samedi 21 décembre 2013





Je suis bien nulle part.  Ou pour un maximum de trois heures.  Si je suis seule, je veux de la compagnie; si j'ai de la compagnie, je veux être seule.  Et peu importe les situations, je veux être avec toi.  Mais toi tu avances à la vitesse -29.  Nous ne nous rejoindrons plus jamais.  C'est avec toi que je veux être, merde.  Toi t'es ailleurs, tu veux être ailleurs, tu es bien ailleurs.  Comment ça a pu...?  Comment je compose avec ça?

Je rapetisse.  Bientôt, tu ne me verras plus pour vrai.  Ça fera une autre raison pour laquelle je serai invisible à tes yeux.  Merde encore, quand on pensait compter hen...

Je suis bien nulle part.  Tu es nulle part.  Et pourtant nous ne sommes pas ensemble.  Je m'impatiente.  Il existe plusieurs nulles parts?  Cache-toi.  Je vais continuer à être nulle partout.







vendredi 20 décembre 2013





Je me presse l'horloge.  Car il est temps - temps? - car il est plus que temps de...  De.

J'invente que j'entends des bruits.  Des bruits particuliers.  Des bruits attendus, des bruits espérés.

Les hommes, vraiment, ça te bouffe une image. 

Mes mains tremblent, mon genou tremble, la table en tremble si je m'y appuie.  J'ai le clavier plutôt drôle et les ongles nus.  Je peine à mettre mes lentilles.  Des fois, je titube.  C'est la faute du lithium.

Je retourne me coucher.  L'horloge, je l'emmerde.






jeudi 12 décembre 2013





Je ne suis plus de ton ressort.  Tu n'as plus à te soucier de moi.  Je suis en dehors de ta vie maintenant.  Je n'ai plus accès à ton quotidien et ça me fait chier, plus droit à tes histoires et tes anecdotes et je trouve ça nul.  Pourtant, j'ai encore des questions à te poser, de quoi jaser.  Je ne peux plus t'entendre rire, ou te voir bouger des lèvres quand tu réfléchis.  On perd tout hen, quand c'est fini.

Et si je n'appelle pas, c'est que je vais pleurer, je le sais.









jeudi 5 décembre 2013




Je croyais être la fille parfaite pour toi, être la personne qui te comprenait le mieux, qui était la plus proche de toi.  Je me disais, je croyais, je pensais, je rêvais, j'espérais.  Je réalise que j'avais tout faux.  Ou à demi-faux. Le jeu peut durer un moment, oui.  C'était si parfait.  Et tellement pas d'autres fois. Le plus dur est de constater qu'il n'y a plus de détours possible, qu'on ne peut plus avancer avec ses illusions.  Je repars tout de même avec notre «moment», pour quand je pourrai le revisiter.  Y'a de bons souvenirs dedans.










mercredi 27 novembre 2013




Je ne sais pas d'où ni quand est venue cette tendance, mais nous avions l'habitude de nous embrasser trois fois avant de nous quitter.  Trois baisers, ou plus, mais ni un ni deux.  Mais le plus souvent c'était trois.  Trois baisers rapides, des doux, des plus longs, des tendres, certains même passionnés.  Sur le pas de la porte, au lit, dans l'auto.  Nous n'en avons jamais parlé, mais j'avais remarqué : trois.  La dernière fois que nous nous sommes embrassés, c'était dans sa van, il me faisait un lift.  Une fois arrivés, je me suis penchée et l'ai embrassé.  Une fois.  Il m'a caressé le menton.  Je l'ai remercié et je suis sortie du véhicule. 

Si j'avais pu, j'aurais choisi une différente dernière fois.  Plus longue.  Mais les dernières fois sont rarement ce qu'on veut qu'elles soient.  Et puis on ne sait pas sur le coup que c'est la dernière fois.  Des évidences, tout ça.  J'étale des évidences, maintenant.











lundi 18 novembre 2013





Je dors pour passer le temps.  Je dors parce que je n'ai pas à agir ou à prendre de décision pendant ce temps-là.  Je dors pour avoir mes chats tout près de moi.  Je dors  parce que tout peut arriver dans mes rêves.  T'es même là, tout le temps si je veux.  Je dors parce que c'est bien mieux que ma réalité.  Je dors pour m'engourdir,  Pour hiberner, ou faire tout comme.  Je dors pour ne pas trembler.  Je dors parce que je suis paresseuse.  Je dors parce que je m'ennuie.  Parce que je ne lis plus et que je ne regarde pas la télé.  Je dors parce que c'est l'activité la moins pire à faire toute seule en ce moment.






samedi 16 novembre 2013






Le vendredi 1er novembre 2013

Pleurer encore à 28 ans pour que sa mère revienne...



Le lundi 11 novembre 2013

Je m'emmerde.  C'est du pareil au même.  J'ai mal au ventre, j'ai mal à la tête, j'attends.  J'ai pas envie de prendre l'air, j'ai envie de rien faire.  Pas envie de manger non plus.  Je veux vivre comme mes chats.



Le mercredi 13 novembre 2013

Ma mère est revenue hier soir.  Aujourd'hui, elle m'a fait m'activer : plier du linge, faire de la vaisselle, me laver, prendre une marche...  Est-ce que je suis sensée me sentir plus «hop la vie!» instantanément?















mardi 12 novembre 2013




Le samedi 26 octobre 2013

Hier, journée plutôt de merde mais je suis allée voir Captain Phillips, le film avec Tom Hanks qui relate la prise d'un cargo par des pirates somaliens qui est survenue en 2009.  J'y suis allée avec ma soeur.  Incident étrange : vers la fin du film je me suis mise à avoir mal au coeur.  Je croyais que ça passerait mais non, j'ai dû vomir dans mon verre en carton.  Pas chic (en fait, je sais pas pourquoi je vous raconte ça).  Ma soeur a pris soin de moi, parce qu'après coup je marchais tout croche.  Aujourd'hui, journée de CUL.  Je t'ai pas vu jeudi.  J'haïs ça.  Je suis tout le temps dans mon lit.  Ou je joue au solitaire.  J'ai aucune autre motivation.

[...]

Y'a jamais personne qui m'a aimée comme toi :
Sans le savoir.

[...]

Y'a un coeur de pomme qui est tombé dans le bain.

