d'autre chose qui t'attend. Tu dois continuer un peu sans moi. Redeviens donc toi. Je n'en serai que plus heureuse de te retrouver dans le détour. Je vais me libérer aussi.

J'oublie des bouts de mes ivresses, parfois. Au moins ces temps-ci c'est léger. Rien de grave. J'apprivoise à nouveau mon divan, les soirées passées seule dans mon espace. Je m'amuse presque avec les corvées. Je regagne peu à peu cette indépendance et cette force que je croyais inébranlables, ou du moins à l'abri de n'importe quel homme ou individu susceptible de me bousculer. J'essaie d'amuser les chats, mais qu'est-ce qu'ils sont paresseux, ces deux-là. La vie, quoi. Celle que je désire mener depuis mes seize ans et que je peux enfin m'offrir. Je la reprends.





lundi 18 octobre 2010





Je suis allée nager seule ce soir. Un pas de plus loin de toi, j'imagine. Je dois être en train de revivre cette rupture pour la 53e fois, et je ne sais pas pourquoi. En fait si, j'ai quelques pistes, mais je me demande si je suis (la seule) à blâmer. Qu'y aurait-il eu à faire différemment? Bof, de toute façon... Il n'y a rien qui marche, dans mes séparations. Je pense qu'on n'y peut pas grand chose, c'est comme si on se retrouve obligé de plonger dans de l'eau glaciale, on prend une grande respiration et on y va, malgré la douleur, malgré les pincements, et puis on passe à travers, parce qu'à l'autre bout il finit par y avoir un trou à la surface. Idéalement. Mais j'ignore vraiment, et je ne pourrais même pas expliquer pourquoi à la base on s'est retrouvé pris à sauter dans de l'eau à moitié gelée. Comme je ne sais pas comment on se surprend à aimer à chaque fois, puis à se déchirer et vouloir s'éloigner inévitablement.

Foutus recommencements.





dimanche 17 octobre 2010





Habitudes (bonnes ou mauvaises) que j'ai perdues avec le temps (pour le meilleur ou pour le pire) :

  1. Me coucher à 2h du mat (ou plus) toutes les nuits.
  2. Diminuer ma consommation de boissons gazeuses.
  3. Manger relativement sainement.
  4. Boire du lait au chocolat TOUS les jours, plusieurs fois par jour.
  5. Prier chaque soir (eh oui, j'ai déjà cru en quelque chose, j'ignore quoi vraiment).
  6. M'endormir systématiquement en visionnant un film.
  7. Cuisiner, du moins régulièrement.
  8. Faire des exercices et des étirements le matin avant de prendre une douche.
  9. Faire la vaisselle au fur et à mesure.
  10. Faire mon lit chaque matin.
  11. Tomber amoureuse à chaque fois.
  12. Dire non.
  13. Me taire.
  14. Me retenir, ou m'empêcher, pour les autres.
  15. Écrire assez souvent.
  16. Serrer les dents.

En conclusion, on peut constater que je me suis beaucoup relâchée. Ce qui explique mon ventre relâché. Et bien d'autres choses.



vendredi 15 octobre 2010





Même mon penchant inconscient pour le drame, ou ma tendance involontaire à l'attirer, cette habitude de tout transformer en moment théâtral et de créer le compliqué où il n'y en a pas, même tout ça n'aurait pu prédire ce dénouement. Moi qui t'amène là-bas. Moi qui n'en peux plus, qui te laisse là. Moi qui aurais dû souffler un peu, mais non, tu appelles tout le temps. Pour me supplier de revenir te chercher, entre autres. Pour me demander à répétition si nous sommes toujours potes, ou si j'ai finalement décidé de te rayer de ma vie.

Ce n'est pas ma réalité, ça, non. Je la rejette. Nous n'en sommes pas rendus là. Je ne suis pas à ce point saturée. C'est moi qui t'aurais fait mal, si ça avait continué, tu le sais ça? J'ai peur pour la suite. Tu sembles plus calme, oui. Mais je t'ai déjà vu apaisé. Puis te regonfler. Pour une autre crise. Une autre dispute. D'autres larmes. Alors quoi? C'est fini, là? Il n'y en aura plus, de merde? Pour vrai?

On n'y pense jamais, hen, que ça puisse arriver. «Pas à moi.» Et pourtant, je me suis retrouvée dedans. Sans pouvoir briser quoi que ce soit. Je m'y retrempais à chaque fois, parce que j'espérais que ça change. Maintenant je n'espère plus. Il FAUT que ça change. Sinon kaput.

Je sais que tu es dans un des pires endroits qui soient. J'en ai connu un semblable. Je sais que j'ai dit qu'il n'y avait sûrement rien de plus déprimant que ces murs, ces couloirs, ces chambres, ces gens. Qu'il y a plein de lacunes dans ces systèmes psychiatriques, que ce n'est pas là où on peut regagner une envie de vivre. Et qu'après, de toute façon, il faut se réhabituer à fonctionner selon sa routine, parce qu'à l'intérieur, tout s'arrête et rien ne rapproche à un semblant de réalité ou de normalité. C'est comme une fissure, en fait, dans un carnet de route. On s'y insère, de bonne volonté ou pas, on fait fi de tout ce qui attend à l'extérieur de la brèche, ou du moins on nous demande de le faire, on essaie de guérir même si on ne sait pas ce que ça représente ni ce que les professionnels espèrent, et ensuite, on est sensé oublier cette pause ou agir comme si elle ne s'était pas présentée du tout. Reprendre où on a laissé, mais sans les mauvais plis. Ou mieux, en avoir tiré le meilleur et vivre selon la leçon apprise. Il y a sûrement eu des cobayes plus dociles que toi et moi. Qui débutaient avec une certaine ouverture d'esprit, au moins.

