samedi 27 juin 2015





Palmarès 24


La télésérie : Breaking Bad, un incontournable de la télévision.  Il faut voir les brillantes performances de Bryan Cranston et Aaron Paul, la chimie entre les deux (tout le monde le dit et utilise la formule, ce n'est pas un mauvais jeu de mots de ma part avec le thème de la série et l'occupation de Walter White) et la transformation de Mr. White en Heisenberg, d'un enseignant banal à un être abominable assoiffé d'argent et de pouvoir.  Fort du début à la fin.  Aucune saison de trop.


Jesse Pinkman (Aaron Paul) et Walter White (Bryan Cranston).


Les «faiseux» de crystal meth à leurs débuts, époque durant laquelle une vieille roulotte leur servait de laboratoire.


La citation :

"I like the peace
  In the backseat
  I don't have to drive
  I don't have to speak
  I can watch the countryside
  And I can fall asleep"
 
- Arcade Fire, In The Backseat



Le film : J'ai vu Le torrent (2012) de Simon Lavoie, un film d'après la nouvelle du même titre d'Anne Hébert, une auteure que je chéris beaucoup.  L'histoire, celle d'une fille-mère qui veut à tout prix que son fils devienne prêtre pour qu'elle retrouve un peu de sa dignité perdue, est magistrale, comme c'est le cas de bien des oeuvres de Mme Hébert.  Je salue les performances de Dominique Quesnel dans le rôle d'une mère obsédée par l'idée du bien et du mal, qui bat son fils, fruit du péché, pour tenter de le vider de tout mal, et celle de Victor Andrés Trelles Turgeon, qui incarne François, le fils torturé.  C'est quelque chose de voir cette femme recluse et décousue de la réalité comme «appelée» à fouetter son fils puis à en gagner un tel soulagement, et d'être témoin de ses prières portées avec une certaine fièvre.  Malgré que j'aime beaucoup le travail de Laurence Leboeuf, je ne l'ai pas trouvée à sa place dans la peau de la jeune femme que François ramène chez lui de force en déboursant un gros montant.  Le film est d'une beauté fougueuse, sauvage et malsaine, à l'instar des écrits d'Anne Hébert.


Claudine (Dominique Quesnel).


François (Victor Andrés Trelles Turgeon).


La chanson : Talk Tonight d'Oasis, pièce composée et chantée par Noel Gallagher.  Belle.  Douce.



Le pire : Trop douter.


Le meilleur : Les fraises juteuses, les raisins croquants et les cerises sucrées.








mardi 23 juin 2015





Découragement en trame de fond.  Ma réorientation me demande beaucoup d'efforts et je n'ai pas envie d'en fournir, ces jours-ci.  Comme il m'arrive souvent, je manque d'énergie et de volonté pour me rendre jusqu'au bout.  Il ne reste qu'une semaine et demie.  Je vais me botter le cul et passer à travers, bien sûr, mais il y a ce ralentissement qui me pèse et me fait trop douter.  Qui gèle ma productivité.  On pourrait dire qu'aujourd'hui a été gaspillé.  J'essaie de me débarrasser de mes tendances lâches et égoïstes, ces réflexes que j'ai de me tourner vers la facilité en ne me pointant pas au travail ou en ne me rendant pas à mes ateliers aussitôt que quelque chose cloche.  Je me suis ressaisie de nombreuses fois ces dernières semaines, mais pas ce matin.  Ce matin, j'ai choisi de rester dormir dans mon lit plutôt que de dormir dans la face de l'animateur(trice) qui anime l'atelier.  Depuis jeudi dernier, je me questionne beaucoup sur ce que je vais faire et je sens que je n'ai pas d'emprise, que je ne sais pas comment m'y prendre.  La formation aide énormément, mais encore là...  Je ne veux pas avoir à recommencer encore et encore.  Je n'ai pas l'impression d'avoir retenu des bonnes options de carrière, à part toiletteuse.  Ça, j'aimerais vraiment ça!  Les gens que j'ai rencontrés qui font ça sont tellement passionnés et trippent pas mal.  Je veux ça.  Tripper.  Pas me faire chier.  Je n'ai plus envie de faire d'autres recherches, mais si je me trompe et que ce n'est pas fait pour moi?  Et si je ne trouvais pas parce que je n'ai pas assez fouillé?  Parce que je ne suis pas allée jusqu'au bout?










samedi 13 juin 2015






Palmarès 23



La citation

«Je suis restée longtemps sans écrire. Mon clavier était cassé. Il manquait la touche Espace.» 