Le carnet est tombé dans le bain.









vendredi 1 novembre 2013



Le vendredi 17 octobre 2013

Journée plate.  Surtout après celle d'hier.  J'avais mon premier rendez-vous avec l'ergothérapeute (jeune, semble gentille), qui s'est résumé à des questions sur mon train de vie.  Après, je me suis ENCORE perdue, cette fois sur le boulevard Montmorency en voulant aller aux bureaux de Service Canada.  J'ai choisi le mauvais côté alors je me suis tapé 40 minutes à travers chantiers, camions, champs et pollution!  Avec mes bottes à l'eau et ma petite jupe...  Grrrrr!  Finalement, après j'ai eu ma rencontre avec Marie-Michèle qui a été reportée à jeudi.  Ça a bien été, elle est enthousiaste donc ça m'encourage.  Le mot-clé : repères (on se comprend).  Ensuite nous avons regardé Dial M for Murder (durant lequel j'ai somnolé à l'occasion, je l'avoue, mais c'était par fatigue, pas par ennui).  Et là aujourd'hui j'ai rien au programme, alors je dors.  J'ai fait une série d'exercices et là j'attends au bord du bain que l'eau refroidisse; je me suis brûlé les pieds lors de ma première tentative.  Je me sens seule et pourtant je ne veux rien faire.  J'ai eu peur d'une journée remplie comme hier et pourtant je m'en suis bien tirée.  J'hésite toujours quand je dois voir des gens.  Sortir dans le monde.  Me mettre un sourire (pas si fake, la plupart du temps).  Il reste encore de la mousse dans le bain.  Mon chat n'est pas venu encore.  D'habitude il vient sniffouner.  La mousse le fascine.  Et sa fascination m'amuse.  J'ai réussi à me tremper complètement.  Je regarde les gouttes qui quittent ma peau former des ondes dans l'eau.  Je crève des bulles.  Je n'ai rien à faire.  Ou presque.



Le lundi  21 octobre 2013

Weekend chargé.  Marche agréable avec Noémie, le petit (grand) Victor et le chien Goliath, après-midi avec Hugues puis soirée à Oeuvres de chair, activité fort sympathique du Festival Québec en toutes lettres.  Le lendemain, visite au Salon des animaux de compagnie avec ma soeur puis souper amusant à La Chope Gobeline pour la fête de Hugues.  Aujourd'hui, j'étais de nouveau livrée à moi-même, c'était pas si mal.  Surtout que je suis allée dîner avec Hugues.  Maintenant, il faudrait que je me concentre sur mon manuscrit.



Le jeudi 24 octobre 2013

Mardi soir, je suis allée au cocktail du début des célébrations consacrées aux 25 ans de la maison d'édition Septentrion.  Leurs bureaux étant situés au-dessus de la librairie, je côtoie les membres de leur belle équipe à tous les jours (du moins quand je travaille).  Je me suis mise chic, on m'a fait des compliments.  Mercredi, c'était ma rencontre avec l'ergo.  Ça s'est bien passé.  On a fixé des objectifs réalisables.  En soirée, je suis allée au cinéma avec mon ami Martin voir Prisoners.  Très, très bon.  Ce soir, j'espère te voir.  Je te sens loin.  Je fais encore plein de siestes.  Je sais pas comment commencer mon manuscrit.

 






mercredi 23 octobre 2013





Le vendredi 11 octobre 2013

Ma plus belle relation amoureuse n'en aura pas été une.  Ma plus longue relation aura été une non-relation.



Le samedi 12 octobre 2013

Nous sommes au camping depuis hier soir.  Là, ma soeur est partie travailler et mon père est allé en excursion de photos.  Ma mère est partie marcher.  J'ai mal au bas du dos et à l'épaule/bras gauche.  Je suis de mauvais poil.  Je n'arrive pas à me connecter au réseau Wi-Fi.  Voir si tu ne m'aurais pas écrit.  Je me demande ce que tu fais.  Ce que t'as fait, depuis jeudi soir.  Parler me pèse.  Je ne veux répondre à aucune question.



Le dimanche 13 octobre 2013

«Je suis un bout de ficelle.  Tripoté par toutes les dames du club de couture.  "Non, pas celui-ci", "Trop pâle", "Il a l'air sale celui-là".  Bien sûr, la plupart préfère débuter avec une bobine neuve, mais je suis de ceux qui croient en l'utilité des retailles.  Ça peut toujours dépanner.  Encore chanceux qu'elles ne m'aient pas jeté.  Mais j'ai foi.  Un jour, je servirai.  Pour rapiécer un vêtement, guérir un ami en peluche...  Oui, un jour, je serai utile.»

(*tentative de fiction*)

[...]

Et voilà, tu t'en vas?  Tu quittes tout.  Avant même que ce soit commencé.  T'as même pas essayé, me dis-je, la tête légèrement inclinée alors que je te regarde t'en aller.  Puis je reprends mes valses, les bras dans les airs et je crie : «Parti!»  J'essaie de rire.  Ma dernière image de toi sera celle de ton dos, en tout petit.  Et le dernier son, la dernière parole, je ne m'en souviens déjà plus.  Ce n'est pas que tu parles trop, surtout pas quand on l'aurait apprécié.  Mais je ne me rappelle plus ce que tu as dit en touchant ma joue.  Pars donc.  Ça n'a jamais été assez parfait pour l'être vraiment pour toi de toute façon.



Le lundi 14 octobre 2013

On le sent vif, le temps.

[...]

Les boîtes vocales devraient être munies d'une espèce de filtre à dignité pour que les messages qui en manquent clairement soient flushés instantanément et que leur destinataire ne les entendent jamais.

[...]

Ça peut pas s'arrêter là.  Y'a trop de choses qui nous restent à faire ensemble.

[...]

Il ne faut pas croire au boulier rose.

[...]

Vent vexé, il lui faudra emprunter une autre route.

[...]

Le chat au romarin exige sa maison à lui tout seul.



Le mercredi 16 octobre 2013

Nous nous sommes réconciliés.  Lundi.  Je n'en dis pas plus.  Mardi, je suis allée souper chez des amis.  J'avais des appréhensions (vais-je paniquer, vais-je pouvoir parler...) mais tout s'est très bien passé (sauf que je me suis perdue en chemin...) et c'était agréable.  Nous sommes allés au cinoche après, donc belle sortie au final.  Aujourd'hui j'aimerais aller rencontrer Marie-Michèle pour mon manuscrit mais je dois me botter le derrière.  On dirait que j'ai peur que tout aille trop vite et en même temps que je dérape.  Demain, c'est mon premier rendez-vous avec l'ergothérapeute.  Ça va être nouveau, ça.  Appréhensions, encore.

















dimanche 13 octobre 2013




Le samedi 5 octobre 2013

J'ai vu mon psychiatre.  Obtenu un congé jusqu'au 27 janvier 2014.  D'ici là je serai suivie par une ergothérapeute qui m'aidera à remettre des activités dans ma vie.  Depuis mon retour, je t'ai revu.  C'était très bien.  Que des sourires pour cette soirée, qui a dépassé largement mes attentes et même mes appréhensions.  La fatigue est toujours bien présente.  Hier après plusieurs courses, j'étais crevée.  Fondue avec ma soeur et ma mère.  Et aujourd'hui j'ai revu l'ami Hugues.  Ça a fait du bien, on a ri comme d'habitude.  Je sens que je suis peut-être prête à me faire une routine pour redevenir en forme.  À essayer des nouvelles choses, à écrire.



Le dimanche 6 octobre 2013

Je veux pus me laver.  Je veux pus me laver les cheveux, le derrière, les aisselles.  Je veux pus me raser ou m'épiler.  Je veux être laide je veux être crottée, comme ça y'aura au moins un bonne raison pourquoi on veut pas de moi.  On dirait que je sais pas exister.  Manger, attendre, être polie, être agréable.  Je déteste l'état dans lequel je me mets.  Je ne suis plus très en forme pour te voir maintenant.  Alors que j'aimerais.  Mes idées fixes me tuent.

