vendredi 20 juillet 2012






Quand je suis dans l'autobus pour me rendre à la librairie ou ailleurs, je me demande souvent si les gens que je croise commencent ou terminent leur journée de travail.  S'ils vont à quelque part ou s'ils en reviennent.  S'ils rentrent chez eux ou s'ils sont en retard à un rendez-vous.  J'essaie de deviner s'ils vont rejoindre des amis, s'entraîner ou faire du sport, à l'épicerie ou au centre d'achats.  S'ils ne sont pas seuls, je tente de déterminer le lien qui les unit.  Parents?  Copains?  Amoureux?  Se connaissent-ils depuis longtemps?  Je me demande s'ils sont heureux, fatigué, ou stone (peut-être les trois).  S'ils traînent un objet, genre un livre, ou s'ils portent des écouteurs, je vais tâcher de lire le titre ou de voir le nom de l'artiste sur l'écran de leur iPod.  J'observe beaucoup les vêtements.  J'envie certains kits et je grimace discrètement à la vue d'autres.  Je détaille les coiffures des filles.  Je fonds devant certains hommes.  Je me pose plein de questions sur l'existence des autres.  Et parfois je me demande si j'ai suscité le même genre de questions dans la tête de ne serait-ce qu'une seule autre personne.  On se frôle on se frôle, pas sûre qu'on se touche vraiment.



















samedi 7 juillet 2012




Il arrive que nos lectures du moment tombent vraiment à point avec ce qui se déroule dans nos vies.  Cette semaine, pour ma part, il s'agit de L'amour dure trois ans, de Frédéric Beigbeder.  Splendide roman-vérité, on dirait que chaque ligne a été écrite pour moi, que chaque chapitre cherche à me parler directement, me raconte ce que je pensais déjà mais ne pouvais formuler clairement.

Je partage avec vous quelques passages :

«L'amour est un combat perdu d'avance.»
- Frédéric Beigbeder, L'amour dure trois ans, Le Livre de Poche, p. 13
(Voilà qui augure bien, n'est-ce pas?)

«Comment ai-je pu laisser les apparences dicter ma vie à ce point-là?  On dit souvent qu'"il faut sauver les apparences".  Moi je dis qu'il faut les assassiner car c'est le seul moyen d'être sauvé.»
- Frédéric Beigbeder, L'amour dure trois ans, Le Livre de Poche, p. 21

«Car c'est soi-même qu'on abîme le plus, quand on fait souffrir quelqu'un.»
- Frédéric Beigbeder, L'amour dure trois ans, Le Livre de Poche, p. 37
(On me l'avait déjà servie celle-là, en me parlant de ce roman il me semble, ou du moins de Beigbeder.  Les deux avaient raison.)

«Mais je me mentais à moi-même depuis trop longtemps pour ne pas, un jour, commencer à mentir à quelqu'un d'autre.»
- Frédéric Beigbeder, L'amour dure trois ans, Le Livre de Poche, p. 48

«L'amour le plus fort est celui qui n'est pas partagé.  J'aurais préféré ne jamais le savoir, mais telle est la vérité : il n'y a rien de pire que d'aimer quelqu'un qui ne vous aime pas (...)»
- Frédéric Beigbeder, L'amour dure trois ans, Le Livre de Poche, p. 66

«Il faut se décider : ou bien on vit avec quelqu'un, ou bien on le désire.  On ne peut pas désirer ce qu'on a, c'est contre nature. (...)  Tout le problème de l'amour, me semble-t-il, est là : pour être heureux on a besoin de sécurité alors que pour être amoureux on a besoin d'insécurité.  Le bonheur repose sur la confiance alors que l'amour exige du doute et de l'inquiétude.»
- Frédéric Beigbeder, L'amour dure trois ans, Le Livre de Poche, p. 74-75

«Les plus belles fêtes sont celles qui ont lieu à l'intérieur de nous.»
- Frédéric Beigbeder, L'amour dure trois ans, Le Livre de Poche, p. 84



J'y retourne donc, à cet homme et son roman.








mercredi 4 juillet 2012






L'autre jour, j'ai vu un ver de terre courir.  Je vous le jure, il courait le p'tit...  Comme un ver de terre peut courir.  Je m'en suis rappelé tantôt en rentrant du boulot sous la pluie, parce que je n'en voyais aucun.  C'était comme s'il s'était mis à pleuvoir trop vite et qu'ils n'avaient pas eu le temps de sortir, les pauvres.

