samedi 3 décembre 2022

 


Bonnes nouvelles de novembre 2022 : 

  • Le dépôt supplémentaire de crédit TPS/TVH versé direct dans mon compte.  C'est minime, mais quand t'as environ rien, ça aide.
  • J'ai fait don de plusieurs peluches à La Boîte à Fripes, qui eux donnent les toutous à ceux qui ne peuvent s'en procurer ou ne peuvent en faire cadeau.  Ça me fait plaisir de savoir que ces créatures que j'ai moins chéries au cours des dernières années vont trouver quelqu'un qui leur donnera l'attention et l'amour qu'elles méritent et qu'elles feront leur job de peluches comme il se doit (ben oui, intense de même).  

Mauvaises nouvelles de novembre 2022 :

  • Le suicide d'un de mes anciens collègues.  Nous n'avons pas travaillé ensemble très longtemps et n'étions pas proches, mais j'étais au courant qu'il avait des troubles de santé mentale.  Ça m'ébranle beaucoup.
  • L'anxiété est revenue à spin.
  • J'ai pris congé durant la dernière semaine du mois parce que je suis à bout.  Trop de réception au travail, trop de gris, trop de novembre, trop de morts, trop de suicides.
  • Je me sens à nouveau vide.  L'intérêt que j'avais retrouvé pour les plaisirs et les découvertes et le quotidien (et la vie, bref) me quitte peu à peu.



dimanche 27 novembre 2022

 

Je lis pour vivre autre chose.  Par contre, je ne suis plus capable d'écrire pour me dissocier de cette existence de merde, je ne reprends que mes malheurs et les expose de phrase en phrase.

Je collectionne des peluches pour m'entourer de douceur.  Je porte des couleurs éclatantes pour m'enrober de vif.  Je me gave de cuteness sur Internet pour ranimer mes sourires.

Je suis une illusion.  Je fais partie de cette grande farce que nous élaborons tous au fur et à mesure que les années et les catastrophes s'accumulent.  

On s'en fait des accroires, et trop souvent on s'y accroche.  Qu'est-ce qui est pire : l'ignorance du déclin ou la persévérance malgré l'immense mur qui nous attend tout au bout du chemin?

Hier, je parlais avec une jeune femme créative et talentueuse de solidarité en moments de crise.  Ce matin j'ai perdu espoir, sans que rien ne soit venu me prouver l'impossibilité de la chose.

Je ne suis pas optimiste.  Des fois j'ai des élans et ça m'élève un certain temps.  Un certain temps.  Un trop petit temps.

C'est épuisant de rencontrer le sol aussi souvent et de façon aussi raide, puis d'essayer de se remettre debout à chaque fois.

Un secret qui ne l'est pas tant : je n'y arrive pas à chaque fois.  Ce qui m'amène à me retrouver au 8e sous-sol, ou même plus creux, et de devoir tenter la remontée à partir de là.

C'est pas facile.  C'est pas facile pour personne.






lundi 14 novembre 2022

dimanche 13 novembre 2022



Bonnes nouvelles d'octobre 2022 : 

  • J'ai seulement eu quelques crises de basse intensité ce dernier mois.  Ça continue à s'espacer.
  • J'ai finalement eu un rendez-vous avec une physiatre, demandé il y a deux ou trois ans, pour mon tendon d'Achille du pied droit qui s'était gâté d'une bursite et autres petits désagréments, du genre douleurs intenses et une assez grosse bosse.  J'avais fait de la physiothérapie à l'époque qui avait fait disparaître les douleurs, mais la protubérance est restée.  Il paraît qu'avec une espèce de bas fait de silicone et des timbres médicamenteux, ça devrait aider à diminuer la masse, ce qui me gênerait moins côté choix de chaussures.


Mauvaises nouvelles d'octobre 2022 :

  • La réélection de la CAQ comme gouvernement majoritaire.  Misère.
  • Mes parents ont eu la COVID eux aussi, mais ils s'en sont bien tirés somme toute.
  • La superbe température et les journées chaudes des dernières semaines sont inquiétantes.  Ce n'est pas supposé être comme ça à ce temps-ci de l'année.




vendredi 11 novembre 2022




Je n'ai pas 37 ans, je ne suis pas une adulte, ce sont des MENSONGES.