[...]

Nous sommes allées sur l'Île d'Orléans cet après-midi.  Acheté plein de bons produits.  Balade en auto.  C'était bien.



Le lundi 7 octobre 2013

Laissez-moi vous raconter les raisons des pourquois...

Si seulement je le savais...

[...]

Je reviens encore au lit les chats m'ont suivie.  J'écris un peu je distance le moment où je vais dormir à nouveau.  Je retarde je retarde.  Le confort.  Je glisse mes doigts entre mes cheveux j'appuie mon coude contre l'oreiller.  C'est tentant, ma mère s'y est laissée aller je l'entends puis j'entends le vent ils se relaient on dirait.

[...]

Un souper et un Astérix avec ma soeur et ma mère.  Dans un autre ordre d'idées, foutue synchronicité, hen.



Le mardi 8 octobre 2013

Je dors avec une tuque depuis quelques nuits.  Au matin, elle n'est plus sur ma tête.  Aujourd'hui, nous sommes allées nous promener dans le Petit Champlain.  On a trouvé un koala et plein d'autres choses encore.  Tantôt, j'ai fait le ménage de ma garde-robe avec ma mère.  On aurait dit que ça pressait, là là.  C'est fou ce que j'ai engraissé.  Pas chic pour l'estime de soi...







jeudi 10 octobre 2013

Le vendredi 27 septembre 2013

Suis allée marcher avec ma mère.  Ça m'a pris beaucoup de discipline et de volonté pour me botter le cul, mais il faisait très beau et on avait dit qu'on irait.  Et c'était plaisant.  J'aimerais avoir plus de détermination, en tout cas pour plus de choses.  Je la gaspille sur des trucs futiles, on dirait.  Des idées fixes qui n'en valent pas la peine.  Il faudrait que je tire sur mes rêves, que je cabosse mes désirs.  Que je reparte.  Des beaux projets tout ça.



Le samedi 28 septembre 2013

«Il y a une vieille dame, une amie de mes parents sans doute, ou des leurs, qui m'avait offert avant de mourir une chaîne en argent avec une pierre précieuse elle-même entourée d'argent, une espèce de petite breloque.  C'était joli, vieillot et sûrement dispendieux.  Le joyau me fascinait.  Je pouvais le faire miroiter des heures durant.  Plus je le regardais, plus il était là et plus il existait, plus j'étais convaincue que j'allais mourir exactement comme cette femme, seule dans un incendie.  Je n'ai jamais porté le collier.»

(*tentative de courte fiction*)



Le dimanche 29 septembre 2013

Cet après-midi, mon père, ma mère et moi sommes allés cueillir des pommes. C'était amusant, une belle récolte.  Sur le chemin, des couleurs sublimes dans les arbres.  Et en revenant, me suis rappelée qu'on pouvait voir les étoiles dans le ciel, ici.  Même distinguer les constellations.  Pommes et étoiles.  Très bonne combinaison.

[...]

Je ne sais pas vraiment ce qu'Arcade Fire fait avec ses nouvelles chansons, mais j'aime.  Peut-être moins propice à l'écoute en boucle, mais ce sera à voir (ou à entendre) avec l'album complet.



Le lundi 30 septembre 2013

Je profite de la terrasse chez mes parents en compagnie de Max le boxeur.  Je me fais griller les jambes.  Il fait beau et chaud même à pareille date.  Je ne sais pas comment ça se passe à la librairie.  Je ne les ai pas contactés depuis mon arrêt de travail.  Sauf Mme V et Marie-Hélène qui m'ont envoyé de bonnes pensées.  Je ne suis pas prête à y retourner...  Je t'ai appelé hier soir.  T'ai dit que je commençais à avoir hâte de te voir.  Tu m'as réservé ton jeudi soir.  Jeudi c'est aussi mon rendez-vous avec mon psychiatre.  Ça, je l'appréhende.  Il fait beaucoup trop chaud au soleil.  Je tente l'ombre.

[...]

Je m'emmerde.  J'ai fait le tri de mes vieux stylos et crayons, jeté ceux qui ne fonctionnaient plus.  Il me reste encore beaucoup de crayons pas encore aiguisés.  Je crois que je vais les donner à ma soeur pour ses classes.  Je viens de retrouver mes anciennes cartes d'identité du secondaire, ça peut être très affreux et drôle, je te les montrerai.



Le mardi 1er octobre 2013

J'ai rêvé que mon ami Alex et moi, on faisait un deal de dope ensemble.  Genre qu'on allait en vendre.  C'était ma première fois.  J'étais étendue sur le dos à l'arrière de la camionnette qui nous conduisait à l'acheteur et je regardais le plafond, sentais les soubresauts du véhicule.  Il y avait deux autres gars avec nous, plus le chauffeur.  Alex essayait de me rassurer, m'a pris les mains dans mes gants - peut-être aussi pour se réchauffer.  Puis il a eu l'idée que c'est moi qui devrais conclure le deal, m'a expliqué en détails comment ça se passerait.  Moi j'hésitais, les autres gars semblaient trouver ça plutôt drôle.  Vu que j'avais jamais fait ça et que je craignais de tout faire foirer, j'ai refusé.  Alex a lâché mes mains.  Le reste du trajet s'est fait en silence.  Les autres ne semblaient pas m'en vouloir.  Arrivés à destination, j'ai voulu demander à Alex si j'entrais avec eux, mais je n'avais plus de voix.  Il a fini par comprendre et m'a dit que j'avais  intérêt à les suivre et à ne pas dire un mot.  Je lui ai signifié que je ne pouvais pas, de toute façon.  Un des gars m'a regardée puis m'a souri, l'air de dire que tout irait bien.  Nerveuse, je lui ai rendu son sourire.  Nous sommes sortis de la van et sommes entrés dans une maison.

(*fin du rêve*)

[...]

Suis allée dîner avec Mélanie et Gabrielle.  Ce qu'on a ri!  Après, j'étais fatiguée donc sieste.  Et si ma vie n'était que mondanités comme ça...



Le mercredi 2 octobre 2013

Nous sommes revenues à Québec, ma mère et moi.  Mon rendez-vous avec le psychiatre est demain à 9h30.  Je suis impatiente, nerveuse, presque terrorisée.  Je ne sais jamais s'il peut comprendre.  Le peu de choses que je sais, j'aimerais les avoir - oui, un congé.  Je ne veux pas retourner travailler.  Mon chat laboure les draps et finit par s'installer.  Je veux dormir tout de suite pour que demain arrive plus vite.  Comme une enfant excitée par un grand événement.











jeudi 26 septembre 2013





Le vendredi 20 septembre 2013

Je sais pas ce que je suis venue faire ici.  La place n'a pas changé, mes chats se cachent n'importe où pour protester, j'ai envie de voir personne en  dehors de la maison.  Pourquoi je viens ici quand je vais pas bien?  Pour laisser mes parents prendre soin de moi.  Ma mère veut marcher.  Ça me va.  J'ai encore envie de rien faire ou presque, sauf dormir.  Deux semaines, c'est trop.  Ou deux semaines c'est pas assez?