Moi j'ai très hâte de revoir l'homme que j'ai rencontré, ce soir de décembre-là. Et dont je suis tombée amoureuse quelques semaines plus tard. Puis qui est devenu un très bon ami malgré la rupture, qui m'a soutenue, est demeuré présent à mes côtés et a fait preuve d'un dévouement hors du commun envers moi. Reviens. La farce a assez duré.





mercredi 6 octobre 2010




Il y a des soirs comme ça où l'on n'est pas pressé de rentrer. Où l'on marche presque à reculons, avec l'espoir de croiser un(e) ami(e) susceptible de casser la routine, ou avec l'envie qui prend d'écouter du Counting Crows et de regarder la pluie s'imprimer sur l'asphalte. Des soirées où ça ne dérange pas d'attendre l'autobus plus longtemps (mais pas trop quand même, parce que celui du matin s'est pas mal fait espérer).

Il y a des soirs où, finalement, on aurait eu le goût de les voir. De se retrouver dans ce vieux pub étudiant et d'avoir cette côte à redescendre pour regagner son lit. Mais ce n'est pas plus mal que ça. Je suis ici et j'ai senti le vent. Il y a des soirées comme ça, où l'on est juste ami avec le vent.

Des moments comme ça, où l'on se dit que la nature pourrait bien nous amener à réfléchir à quelque chose. Ou peut-être bien que non. Parce qu'il y a des moments où ressentir est beaucoup plus important que penser.





lundi 4 octobre 2010



The
liste :


J'aime...

  • l'abbé Panneton. Cet homme est si charmant, et charmeur! Il est aussi rigolo et vif. Tout un homme, vraiment;
  • regarder le reflet du coin de mon oeil dans mes verres fumés, lorsque l'angle et la lumière le permettent. Je peux alors tout voir de près : mes sourcils, les lignes sur ma peau (on appelle ça des rides, je sais) ...
  • les croissants. C'est la vie;
  • Bridget Riley, l'artiste-peintre britannique qui se spécialise en art optique, ou «op art», et qui a créé la toile qui sert d'en-tête à ce blog. Son oeuvre est hallucinante, hypnotisante... Ça vaut la peine de la googler, je crois;
  • The Black Keys. Ma plus récente et intéressante découverte musicale. Et pour ça, je dois remercier Hélène et Phil de m'en avoir parlé à répétition depuis avril dernier et de m'en avoir fait écouter. Je suis maintenant plus que convaincue;
  • lire La constellation du lynx, le dernier de Louis Hamelin, à petite vitesse. La période de la Crise d'octobre me fascine complètement, en plus;
  • le soleil, surtout quand il finit par se pointer après, genre, douze jours de pluie;
  • visiter un parc canin. Ça me remonte le moral comme rien d'autre!
  • marcher sur le bord de la rivière St-Charles, surtout en ce moment, à l'automne;
  • les pandas roux.


Je n'aime pas...

  • l'odeur de ver de terre les jours de pluie;
  • ne pas me souvenir si j'ai déjà pris un tel comprimé ou non, le matin. J'ai une mémoire de poisson, quand vient le temps de prendre mes médicaments, souvent je ne me rappelle même pas avoir ouvert les pots;
  • quand les gens chuchotent à la librairie. Surtout si c'est pour potiner. Il arrive que des gens entrent et se mettent à se raconter leurs vies en murmurant à deux pas de moi, sans même jeter un coup d'oeil aux livres. Je me demande bien ce qui les ont incités à entrer à la base, et pourquoi ils ressentent le besoin de se confier là là, en prenant la peine de parler à voix basse même si c'est évident que je peux tout entendre;
  • les petits cahiers à dessiner de mode pour les filles, ceux où on peut créer ses propres modèles et dessiner les vêtements et tout. Je trouve que leurs exemples sont toujours beaucoup trop beaux et sophistiqués, il me semble que c'est environ impossible de reproduire quelque chose (d'inférieur, certes, mais) de potable, à côté. Moi en tout cas, ça me foutait des complexes à chaque fois;
  • avoir les pieds mouillés. J'ai eu moi aussi la phase «je-suis-ado-alors-pas-question-que-je-porte-des-bottes-d'hiver-ou-autre-chose-que-mes-espadrilles-ou-autres-godasses-vénérées-de-ma-part», phase qui s'est étendue aux tuques et bonnets d'hiver, bien sûr, mais depuis quelques années, je déteste braver le froid et les intempéries mal équipée. Fait que je m'habille et me couvre, maintenant. Ça doit être ça, vieillir;
  • l'histoire d'amour entre Joey et Rachel, dans Friends. Je considère que c'est un des pires plotlines ever;
  • ne pas être suivie dans mes initiatives;
  • les maux de tête, en particulier ceux qui se propagent jusque dans ma nuque et qui me clouent au lit pendant douze ou quinze heures d'affilée;
  • vouloir plus que les autres.