Overwhelmed.

Je ne vis pas dans un monde où les gens se suicident par fardeau et désespoir et où d'autres s'entretuent par égoïsme et pouvoir.

Overbattered.

Je ne peux pas m'amuser tandis qu'on brûle.  Je gèle d'anxiété, j'étouffe de vacuité.

Overprocessed.








mardi 11 octobre 2022

 

mes lèvres sont cassées 
mes lèvres attendent les tiennes 
mes lèvres 

pour l'instant je chatouille
pour l'instant je fatigue
l'instant je rattrape ta bouche 

je veux juste que juste moi j'entende
juste que juste moi entende
ton souffle court




samedi 1 octobre 2022

 


Bonnes nouvelles de septembre 2022 : 

  • La décontamination de l'entrepôt a été faite au travail.  On a aussi trouvé la source du problème d'infiltration.  Si tout est bien exécuté, on ne devrait plus subir de culture de vilains champignons moisis à la librairie.
  • Les cours de Zumba et autres activités ont repris.  Je recommence le Pound, ça défoule ça!
  • L'automne est arrivé.
  • Ça a été un mois calme et dénué de grandes crises.

Mauvaises nouvelles de septembre 2022 : 
  • L'été est terminé.
  • À cause d'un malentendu, la remise postale tant attendue pour mes verres de contact est moins importante que ce qu'on m'avait dit.  J'ai presque dû dire adieu à mon compte épargne. 
  • Les possibilités d'un avenir financier confortable pour moi et beaucoup trop de gens sont à peu près nulles.  C'est un brin paniquant.






mercredi 14 septembre 2022

 


Je suis incapable de cultiver un silence épistolaire.  Les échanges qui stagnent m'embêtent.  L'impatience me gagne, prend le dessus.  Mon dévouement envers mes correspondants est presque toujours supérieur au leur.  Feindre l'indifférence, un horaire chargé ou la distraction m'est impossible.  Même si ça consiste en ne rien faire.  

L'attente peut devenir insupportable.  C'est quand je n'en peux plus que je me jure qu'on ne m'y reprendra plus, que je n'initierai plus la conversation, ne relancerai personne, ne donnerai plus signe de vie, ne démontrerai aucun intérêt pour qui et quoi que ce soit.  

Hélas, je me surprends régulièrement à recommencer.  Je rejoue le jeu et cours le risque qu'on m'oublie.  Et pourtant je déteste qu'on m'ignore.

Je déteste qu'on m'ignore.





mardi 6 septembre 2022

 

Bonnes nouvelles du mois d'août 2022 : 

  • Ma plus récente facture d'Hydro-Québec était en fait un crédit parce que ma consommation d'électricité est moins grande que prévue.  J'ai donc économisé l'équivalent d'un mois.  Bon pour mon budget et bon pour l'environnement!
  • En mettant de côté les quelques derniers jours, mes vacances ont été très agréables et les activités bien plaisantes.

Mauvaise nouvelle du mois d'août 2022 : 

  • J'ai encore des épisodes d'anxiété et des crises de larmes.  




mardi 16 août 2022

 


J'ai l'humeur fêlée.

Le coeur gras.

Le cerveau cassé.

Et le dos en pulpe.





dimanche 14 août 2022




Mes vacances sont terminées et je suis triste. Je sais que ce n'est pas la seule raison.  Il y en a d'autres, il y en a toujours d'autres.  Je rentre au boulot demain. Les dernières journées, je n'ai pas pleinement profité de mon temps libre comme j'aurais dû le faire.  Vendredi a été catastrophique.  A failli ruiner samedi.  

J'ai jeté des choses. Reporté des tâches. Il faisait beau, mais j'étais incapable d'aller dehors. Il faisait soleil, mais je ne suis pas allée dehors. J'ai eu mal à la tête.  J'ai pleuré.