Le samedi 21 septembre 2013

Aujourd'hui, j'ai fait mes ongles.  Très foncés.  Ai mangé deux repas, fait une sieste.  Mes chats sont complètement bouleversés.  On leur donne deux à trois jours encore pour qu'ils s'acclimatent.  En gros, je ne fais rien.  Je ne lis pas, je ne trouve pas de bon film à regarder, j'écris mon inaction au lieu d'être créative.  J'ai fait un peu d'humour.  Mais je me trouve plate et sans intérêt.  Je répète : j'ai rien envie de faire.  On m'a dit que je faisais exprès pour faire pitié, que j'ai fait exprès pour être alarmiste.  Il fallait bien crier.  Hurler.  C'est vrai que je sais pas comment m'aider.  Je l'admets.



Le dimanche 22 septembre 2013

Je suis nostalgique ces temps-ci.  Encore plus qu'en temps ordinaire.  Cet après-midi, mes parents et moi avons fait un pèlerinage au Lac Baker.  J'ai cherché la maison de tes parents, Manu, même si je ne l'ai jamais vue.  Je m'imaginais dans tes bras, pleurant, et ÇA ça me faisait du bien.  Ça m'a rassurée.  En auto, je me suis revue faire au complet le rôle de Suzie de la pièce Les Voisins de Claude Meunier, comme à l'université.  Et j'étais encore meilleure.  J'endure moins le bruit, les endroits bondés.  Je suis un peu étourdie par mes médicaments je crois.

[...]

J'appelle des gens, personne est là.  J'ai envie de te parler.  J'ai envie de te sentir tout près, que tu me serres encore dans tes bras et que tu répètes tes trucs réconfortants.



Le lundi 23 septembre 2013

J'ai envie que de dormir.  C'en est hallucinant.  Et de te voir.  Mais je te ferais peur.

[...]

J'ai pas envie de sortir.  Il pleut en plus.  Misère.
Amusons-nous :
CE QUI EST BON --> la crème glacée à la vanille Scotsburn
                                      entendre mes chats ronronner
CE QUI EST ÉPOUVANTABLE --> les Zoomies

[...]

Incident de douche.  Pas voulu y aller.  Me suis pas sentie capable.  Une fucking douche.  Il y a eu des pleurs.  Une escalade de pensées.  Qui est partie de la douche à toi qui veux plus rien savoir de moi en passant par qu'est-ce que je vais faire de ma vie?  C'était super. 

[...]

Les soirs sont mes meilleurs moments.



Le mardi 24 septembre 2013

Je me demande vraiment quand je ne serai plus vide.  Quand j'aurai du contenu (à nouveau).  Les gens vont perdre intérêt.  Les carcasses, ça fait son temps, et ça n'attire que les charognards.

[...]

Je sens vraiment que je n'ai pas d'avenir.  Que je fais ce que j'ai à faire, qu'il n'y a plus rien à ajouter.  Mon humeur, ma motivation et ma joie de vivre ont foutu le camp  (encore).  Il vente dehors, on mange de la lasagne tantôt et je bois beaucoup trop de liqueur.  Je ne lis rien de très bon, je ne lis presque pas en fait.  Je regarde des émissions de déco et des quiz télévisés.  Des fois ça me fait rire.  Je me demande où je pourrais être bien.  Avec qui?  Je me suis habillée tantôt et j'ai de suite fait une sieste.  Ça valait bien la peine de se donner le trouble.

[...]

Je pense que tu vas partir.  T'attendras pas que je sois mieux.

[...]

Je n'ai pas vraiment l'impression de perdre mon temps.  Il y en a trop, de temps.  Et c'est long.

[...]

Les camps de vacances m'ont toujours paru un peu creepy.  Je n'en ai fait qu'un où l'on dormait toute la semaine, si je me rappelle bien.  Ça s'est bien passé, mais...  Les chansons, les activités incessantes, aucun temps pour soi.  J'y étais allée avec une amie et ma soeur qui était avec les plus vieilles.  Mon amie est retournée à ce camp quelques années plus tard.  Pas moi.  Je vais souper avec cette amie demain soir.



Le mercredi 25 septembre 2013

J'ai encore envie de te parler, malgré l'appel d'hier.  Je voudrais que tu me taquines, que tu me fasses rire.  Bientôt, j'espère.  Je suis allée souper avec mon amie et c'était bien, ça m'a fait du bien.  Nous avons pris des nouvelles, nous sommes remémoré des souvenirs, des anecdotes.  Suis-je encore capable d,en créer d'autres?  Des valables?  Des mémorables?  J'ai froid.  Je veux encore magasiner ma vie.  Je regarde mon chat dormir contre mes jambes.  L'autre se promène.  William Bourque travaille encore.  Il donne toujours la météo.



Le jeudi 26 septembre 2013

Top de mes crèmes glacées favorites :
  1. Crème glacée à la vanille Scotsburn
  2. Crème glacée Coaticook (plusieurs saveurs)
  3. Crème glacée à la fraise de Chocolats Favoris
  4. Crème glacée à la vanille de McDonald's
[...]

Penses-tu à moi?








mercredi 18 septembre 2013






Ça sent le cadavre.  Une mort bien proche.  Je ne suis pas douée pour les deuils.  Je coule beaucoup plus facilement.  Le côté prévisible d'un événement n'enlève pas nécessairement tout élément de choc ou de surprise.  Une femme enceinte accouche, on réagit quand même, non?

Mais je n'avais pas prévu paniquer à ce point.  Dans la file d'attente, au restaurant, avant de me rendre au travail.  J'ai bien vu que quelque chose clochait.  Que l'odeur approchait.  Mais comment s'imaginer tout ça?  Comment continuer?  Parce qu'il ne faut pas lâcher.  Tout autour, rien ne s'arrête.  Il faut suivre le rythme.  Seulement, savez-vous, moi JE VEUX TOUT ARRÊTER.










vendredi 13 septembre 2013






Il y a 13 paires de souliers à l'entrée, m'a-t-il fait remarquer.  Je vis seule. 

Je ne sais plus travailler mais je me force tout de même et aujourd'hui était une bonne journée je crois.

Mes chats chassent la mouche.  C'est un travail de longue haleine.  Ils l'épuisent plus qu'ils ne la tuent.

Encore et toujours envie de dormir ma vie.  Les médicaments devraient faire effet sous peu.

C'est vrai que je n'y crois pas et que je me fais beaucoup de soucis pour rien.

Ça pue ici.  Je suis à sec.  Tant pis, tant pis.






mardi 10 septembre 2013



Je me tourne maintenant vers de grandes questions existentielles pour couvrir ma léthargie.  Répondez donc à ce petit questionnaire anodin, ça rendra ce blog plus interactif, tiens.  La réponse peut être «ni l'un ni l'autre» ou «les deux», mais n'abusez pas.  Et vous pouvez proposer d'autres paires aussi.

(Je m'excuse à l'avance, je sais c'est moche.)


