mercredi 15 janvier 2014




Ce n'est pas ma fête vendredi.  Je veux recommencer mes 28 ans, refaire certaines choses, plusieurs à répétition même tellement c'était géant, et j'en rayerais d'autres.  Je veux reprendre les mois, question d'essayer de ne pas finir où j'en suis maintenant.  Je veux effacer mes erreurs, mes faux pas, retirer quelques paroles, en crier d'autres.  

Je n'aurai pas 29 ans dans deux jours.  Je ne suis pas prête, je ne veux pas.  Pas parce que je ne veux pas vieillir.  C'est juste que je ne vois rien devant.  Je ne sais pas ce que je souhaite qui m'attende plus loin.  Je refuse de passer à autre chose alors qu'il y a tellement de trucs flous dans ma tête.  Je ne sais vraiment que le néant en ce moment.

Je n'avancerai pas, je vais reculer juste un peu, juste un temps.  Juste pour souffler, comprendre.  Revoir.  Sentir à nouveau.  Je veux réessayer.





vendredi 10 janvier 2014





Pourquoi t'es pus là, ostie de câlisse?  Parce que je t'ai dit «C'est fini» et que t'as compris.  Parce que t'étais tanné de mes exigences pis d'avoir peur de me mettre en criss si tu te pliais pas à ce que je voulais.  Parce qu'on sait tous que je suis une bête noire moi, que je crie, que je crache, que je griffe.  Non, mais je boude.  En tabarnak.  T'es parti parce qu'on fittait pas ensemble, pis ça tu l'as compris bien avant moi.  J'aurais dû suivre plus vite.  Pis t'as fui parce que je suis une malade souvent dure à dealer avec.  Non mais, qui veut vraiment fréquenter une fille qui fait des dépressions à répétition, qui se déprécie, qui s'arrachait les poils et qui aime autant ses chats et ses toutous?  T'avais sûrement besoin d'un break aussi parce que ça faisait presque quatre ans, mine de rien, qu'on était là-dedans.  On and off.  T'avais peut-être peur que je sorte les chandelles pour célébrer, tu t'es dit «m'as me pousser tout de suite».  Je sais pas.  Je lance des hypothèses.  Mais t'es pus là, ça c'est certain.  Alors moi je braille.  Comme une fille.  Comme si c'était une rupture.  Parce que t'es pus jamais là.  Dans le fond, t'as reviré de bord parce que tu m'aimes juste pas.  Je devrais t'en être reconnaissante, parce que tu me l'as pas jouée celle-là.  Tu m'as pas raconté n'importe quoi.  T'es pus là parce que c'était assez, là.  That's it.  



"I wanna remember to remember to forget you forgot me."
- Modest Mouse, A Different City


"Fuck you, fuck you, fuck you
And all we've been through
I said leave it, leave it, leave it
It's nothing to you"
- Damien Rice, Rootless Tree






dimanche 5 janvier 2014





Je ne me sens pas bien.  Je ne vais pas bien.  Je ne suis pas bien.

J'ai commencé à moins bien aller il y a un an, à ne pas aller il y a plusieurs mois et à ne plus aller du tout il y a une saison et un quart.

Je n'ai plus d'intérêt pour à peu près rien sauf les chats et Louis-José Houde.  J'ai délaissé mes activités favorites au profit des siestes, des crises de larmes et des parties de solitaire.  Je ne lis plus, je ne travaille plus sur mon manuscrit, je ne sors plus, je ne bois plus, je ne mange plus, je n'achète pratiquement rien, je ne veux plus me laver, je n'écoute plus beaucoup de musique.

Les seuls moments durant lesquels je suis confortable sont quand je vais au refuge Adoption Chats Sans Abri (ACSA) pour aider au ménage et à m'occuper des chats, quand je suis entourée de ma famille et quand je ris avec Hugues.  Sinon, oubliez ça, il y a toujours un malaise.  Ce n'est jamais assez, c'est trop, ce n'est pas ce que je veux, je ne sais pas ce que je veux.

La nuit quand je ne dors pas, mes muscles se contractent et je reste figée, crampée comme ça pendant plusieurs secondes, souvent sans m'en rendre compte.  Une fois mes membres relâchés, je constate que la tension est toujours là.  Le retour au boulot m'angoisse, mon manuscrit m'angoisse, mon état me stresse, je voudrais bien ne plus penser mais pour ça il faudrait que je m'arrache la tête.  J'en ai très envie, remarquez.

Je ne sais plus ce que je veux faire de moi.  Je ne sais pas où tu es.  Je m'ennuie de toi.  Je pense à toi.

Je me sens aussi utile qu'un escargot.  Même pas ceux qu'on mange, plutôt les minuscules.  Je suis visqueuse, lente.  À me regarder aller, difficile de déterminer mon objectif.  C'est pas très clair où je m'en vais.  Et est-ce que j'ai vraiment tous les moyens pour m'y rendre?






vendredi 3 janvier 2014





Étonnamment, les Fêtes m'ont mise de bonne humeur.  Merci Famille.  Mais j'ai peur que mon retour chez moi toute seule ne me fasse reculer.  Je compose mal et de façon plutôt bizarre avec la solitude depuis plusieurs mois.  Déjà, incapable de faire la sieste.  Déjà, je ne sais plus quoi faire de moi.  J'ai pourtant des choses à faire, mais rien ne me stimule.  Je n'arrive pas à me forcer à exécuter quoi que ce soit de valable.  Peut-être que la motivation est juste très lente chez moi.  Peut-être qu'à minuit, j'aurai soudainement envie de laver les planchers, sortir prendre un verre, cueillir du givre sur le chemin du retour et entamer une conversation avec mon voisin.  Peut-être hen, qui sait?