- Anna Gavalda, dans cette entrevue


Le meilleur : Ma nouvelle amie, María, une Colombienne de 62 ans (mais qui en paraît 20 de moins) que j'ai rencontrée dans le cadre du programme PPE, la formation à laquelle nous participons en ce moment.  Elle est coquine, elle rigole et a le sourire facile - et si beau.  Elle m'attend pour prendre l'autobus et m'avertit toujours quand elle le voit arriver (j'ai parfois envie de lui dire que, tout comme elle, je l'ai vu se pointer, mais je l'aime trop pour ça) et me raconte ses soupers avec ses amis marocains où l'on mange par terre et avec les mains.  Ces soirées finissent toujours en dansant.  C'est que María aime beaucoup la música.  Quand elle raconte des histoires, elle fait mine de nous chuchoter à l'oreille et se secoue les épaules chaque fois qu'elle fait semblant de se vanter ou de danser.  À la fin de la semaine, elle lance toujours le fameux : «C'est vendredi, on fait l'amour!» et ajoute «Je suis prête!».  Elle a connu la guerre dans son pays, a perdu plusieurs membres de sa famille, a divorcé d'un mari qui lui a fait perdre tout estime d'elle-même, a réussi à se reconstruire et aujourd'hui, elle parle de tout ça avec la tête haute, avec une force incroyable dans ses yeux.  Une grande dame.


Le pire : Se servir d'un ordinateur portable sans souris.  Je déteste utiliser le touchpad.


La vidéo : C'est brillant, voire génial.  Bravo Scrabble.




Le livre : J'ai lu Ma fille, Marie, une espèce de lettre de Nadine Trintignant adressée à sa fille, l'actrice française Marie Trintignant, assassinée par son compagnon Bertrand Cantat, chanteur du défunt groupe Noir Désir.  L'auteure y relate les faits et rapporte ce que lui ont dit les médecins, mais les mots demeurent ceux d'une mère à qui un homme lui a enlevé sa fille.  D'ailleurs, elle fait toujours référence à M. Cantat en écrivant «ton meurtrier».  L'affaire m'avait fascinée à l'époque, je me rappelle.  Le fait que quelqu'un puisse tuer la personne qu'il aime (d'une mauvaise façon) en quatre coups de poing, la rendre inconsciente et attendre plusieurs heures avant de demander de l'aide ou alerter qui que ce soit me trouble.  Il y a aussi que ce genre de drame conjugal arrive régulièrement.  La violence ne s'avère pas toujours fatale, mais reste que grand mal est fait vis-à-vis des millions de victimes.  Mme Trintignant fait un parallèle entre celles-ci et sa fille, leur silence, et exprime sa culpabilité de ne pas avoir vu les signes et de n'avoir rien pu faire pour empêcher l'impensable, même si l'agresseur et sa proie réussissent très bien à cacher leur jeu, la plupart du temps.  Le premier resserre l'étau autour de l'autre, qui lui ou elle peut avoir honte ou défendre les gestes alarmants au nom de l'amour.  Triste histoire qui se répète trop souvent.



L'artiste : Catherine Lepage est une illustratrice de grand talent.  Elle a étudié en graphisme et a participé a de nombreux projets.  Avec Simon Rivest, elle a fondé Ping Pong Ping, un studio qui fait dans la pub et le design sous plusieurs médiums.  Leurs idées sont originales et ont la puissance remarquable de transmettre des messages de façon efficace.  Je reviens à Mme Lepage : elle a illustré plusieurs livres et articles pour différentes publications, mais mes oeuvres préférées d'elle demeurent les deux parutions pour lesquelles elle signe autant le dessin que le texte.  Il s'agit de 12 mois sans intérêt, qui traite de sa dépression, et Fines tranches d'angoisse, qui parle de son angoisse.  Je dis «son» et «sa», mais elle réussit tellement bien à utiliser des mots et des images pour décrire ses tourments que beaucoup de gens - dont moi - peuvent s'y reconnaître.  Elle multiplie les double sens, ce que j'admire, et le tout demeure assez ludique.



12 mois sans intérêt, Catherine Lepage, Mécanique générale, 2007 


Fines tranches d'angoisse, Catherine Lepage, Somme toute, 2014


La chanson : Lightshow, de Plants and Animals.  Suis allée voir leur show hier soir au Morrin Center.  Ils ont tout donné, j'ai beaucoup aimé.