Un ou l'autre


M&M's ou Smarties?  M&M's.
Coke ou Pepsi?  Coke.
Raisins rouges ou verts?  Là c'est dur.  Ça dépend du moment, souvent c'est les deux en même temps.
Chat ou chien?  J'étais plus chien, avant.  Maintenant c'est chat.
Mac ou PC?  PC pour l'instant.  Je ne comprends rien aux Mac, pour moi Apple est une secte.  Des fois j'aimerais en faire partie, on m'en a souvent répété les avantages. 
Hôtel ou camping?  Hôtel.  Ou camping de luxe.
Bain ou douche?  Douche pour me laver et bain pour relaxer.
Bière ou vin?  De loin bière, mais je ne dis pas non à un verre de vin.
Livre papier ou numérique?  Papier.  Mais les deux peuvent coexister.
Film dans sa version originale ou traduction française?  Je privilégie une version originale mais malheureusement il y en a trop peu d'offertes à Québec.
Avoir chaud ou froid?  Avoir froid.  On peut toujours en rajouter.
Voiture ou transport en commun?  Transport en commun.
Carnivore ou végétarien?  Je mange un peu de viande.
Sucré ou salé?  Ah ça aussi c'est difficile.  Si je mange un, je vais avoir un goût de l'autre.  Mais sucré.
Brontë ou Austen?  Brontë.  J'ai beaucoup aimé Les Hauts de Hurlevent alors que je n'ai pas lu Jane Austen encore.







lundi 29 juillet 2013





Je suis susceptible
           amère
           en vacances
           amoureuse
           tranchante
           blasée
           écoeurée
           pas prête
           triste
           démontée
           fainéante
           prédisposée
           patiente
           et impatiente
           curieuse
           disponible
           sur mes gardes
           en attente
           exclusive
           dévouée
           à l'abandon
           exigeante
           vide
           touchée
           attachée
           à plat
           prise
           au cidre
           blessante
           blessée
           vendue
           impossible
           indéterminée
           avertie
           inconsciente
           dérangée
           tannante
           lourde
           facile
           et compliquée
           complexée
           de travers
           dansante
           piquée
           constellée
           drôle
           par ici
           pas là
           trop
           insatisfaite
           comme ça










          

mercredi 24 juillet 2013






Je porte un kit rose je me peins les ongles en bleus je commence à en avoir marre des hiboux.  

J'ai dansé.  
J'ai dansé. 

Le ménage pue l'emphase c'est toi je reluque d'autres options je me fais miroiter l'alternative.

C'est bleu c'est bleu
Si bleu.

J'ai trouvé un truc déco la peinture balayée un jour un foulard à nouer des dessins à poursuivre des dates à rayer de l'envie de la peur à éliminer je ne me suis pas baignée encore même quand je dors je souhaite dormir.

Tu danses.
Tu danses.

Je ferme les fenêtres ça y est c'est doux je réécoute.

Tout et rien.
J'écris tout et rien.











lundi 22 juillet 2013

 Une bonne vieille liste J'aime/J'aime pas :


J'aime...

  • les trucs dépareillés.  Vaisselle, ustensiles, déco, vêtements (mais ça, il faut que ça matche jusqu'à un certain point...  Je cultive l'art de ne pas matcher tout en matchant)...
  • la chanson Anna Sun de WALK THE MOON;
  • les nuits blanches avec toi, passées à regarder des films, parler, rire, boire de la bière, jouer à Sporcle;
  • les suivre en voyage, regarder les photos de mon père;
  • la climatisation;
  • les films d'Alfred Hitchcock que j'ai vus jusqu'à maintenant : Psycho, North by Northwest, Vertigo et Rear Window;
  • les vernis à ongles Essie;
  • François Pérusse et l'ensemble de son oeuvre, même si je ne la connais pas par coeur comme plusieurs;
  • Les Confiseries Pinoche, sur Cartier à Québec.  Autant pour la qualité des bonbons que pour le service.  Le propriétaire est tellement sympathique et si généreux.  Il fait goûter à à peu près tout et se souvient de toi quand tu y retournes!
  • les tranches de pain au fromage à la crème et au Nutella.  Je l'ai déjà dit?  MI-AM;
  • Osheaga.  On y retourne dans moins de deux semaines!



J'aime pas...

  • Foreigner et Def Leppard.  C'est clair maintenant;
  • les minuscules insectes encore non identifiés qui ont envahi mon appartement il y a quelques semaines;
  • mes réactions de bébé gâté;
  • quand un client me rote dans le dos, sans s'excuser;
  • les tabourets et toute chaise sans dossier;
  • les avocats (l'aliment);
  • me faire dicter mes recherches par des clients à la librairie, du genre : «Essayez avec le mot "amour"...» ou «Si vous faites ci ou ça, peut-être que...».  Madame, monsieur, avez-vous idée du nombre de titres qui existent qui ont le mot «amour» dedans?  Je pense, bien humblement, connaître mieux que vous notre banque de données et son fonctionnement, alors à moins que vous ayiez une suggestion vraiment pertinente ou tout simplement une référence plus complète, s'il vous plaît, laissez-moi faire!
  • quand les gens font la remarque que c'est tranquille dans la librairie.  Souvent je flaire les sous-entendus, peut-être à tort.  J'ai toujours envie de leur demander «Auriez-vous préféré attendre vingt minutes pour être servi?».
  • mon nouveau beat de me réveiller aux deux heures ou à peu près;
  • mes maux de tête.







lundi 15 juillet 2013





Je suis un ballon.  Avec ma jupe bombée, sphérique, je suis un ballon.  J'ai un diamètre, un volume, un rayon.  Je suis un ballon, je peux m'envoler.  Rouler aussi, rebondir.  Un ballon à broderies vertes, qu'on peut frapper ou lancer, un ballon avec des membres, qui siffle au vent.  Un ballon qui remonte à la surface, si immergé.  Un ballon tout en courbes.  Je suis un ballon qui marche.  Une jupe-ballon.  Qui s'en fout.  Le ballon, il s'en fout.  De tout.  Ou presque tout.











mercredi 26 juin 2013



 Il y a de ces mystères dans la vie.

Pourquoi...

