dimanche 22 août 2021

 


Incohérente
           nséquente
        rruptible
                mpréhensible
    ngrue
         ncevable
         ntrôlable
      rrigible







jeudi 19 août 2021

 


La semaine dernière, j'ai regardé le dernier épisode de l'exquise série Easy, dans lequel on voit Sophie, une actrice partie vivre son rêve à Los Angeles il y a quelques années, débarquer à Chicago, son ancienne ville, pour à peine 24 heures afin d'assister à un événement bénéfice quelconque.  Elle décide de passer au travail de son ex-copain Drew, qu'elle avait laissé derrière au profit d'un rôle dans une série lui promettant potentiellement la gloire.  Elle l'invite à assister à la soirée, puis à se joindre à son ancien groupe de théâtre pour quelques verres, et finalement à aller en prendre un dernier en tête-à-tête.

Tout le long, je me suis demandé si j'aurais le droit de faire ça, moi.  De faire ça, de ressurgir dans la vie de quelqu'un, de prendre de ses nouvelles tout bonnement, de l'inviter à reconnecter?  Est-ce que ça créerait le même effet que ça a eu sur Drew? Ou le même que pour Sophie, qui a osé?  S'est-elle même posé la question?  Parce que je me dis que moi je n'ai peut-être pas vécu de relation assez significative avec quelqu'un, POUR ce quelqu'un, pour qu'une réapparition surprise de ma part ait un impact dans sa journée.  Est-ce que quelqu'un voudrait seulement de mes nouvelles après ne pas m'avoir vue pendant deux ans?

Je sais qu'à l'inverse, je dirais oui tout de suite.  Si quelqu'un de mon passé débarquait, quelqu'un que j'ai chéri ou qui a été important pour moi, se présentait devant moi et m'invitait à catcher up, c'est sûr que je me libèrerais.  Possible que je perdrais tout focus pour le reste de la journée.  Que je sois fébrile, complètement bouleversée.  Son retour dans ma vie me chavirerait, même si c'était juste pour quelques heures.  C'est certain que ça le ferait.

Suis-je comme Michael Scott, de The Office, est-ce que j'exagère les liens?  Est-ce que j'extrapole les sentiments des autres, est-ce que j'invente des relations qui dans le fond n'existent que dans ma tête?  J'embellis peut-être les moments complices.  J'accorde sans doute plus d'importance aux instants partagés que les autres personnes concernées.  Les gens deviennent tellement importants pour moi.  J'ai souvent peur qu'il y ait un trop grand écart entre la place que je leur donne et celle que les autres me font.  

J'aimerais laisser une marque indélébile sur ceux qui ne s'effacent pas de mon esprit, de mon corps.  Je ne veux pas qu'on m'oublie.  Je veux m'imprimer en eux.  Qu'ils souhaitent me revoir et que je leur vole un peu de temps dans leur nouvelle vie sans moi.  Qu'ils regrettent un peu que je n'en fasse plus partie.  Même si c'est juste pour quelques heures.

Et une fois au rendez-vous, est-ce que j'aurais le droit de mentionner le passé?  À émettre des si, avouer quelques regrets, encourager l'autre à se confesser aussi?  Est-ce que j'aurais le droit de faire plein de sous-entendus et de prendre des détours pour ne pas hurler ce que j'aurais vraiment envie de dire?  Est-ce que ce serait correct de me sentir si bien en sa présence, et même d'être titillée par la conversation?  De ressentir le thrill des what if? dans mon ventre?  Même s'il ne se passait rien, et que c'était juste pour quelques heures.  Ce serait ok?

Je veux être le chavirement de quelqu'un, même juste pour quelques heures.



mardi 17 août 2021

 

Des ombres, les miennes. 
Pluriel.


Je m'adresse, grossière, à moi-même.
J'évoque les baisers non reçus,
la taille des déceptions,
les qualités perdues,
les disparitions rugueuses.


Des idées qui font couler.
Je n'ai
sans doute 
pas compris.
Je suis
sans doute
passé à côté.


 

lundi 9 août 2021

 


Trucs biens des derniers temps 


  • Saint-Jean-Port-Joli
  • Mes parents
  • Revoir mon frère Sébastien, sa femme Marie-Ève et leurs enfants Rémi et Mahée
  • Revoir la plupart des membres de la famille Gagnon
  • Revoir l'amie Mélanie (et son chum Peter et rencontrer leur chat Andy)
  • Le soin facial que je me suis offert chez Yves Rocher
  • La journée passée au Sibéria Spa avec ma soeur
  • Fouiller dans le garde-robe de jouets chez mes parents - que de souvenirs!
  • La soirée avec Thiery
  • La costarde glacée de l'épicerie La Locale
  • Les quatre premières saisons du balado Ma version des faits avec Isabelle Richer
  • Gagner le concours de Crocodile Agile sur Instagram (trois nouvelles paires de boucles d'oreilles!)
  • La série Easy 
  • Les Plaines avec Dimitri
  • Mes chats
  • Gédéon, le koala peluchothérapeutique
  • Le roman American Gods, de Neil Gaiman
  • Le livre Pour nous libérer les rivières, de Hugo Latulippe




mardi 3 août 2021

 


Peut-être que je suis dure à calmer.
Pas facile à apaiser.