D'habitude je réutilise les choses. Je leur donne une nouvelle utilité.  Là je ne l'ai pas fait, ça n'a pas fonctionné.  Ça m'a frustrée.

J'aurais dû aller à l'extérieur.  Savoir que je devrais y aller, que ça me ferait sans doute du bien, mais ne pas pouvoir me botter le cul et sortir, c'est enrageant.  Je me suis traitée de lâche et de paresseuse et d'idiote et de conne.

J'aurais pu appeler quelqu'un ou écrire à un.e ami.e pour proposer une activité.  J'en avais envie mais pas.  J'ai souvent envie de quelque chose mais pas en même temps.  J'ai pleuré.  J'ai appelé ma mère, j'ai pleuré plus fort.  J'ai eu encore plus mal à la tête.

Il existe des outils, des moyens, des solutions, des pistes, des trucs pour contrer les mauvais jours, se distraire de l'anxiété, mieux traverser des moments dépressifs, tasser des pensées toxiques.  Le problème, c'est qu'en plein dedans, on se retrouve souvent trop coincé et incapable de les mettre en pratique.  

En pleine crise, je suis désemparée.  Paralysée.  

Ne me dites pas d'aller jouer au ping pong pour me changer les idées, j'ai les deux poignets cassés.  Oui, je pourrais tenter l'exercice en prenant mes pieds au lieu de mes mains, mais ce serait FUCKING DIFFICILE.  Je finirais peut-être par rire et avoir the time of my life, ça se tranformerait peut-être en anecdote cocasse, mais là là, c'est impossible pour moi.  Trop forçant.  Trop demandant.

Et deux jours après cet épisode, en repensant à combien c'était lourd et désagréable et long de ne rien faire, je me dirai que j'aurais donc dû essayer de jouer au ping pong avec mes pieds.  Que ça aurait été bon pour moi.  

Mais tout de suite après avoir pensé ça, je me rappellerai mon immobilité, ma douleur, ma gorge nouée, mes pleurs, et je saurai pourquoi je n'ai rien tenté.  J'aurais bien voulu jouer, mais avec mes mains COMME TOUT LE MONDE CÂLISSE.

Pourquoi ça m'est si souvent trop exigeant?  De juste vivre.  De juste exister.  De juste jouer.  

C'est supposé être le fun, jouer.


«Je veux vite et rien.»
- Frédéric Dumont, Chambre minimum, Les Herbes rouges, p. 99



jeudi 11 août 2022

 


Il y a plus d'un an (j'ai commencé ce texte il y a looooongtemps, peu de temps après avoir écrit celui sur les poils), j'ai vu un extrait d'une vidéo sur TikTok.  C'était un genre d'éditorial.  Une jeune femme se demandait pourquoi les sections «tailles plus» pour hommes dans les boutiques de vêtements n'existent pas (ou pratiquement nulle part).  Elle venait de constater également qu'en 28 ans d'existence, c'était la première fois qu'elle se posait la question.  Elle se disait qu'il s'agissait là d'une réalité tellement ancrée dans notre société qu'on ne questionne même pas ce genre de division du corps des femmes réparti en grandeurs, alors que celui des hommes existe dans toutes ses variantes sans qu'on les sépare physiquement à l'intérieur d'un magasin ou en catégories sur un site Internet.  Je tiens à préciser que ça se fait peut-être à certains endroits.  Si oui, je ne suis pas au courant.

Je n'ai jamais été aussi grosse qu'au moment de débuter l'écriture de ce billet.  Je n'avais jamais pesé autant.  À cette époque, il ne me manquait que quelques livres pour franchir la barre des 200.  Il s'agit peut-être d'un simple nombre.  Oui oui, c'est juste un chiffre.  Mais je suis convaincue que si, à l'adolescence et au début de l'âge adulte, j'avais atteint le poids que j'avais à ce moment ou même celui que j'ai en ce moment, je ne l'aurais pas accepté.  Je ne l'aurais pas toléré.  J'aurais utilisé des mesures drastiques pour y remédier, ou je me serais tuée.  Je n'aurais pas pu vivre grosse.  C'est terrible, ce que j'avance.  Et pourtant, je le sais que c'est vrai.