  • les lames de rasoir sont gardées sous clé ou derrière le comptoir à la caisse dans la plupart des pharmacies?
  •  l'imbécilité?
  • ça me dérange?
  • ne fabriquent-ils pas des parapluies qui ne se briseraient pas à la première bourrasque de vent?
  • j'ai la chanson Let's Make A Night To Remember de Bryan Adams dans la tête alors que je ne l'ai même pas entendue dernièrement? 
  • tu ne veux pas?
  • je n'ai plus jamais envie de cuisiner?  Je n'étais pourtant pas si moche...
  • dans Psycho, les chauffeurs débarquent de leur véhicule du côté du passager?
  • les gens ne voient pas l'escalier dans le vestibule du 1300 avenue Maguire?  Il est pourtant direct en face quand on entre...
  • les shows commencent de plus en plus en retard?  C'est devenu ridicule.  Shows de musique, shows d'humour...  On ne parle plus de quinze ou trente minutes d'attente pour ceux qui sont à l'heure.  Non non.  Ri-di-cu-le.  Et frustrant.  Si vous voulez commencer à 22h, dites-le.  N'annoncez pas que ça débute à 21h pour ensuite faire poireauter ceux qui se sont pointés en attendant que plus de gens s'amènent.  Ça ne fait qu'encourager l'espèce de tendance qu'est celle de sortir le plus tard possible, se faire attendre, ne jamais débarquer à l'heure.  T'arrives dans un bar à 1h du matin?  Mais pourquoi?!
  • je n'ai pas plus d'exemples pour cette liste?  On passe pourtant nos journées à se demander pourquoi...
  • je suis épuisée et écoeurée comme ça?
  • j'ai longtemps pensé que la tête d'un bleuet était en fait son derrière?
  • mon chat roucoule?  J'ignore ce qu'il veut me dire.
  • les choses que je préfère manger contiennent trop de gras et/ou trop de sucre?
  • les points noirs et les poils incarnés existent?  Je ne vois pas vraiment comment en tirer profit...
  • appeler un gâteau un «quatre-quarts perdu aux figues rôties au miel» (Gâteaux de maman, Hachette cuisine, p. 62)?  Un quatre-quarts (déjà là... ça m'a toujours titillée) PERDU?  Pourquoi pas un brownie saoul?  Ou une tarte vague à l'âme?   Tout ça est beaucoup trop lyrique pour une recette...
  • des gens font ça à leur chien? 
  • quand on voit des amoureux s'embrasser ou s'enlacer tendrement, on a tendance à détourner le regard, alors que si on voit des gens se crier des injures ou même se battre, on a le réflexe de ralentir et observer un peu? 
  • autant chialer?
  • revenir sur les mêmes sujets, toujours?  La température, nous deux...
  • ce sentiment de vide et de néant me prend environ toutes les vingt secondes?  C'est comme si je n'avais plus rien devant moi.  Plus rien à attendre, à espérer ou à anticiper.
  • les gens qui font des présentations et qui ne disposent que de cinq ou dix minutes (des fois moins) prennent le temps de dire qu'ils n'ont pas beaucoup de temps mais tellement de choses à dire?  Tant de précieuses secondes sont ainsi perdues!



"Time will help you through
But it doesn't have the time
To give you all the answers 
To the never-ending why"

- Placebo, The Never-Ending Why




mardi 25 juin 2013





La première fois que je les ai entendus, c'était à l'AgitéE à Québec.  Ils étaient encore six.  C'était l'automne, ils venaient de débarquer dans la capitale et mon copain de l'époque était leur plus grand fan.  J'ai été surprise, leurs chansons puissantes ont eu un effet sur moi : il ne s'agissait pas d'un quelconque groupe qui tente de percer.  Ces gars-là l'avaient.  Puis je les ai revus au Nostradamus, où j'ai avoué au plus jeune d'entre eux qu'il était mon Freatz préféré.  Il m'avait refilé sa couronne de plumes et à partir de ce moment-là je voulais qu'il n'y ait que moi qui aie le privilège de la porter.  Je me suis approprié cet objet rapidement et l'ai entouré d'une espèce de possessivité inutile, les plumes étant disparues depuis.  J'ai vécu mon premier après-show chez les gars ce soir-là.  Rencontré celles qui allaient devenir mes «gonzesses», mes groupies alliées.  Je ne me souviens plus exactement du moment à partir duquel je n'ai plus raté un seul de leurs spectacles ou presque, mais je me souviens de ce soir où je me suis rendue à Thetford Mines sans le fan #1 (devenu alors ex) pour les écouter.  Ils jouaient au Sgt. Peppers Pub, nous nous étions fait livrer de la pizza sur place et il y avait un vieux chien qui se promenait dans la foule pendant leur performance.  C'est peut-être là que je suis devenue «une Freatz».  Ils sont tombés à cinq, puis à quatre.  Je les ai suivis à quelques reprises.  Thetford Mines (d'où ils sont tous originaires), Montmagny, St-Jean-Port-Joli, Montréal.  J'ai joué à la groupie, puis je suis devenue une amie, je pense.

Ils sont venus à Québec pour se faire connaître.  Ont loué un appartement à quatre dans le quartier St-Roch, un appart à une seule chambre fermée, une cuisine gigantesque et un salon qu'on pourrait dire double.  Ils avaient installé des draps pour séparer la chambre en deux puis pour séparer un coin du salon, que les deux frères se partageaient.  Intimité zéro, mais j'adorais cet endroit.  Ils m'y ont fait découvrir une tonne d'artistes, m'ont endurée saoule, m'ont accueillie pour regarder des épisodes de Dexter, m'ont prêté un divan pour la nuit, ont donné des shows privés, m'ont laissé flatter les chats, Saké le gros tas noir et Kahlu le p'tit blanc (deux frères eux aussi), m'ont vue danser sur du Ray Charles en buvant du «p'tit carré» et participer à une séance d'étirements impromptue à quatre ou cinq dans l'énorme cuisine, ils ont mis leur cerveau à off eux aussi le temps de quelques émissions imbéciles à V (Wipeout, merci).

Je n'ai jamais connu d'aussi près des gens avec autant de talent pour composer des chansons et créer des harmonies poussées.  Pour les jouer ensemble.  Je n'ai jamais vu un groupe live autant de fois, sans m'en lasser.  Et j'en voulais toujours plus.  Je n'ai jamais connu des gars aussi passionnés.  J'ai souvent dit d'eux qu'ils sont de véritables musiciens, dans tous les sens du terme, avec les clichés et les réalités que ça comprend.  Les egos, les émotions et les extrêmes compris.  Je n'avais jamais vu avant un groupe dont les membres jouent à «l'instrument musical», c'est-à-dire que chacun joue de deux ou trois instruments différents durant un même spectacle.  Maintenant, je le vois plus fréquemment, mais c'était une première pour moi et j'étais fort impressionnée.  Je le suis toujours par eux.  J'ai rabattu les oreilles d'environ tout le monde que je connais avec The Freatz, vantant leurs mérites, leurs chansons, leur talent.  J'ai cru en leur ensemble, en leur produit, en leur créativité.

Par moments, je les ai trouvés jeunes, je les ai trouvés paresseux.  Je les ai trouvés drôles, cons, beaux, séduisants.  Je me suis sans doute trop imposée à eux au début, pour plusieurs raisons, mais jamais ils ne m'ont signifié que je n'avais pas ma place parmi eux, même si je doutais et me demandais souvent si je comptais pour eux.  Je me suis un peu accrochée à ce groupe, étant donné qu'ils sont débarqués dans ma vie au cours d'un entre-deux - mon départ de l'université et mon entrée dans le monde du travail.  Je nous ai découvert plusieurs points communs et aussi bien des différences.  Aujourd'hui, j'espère que la dissolution du groupe ne provoquera pas la séparation de notre petit groupe.  Je tiens encore à passer des soirées à regarder des vidéos sur Youtube, à écouter des tas de chansons jusqu'alors inconnues de moi (parce qu'eux connaissent à peu près tout, c'est fou), à regarder des épisodes de séries américaines, à boire des p'tites bières ou du cidre, à rire, à parler, à regarder un match de hockey, à entendre leurs commentaires douteux, à en émettre moi aussi quelques-uns, à juste passer le temps avec eux.