J'attends tout et rien.
Comment prendre ça?

L'air me donne envie de pleurer.  Mais j'adore ouvrir grand les fenêtres et laisser le vent s'immiscer partout, se frotter contre les murs, envahir les pièces.

J'ai envie de pleurer.







dimanche 1 août 2021

 


Je fais de l'hypothyroïdie depuis environ sept ans.  Je prends donc du Synthroid pour réguler tout ça depuis ce temps-là.  Cette année, en mars, j'ai dû appeler au bureau de mon médecin de famille pour lui demander de renouveler ma prescription auprès de ma pharmacie, ce qu'il avait déjà fait par le passé.  J'ai laissé deux messages à deux différentes adjointes parce que je n'avais pas eu de rappel à ce propos et que ma prescription n'avait toujours pas été renouvelée après une semaine.  La deuxième fois, on m'a plutôt bêtement fait comprendre que si on m'avait dit que ce serait fait et que le docteur me rappellerait, c'est que ça allait être fait, tout en me soulignant que le docteur était très occupé.  Ce dont je ne doute point, madame.  Merci madame.

N'étant pas trop certaine de ce que je devais faire par la suite, j'ai laissé aller.  J'ai pris la voie facile.  Je me suis naïvement dit que ma thyroïde n'avait peut-être plus besoin de boost (ce qui est impossible, m'a-t-on appris).  

Au début, ça allait, pas de changement.  Puis la fatigue s'est fait sentir.  Après un mois sans Synthroid, pratiquement tous les symptômes d'un fonctionnement lacunaire de la glande concernée sont apparus.  Après deux mois, m'étant plaint à ma mère à quelques reprises de mes maux, puis lui racontant l'incident avec mon médecin, elle a fait le lien et m'a fortement suggéré de me rendre à la pharmacie et de demander à ce qu'on me dépanne jusqu'à ce que ledit médecin réponde présent.  Ce que j'ai fait, parce qu'une mère a toujours de bons conseils et a toujours raison, surtout une mère qui a été infirmière.

Mon pharmacien m'a gentiment grondée de ne pas être allée le voir plus tôt et m'a dépannée sans problème.  J'ai entretemps pris ce que je croyais être un vrai rendez-vous téléphonique avec mon médecin.  J'ai passé trois soirées consécutives à attendre en vain son appel.  Je n'ai qu'une ligne fixe, moi.  Pas de cellulaire.  Je suis donc restée chez moi à espérer avoir de ses nouvelles telle une jeune ado de 16 ans qui attend l'appel du garçon qui lui avait dit qu'il appellerait.  Je me suis bien sûr occupée à autre chose durant mes veilles mais quand même, c'est frustrant, fâchant et insultant.

Chaque lendemain, je rappelais pour dire que je n'avais pas été contactée.  On me disait que j'étais sur la liste.  Comme depuis cet hiver je me sentais tranquillement tomber émotionnellement et moralement, j'ai craqué après  une fin de semaine de stress et de questions sans réponses et d'indifférence médicale.  J'ai appelé mon psychiatre, comme il me conseille toujours de le faire en cas d'urgence.  J'ai pu alors parler à une infirmière de liaison à qui j'ai dit que j'étais en train de péter ma coche.  Là-bas, les messages se font et mon psychiatre agit.  Il m'a prescrit un arrêt de travail et des médicaments supplémentaires pour m'aider dans cette période plus difficile.  Je suis suivie par l'infirmière de liaison à raison d'un rendez-vous téléphonique par semaine.

J'ai finalement réussi à parler à mon médecin juste avant qu'il parte en vacances.  Il a renouvelé mon foutu Synthroid pour une période d'un an.  Il n'a pas jugé bon de vérifier ma TSH avec une prise de sang, me disant que ça pouvait attendre en septembre puisque mon rendez-vous annuel est dû ce mois-là de toute façon.  Ah bon.  

Physiquement, ça revient tranquillement mais le Synthroid n'est pas efficace immédiatement.  Psychologiquement, j'en arrache.  Mais je suis bien entourée.  L'infirmière et mon psy me disent de m'activer.  C'est que je n'ai plus d'énergie, encore moins après avoir couru après des ressources pourtant dites accessibles.  

J'ai envie de vivre exclusivement dans mon lit avec mes chats et qu'on me foute la paix, mais aussi qu'on me prenne en charge en même temps.  

C'est super.


Symptômes de l'hypothyroïdie ressentis durant les derniers mois* :

  • Fatigue chronique
  • Maux de tête
  • Constipation (oui oui)
  • Difficulté de concentration
  • Sommeil affecté
  • Prise de poids
  • Dépression

Symptômes dépressifs ressentis durant les derniers mois* :
  • Désillusion
  • Moral à terre (et parfois sous terre)
  • Difficulté de concentration
  • Manque (ou absence) de motivation
  • Irritation
  • Sentiment de solitude malgré l'entourage
  • Insatisfaction par rapport à tout
  • Stress
  • Anxiété
  • Crises de larmes
  • Sentiment d'impuissance
  • Langueur
  • Aucune aspiration 
  • Perte d'intérêt
  • Sentiment de vide
  • Tristesse
  • Agitation



*Il en existe d'autres, je ne parle que de mon cas