Je compatis beaucoup trop avec les vers de terre pour ce que je les aime vraiment.













mardi 3 juillet 2012




Ébauches de listes.


Trucs qui sont mieux en solo :

  • le kayak de mer
  • la lecture (selon moi, mais je n'ai pas d'enfants alors...)
  • dormir (des fois)


Trucs qui sont mieux en duo ou en groupe :

  • le fromage cottage (genre c'est meilleur d'en manger avec des fruits que de le manger sans rien d'autre)
  • aller au restaurant
  • le sexe (ben quoi!)
  • les roadtrips
  • l'alcool
  • dormir (d'autres fois)

** J'abrège ici, parce que je me rends compte que tous les autres trucs auxquels je pense peuvent être agréables seuls à certains moments, puis plus appréciables accompagnés de quelqu'un ou de quelque chose à d'autres.  Ça dépend aussi de la (des) personne(s) concernée(s), ou de la chose qu'on ajoute ou pas à une première chose.  Parce que c'est sûr que si on met des cretons dans son fromage cottage, il risque d'être meilleur seul.  Quoique...

Passons...


Choses égarées :

  • mon CD Late Night Tales de MGMT (malheur à moi!)
  • la sacoche brune de mon enfance
  • le haut de mon bikini en allant à St-Fulgence (pas pendant que je le portais... il était dans mes bagages puis il a disparu)
  • mes principes
  • une partie de mon chic bracelet Dorothée ou Dominic...  J'ai perdu l'espèce d'anneau de la breloque coussinée, c'est bien dommage
  • quelques bas, et je comprends toujours pas comment...  Comme celui qui s'est éclipsé quelque part entre le feu Palladium et la chambre de résidence de mon amoureux de l'époque.  C'était l'hiver, on s'entend que je ne l'ai pas enlevé en chemin!  Ou bien celui jamais retrouvé une nuit où j'avais découché.  J'ai dû filer sans (en fait, on m'en avait prêté un) pour ne pas être en retard au travail!
  • une multitude de films dans la panoplie de cassettes VHS utilisées pour enregistrer à peu près n'importe quoi
  • une des deux sections noires de ma bague carrée à trois sections.  C'est maintenant une bague carrée noir et blanc à deux sections, ou deux bagues très minces
  • mes économies





lundi 2 juillet 2012





Le problème avec le mensonge, c'est qu'on en vient à confondre nécessité et opportunité.  Une fois qu'on s'y met, une fois qu'on s'est vu contraint de l'utiliser, le mensonge devient une possibilité.  Une option, comme mettre du lait dans son café ou non.  Mais pour bien des situations, mentir est rarement le bon choix.  Le mensonge, c'est pour les cas de force majeure, quand il n'y a pas d'autre issue.  Faut pas en abuser.  Il ne faut pas non plus croire en l'infaillibilité d'un mensonge.  Et faut s'assumer.

Moi, j'ai menti pour m'éviter des moments pénibles.  J'ai menti pour me garder une petite paix, aussi contradictoire que cela puisse sembler (le mensonge amène l'angoisse pour certains, pas moi).

Secret's out.  Le plus plate dans tout ça, c'est que j'aie eu à mentir.  Que j'en vienne à penser qu'il n'y avait pas d'autre solution.  C'en était rendu là, et ça me désole.  Je me suis peut-être trompée, possible que j'aie tort.  Mais j'ai préféré me protéger.