Le hasard - ou juste la vie - a fait que, quelques semaines seulement avant qu'on m'annonce la fin de mon groupe chéri, je sois tombée sur le film Bus Palladium, qui raconte l'ascension puis la séparation d'un band fictif.  Pendant tout le visionnement, je n'ai pu m'empêcher de faire des parallèles avec les Freatz.  Je pouvais presque associer chacun des personnages à mes amis.  Déjà à ce moment-là, je savais que la fin était plausible.  Ce groupe n'a jamais rencontré tout le public qu'il méritait, et c'est bien dommage.  Leur carrière ne reflète qu'une minuscule portion de leur potentiel et je trouve ça très triste.  Je sais aussi que ces quatre hommes ont le talent nécessaire pour accomplir de grandes choses.  Je ne suis pas inquiète, certains sont déjà bien lancés ailleurs.  Je leur aurais simplement souhaité de vivre ça ensemble, et souhaité au monde de connaître The Freatz.

Les gars, merci pour ces années de rock'n'roll.


The Freatz à leurs débuts, circa 2005 : Bill (que j'ai si peu connu), Alex, JP, Bobby, Pat et Jim.


The Freatz au Festival de la Relève 2011, Thetford Mines, 18 août 2011


The Freatz au Pub 135, Thetford Mines, 18 mars 2012


The Freatz par Cindy Labrecque, juin 2013


lundi 24 juin 2013





Constat : Thetford Mines n'aime vraiment pas les cheveux frisés.



Preuve no 1 :

Jeune fille saoule - Oh, toi t'as vraiment les cheveux frisés..., me dit-elle en caressant une mèche desdits cheveux frisés, presque avec dédain.

Moi - Oui.

Jeune fille saoule - C'est pire que moi..., a-t-elle continué en prenant une mèche de ses cheveux à elle, à peine ondulés.  Bon, là ils sont pas tant frisés, mais...

Moi - Ouais...



Preuve no 2 :

Jeune homme - As-tu déjà joué dans Passe-Partout?

Moi, un peu prise au dépourvu - Euh...  Attends là, tu vas pas dire que je faisais Passe-Montagne?

Jeune homme, en riant, l'air un peu de regretter - Ouais...!

Moi - Wow, toi tu sais parler aux femmes.








lundi 17 juin 2013





Ça me prend si fort que j'en oublie
J'étais monochrome et d'une décennie passée
Que tout cesse, que tout cesse maintenant, vraiment, m'engloutit
Ce ne sont pas les mots qui me font peur, mais l'issue
Si tout se bousille, qu'on se bousille, à plat
La peau étendue et le doute dissout
Dans l'air, je veux toujours avoir à revenir
Plus calme que les autres fois, j'y pense encore, je me dis encore
Ce que ça représente plutôt
J'encaisse
Je froisse mes contours, j'enjambe
La portion stimulante est reconnue
Je crois avoir trempé pour rien
Elle bourdonne, je sursature
Tout d'un coup, tu vois
De plein de manières, de travers
Je gaspille mes jours à mettre de côté
Mais ça me prend si fort que j'oublie










lundi 10 juin 2013





Once upon a time, I had the drive to write.

Now I just sleep and walk.  Sleep and walk.

I'm losing my passions, losing them to rest.

Traded rhythm for waste.




I understand that we don't (understand each other).

Yes I did enjoy it while it lasted.  So what next?  What now...

Let go.  Learn to.  Let go.  Have to.

Time will hurt.













samedi 8 juin 2013






Je me suis arraché la peau
Pour atteindre les fils noirs
Je me suis transformé la peau
En une bouillante mare rouge
Sur mon passage, des cratères
Transformé ma peau
Pour remplir un vide, je creuse des trous
Je gratte, gratte, tasse et tasse
Arraché ma peau
Pour atteindre les fils noirs
Les tirer, les extraire
Libérer mes pores
Une mare rouge
Je me suis arraché la peau












mardi 28 mai 2013





Sérieux, je sais pas.  Je sais pus.  Je fais semblant, je m'épuise.  Non.  Même pas semblant.  Je câlisserais tout là et j'irais même pas loin.  Je resterais juste ici, me ferais pousser la moustache ou des fleurs.  Elles mourraient toutes alors ne resterait que les poils.  Je voudrais tomber, me blesser, m'immobiliser.  Du plâtre pour me tenir compagnie.

J'ai pus envie de forcer.  De vouloir trop.  Ça magane.  Deux pas devant, un pas derrière.  Dans ma tête plus qu'en vrai.  Je me joue des tours.  Je me fais pas prendre.  Pas trop.  

Je comprends pas.  Je comprends rien à toi.  Ni rien à moi.












vendredi 24 mai 2013





Il fait un temps d'océan étrange. 

Je me rends compte que je ne suis qu'une passagère.  Jamais conductrice.  Par choix, certes.  Des fois du coin de l'oeil je vois des véhicules nous foncer dedans.  Défier les lignes.  Briser les routes.  Nous achever.  Je prends les klaxons beaucoup trop au sérieux.  Je sursaute, me sens visée, concernée, comme prise en faute.  Et pourtant, pourtant... je n'ai rien à voir là-dedans. 

Je ne sais plus ce que je te fais.  Si je t'amplifie ou te diminue.

T'as crié.  Je t'ai entendu je t'ai senti.  J'ai entendu.  T'es mort.  Je ne voyais plus.








vendredi 17 mai 2013




Des fois j'aimerais saisir / capter / enregistrer le moment où tout dérape, où tout dégringole, question de voir s'il n'y aurait pas leçon à en tirer, si on aurait pu faire mieux / si on aurait pu éviter la mésentente / le coup de poing / le commentaire de trop / la bévue / la blessure, voir s'il serait possible de rembobiner / revenir / recommencer / ne pas trébucher.
Après coup on est là, on s'imagine la scène, on se la passe en boucle, on se demande ce qui a pu mener jusque là, on tente de déterminer la seconde exacte où tout a flanché / changé de direction.  Surtout si c'est somme toute banal / anodin, on ne veut pas que ça prenne des proportions exagérées, on ne veut pas que ça ambitionne, on ne veut pas que ça effrite quoi que ce soit, on ne veut pas.

Je suis contente des fois.  Beaucoup de fois.  Plus-souvent-que-tu-penses des fois.













mercredi 1 mai 2013





C'est la Fête des Travailleurs aujourd'hui.  Moi je dis qu'il devrait y avoir une Fête des Fainéants.  Pour s'en féliciter, vraiment, une fois l'an.  Paresse pour tout le monde.  Paresse gratuite et satisfaisante, gratifiante même.

Nous avons eu froid, vous vous rappelez?  Comme à chaque année (CHAQUE ANNÉE), le soleil et la chaleur sont revenus, le printemps est là et l'été s'installe, malgré les craintes de tout un chacun et surtout de ceux qui trouvaient l'hiver long à partir.  C'est fou ce que plusieurs perdent espoir en des cycles pourtant bien établis depuis des siècles.  Oui, les changements climatiques existent, mais j'ai foi en les quatre saisons et leurs caractéristiques distinctes.

Je n'ai pas écrit en avril.  Constat consternant.  Je me demande si je ne devrais pas me trouver de nouveaux buts.  J'ai peut-être écoulé certains intérêts.  Le problème c'est que je me retrouve devant rien.  Ou pas grand-chose.


«Les confins de l'univers s'éloignant inéluctablement les uns des autres, on se demande ce qui peut rester de solidarité entre les parties extrêmes.»

- Georges Picard, L'hurluberlu ou la philosophie sur un toit, José Corti, p. 69





samedi 30 mars 2013

mardi 19 mars 2013




Dans les petites rues de mon quartier, la neige tombe moins vite.  Et le vent souffle moins fort.
L'hiver un dernier temps.

Dormir, faner, j'oublie que je peux écrire.








dimanche 17 février 2013






Il m'a regardée.  Comme si j'étais responsable, comme si j'avais à voir avec les progrès de la construction.  Mais je ne fais que passer.  À chaque jour, j'observe, je constate.  Je comprends que c'est lent.  Bâtir un abri.  Loger des êtres.  Protéger des histoires à venir.













vendredi 15 février 2013





Miriam Toews est une auteure que j'aime beaucoup.  J'ai tout lu d'elle et je compte bien tout relire un jour dans la langue originale, soit en anglais.  Son humour et ses personnages me touchent.  Sa dernière publication, Jamais je ne t'oublierai, raconte l'histoire de son père de la façon qu'elle croit que lui-même l'aurait racontée.  Exercice déjà intéressant en théorie, le résultat s'avère remarquable.  Cet homme, professeur adoré et père de famille respecté dans sa communauté, souffrait du trouble bipolaire.  La façon dont Mme Toews parle, à travers Melvin Toews, son père, des périodes dépressives me rejoint beaucoup.  Je partage ici deux extraits.



«La dépression n'est-elle que de la colère retournée contre soi, comme certains le prétendent?  S'explique-t-elle par une perte subie durant l'enfance? par une prédisposition génétique? la haine de soi? l'incapacité à être soi-même? l'absence de finalité? l'incapacité à être libre? la peur de la liberté? le désir d'être libre et confiné en même temps? une arachide avec laquelle on s'est étouffé à deux ans?
  La dépression s'explique peut-être par le fait de se poser trop de questions auxquelles il est impossible de répondre.»

- Miriam Toews, Jamais je ne t'oublierai, Boréal, p. 101



«Dans la maison sombre de la dépression, il n'y a pas de fenêtres par où voir les autres.  Il n'y a que des miroirs.»

- Miriam Toews, Jamais je ne t'oublierai, Boréal, p. 254




mardi 12 février 2013





Je suis libraire.  J'aime les livres.  Mais il m'arrive de tomber sur certains et de remettre en question mon univers.  Vraiment, certains choix éditoriaux me laissent perplexe.  Certaines publications font même naître en moi une rage sourde.  Dire que tant de chefs-d'oeuvre n'ont pas été publiés, ne l'ont presque pas été ou ne le seront jamais alors que ces choses voient le jour, ça me désespère.  Mais bon, il est préférable d'en rire.  Voici le genre de livres qui me font grimacer et même lâcher quelques mots doux à l'occasion lorsque nous les recevons à la librairie.


Livres qui me donnent envie d'envoyer chier tout le monde :

  • une biographie de Justin Bieber.  Come on, le gars a 18 ans, attendez au moins qu'il meure ou qu'il atteigne ce nombre d'années en carrière.
  • les livres de psycho pop en général, de croissance et de développement personnels, surtout si l'auteur semble convaincu que sa méthode est la meilleure et l'unique pour tous.  Peut-être que j'en aurais besoin, remarquez.  Le dernier en liste à avoir provoqué en moi une réaction forte est L'amour rend lucide - Le choix éclairé d'un partenaire de vie, par Sara David (éditions Québec-Livres).  HEY!  Je suis peut-être une romantique quétaine finalement, mais dans ma tête à moi, ON NE LE CHOISIT PAS!  Vous aurez compris que je ne l'ai pas feuilleté pour savoir s'il fallait passer des entrevues ou autres évaluations quelconques pour s'éclairer dans ce choix à faire...
  • les cahiers d'activités pédagogiques.  LAISSEZ LES ENFANTS TRANQUILLES.
  • les descendants de phénomènes ou modes littéraires, soit les rejetons de Twilight, Harry Potter, Journal d'un dégonflé...  Nous sommes envahis.  S'il vous plaît, pensez aux pauvres libraires.











dimanche 3 février 2013






Je m'en frotte les claves.  Je m'en noue les périples.  J'ai crié.  Trop.

Lasse lasse lasse lasse lasse.

Ça n'a rien à voir.  Rien à voir.  Vandales et congénères.  J'ai mal.  J'ai physiquement mal de cette fin-là.

Je cogne mes masques.  J'enjolive mon hiver.  C'est quand on sait qu'on ose.

Fuck fuck fuck fuck fuck.

Ne pas savoir.  Attendre.  Ne pas connaître les proportions d'un faux pas.  

J'attends j'attends j'attends j'attends j'attends.

Je m'en défais les vertèbres.   Je te dis pas le croissant, le noeud...  Je te dis pas je te dis pas.








dimanche 27 janvier 2013








Le p'tit mauve.  Davantage une poire. 

Ça m'arrive encore, de péter un p'tit plomb.  Les jours qui viennent ne me tentent pas.   Je préfèrerais autre chose.  J'aimerais défier.  Je préfèrerais monter, m'étendre, tes bras, ton visage près du mien.

J'ai pleuré. 











dimanche 20 janvier 2013





Je ne vous ai même pas fourni de liste en décembre.  Je n'avais pas signé de contrat non plus, hen.  Je vous propose des ébauches de listes à peine entamées.  Ça fait brouillon, mais c'est ça.  Je peux être très brouillon, moi.  Rien qui dit que je ne les développerai pas davantage dans le futur...



Mes idées fixes :

  • avoir un chat de librairie;
  • te voir.


Trucs à acheter :

  • du vinaigre;
  • des piles;
  • de la colle;
  • des jeans.  Je suis en train de collectionner les trous dans le fourchon.


Choses «communes» que je n'ai jamais faites en couple :

  • donner un nom cute/quétaine à l'être aimé;
  • emménager ensemble;
  • acheter quelque chose à deux (de plus gros ou plus significatif qu'une pinte de lait, mettons).


Les jingles les plus terribles (une variante des tounes qui restent dans'tête) :

  • celui dans la pub du yogourt Source;
  • «Swiffer passe partout, par-dessus, par-dessous (...) Avec mon balai Swiffer!»;
  • la chanson de Casa Grecque («Casa Grecque... Allons-y!»);
  • celui du clan Panneton.







mercredi 9 janvier 2013







Vous l'avez sans doute compris : je suis vide et sans intérêt.  Vide d'idées donc inintéressante.  Je vous reviendrai avec du contenu (ou du moins un contenant) aussitôt que l'envie se fera sentir.  J'ai bon espoir en 2013 (j'ai aussi bon espoir en ce billet; je me dis qu'une fois publié je me mettrai peut-être à en écrire plein d'autres, sinon disons-le franchement : il s'avère, ma foi, très inutile).