Parce que les corps gros, ronds, les peaux flasques et les bourrelets sont encore synonymes de honte, d'embarras et de gêne dans notre monde.  On les associe presque systématiquement à la paresse, la lâcheté, les mauvaises habitudes alimentaires, le manque d'exercice, l'absence d'une bonne hygiène de vie, alors que c'est faux.  N'importe quel type de corps peut être en santé ou pas.  La grossophobie est présente et cruelle et on ne fait que commencer à en parler.  On est seulement aux premiers balbutiements d'une sensibilisation plus globale de l'acceptation de tous les corps.  Il y a encore beaucoup à faire, parce que la représentation physique variée d'êtres humains dans toutes les sphères (télé, cinéma, mode, publicité...) est loin d'être acquise.  Le poids et l'apparence ne devraient jamais amener à des conclusions hâtives sur l'état d'une personne, surtout pas venant de quidams qui n'ont aucune expertise dans le domaine de la santé.

Mon poids, mon look, ma silhouette, tout ça a toujours empoisonné mon existence.  Ça a souvent été omniprésent dans ma tête, mes réflexions.  Conserver une minceur et une silhouette idéales a longtemps fait partie de mes buts premiers.  

Déjà enfant, je me trouvais grosse.  J'ai rapidement eu le réflexe de me comparer aux autres filles.  Et pourtant, j'étais dans les petites.  Au début de l'adolescence, je me suis mise à me cacher dans des vêtements amples pour ne pas qu'on voit mes formes.  Ce n'était pas tant mes seins que je ne voulais pas montrer, mais plus les courbes ou les bourrelets (quasi-inexistants).  Je me disais que si je camouflais adéquatement, personne ne pourrait penser que j'en avais.  Personne ne pourrait (ou ne voudrait) deviner mon corps.

Durant la première année de mon secondaire, j'ai essayé de manger le moins possible. J'ai mis à la poubelle presque tous les lunchs que ma mère m'a préparés.  Je ne prenais que la pomme (sorry Mom).  Des amies m'avaient d'ailleurs menacée de le lui dire, que je jetais la nourriture à tous les jours.  Ça m'avait refroidie, mettons.  Et puis le moyen était nul, j'avais pas mal toujours très faim une fois l'heure du souper arrivée, alors je mangeais.  Et je ne perdais aucune livre.

En classe, quand on nous présentait des films sur les troubles alimentaires, je m'en voulais de ne pas être assez forte pour être anorexique comme les personnages montrés dans ces «after school specials» qu'on nous nous faisait regarder (et qui étaient tous plutôt médiocres, disons-le).  Dans ma tête, je me tapais dessus de ne pas être assez entêtée et focused pour vraiment arrêter de manger net.  Je ne comprenais pas vraiment que c'était une maladie, et non une question de force ou de persévérance.  Je trouvais que la boulimie semblait un moins bon moyen de perdre du poids, en plus on l'expliquait dans les films, on peut même prendre du poids comme ça, et je ne voulais pas courir ce risque.  J'ai quand même déjà essayé de me faire vomir, dans des moments où je détestais particulièrement mon corps.  Je n'ai jamais réussi à l'époque.

Chaque fois que je faisais une remarque sur mon poids, me plaignais de mes courbes ou de ma silhouette, on démentait.  On tentait de me raisonner.  Je n'étais pas grosse, je n'avais pas de courbes, ma silhouette était parfaite.  Mais dans le miroir, je voyais une grosse.  Un surpoids.  Je n'aimais pas ce que je voyais.  Assise, j'essayais de dissimuler mes cuisses qui s'aplatissaient contre mon siège.  Debout, je rentrais le ventre.  Et toujours, je me comparais aux autres.  Sans me priver de nourriture, j'ai commencé à faire tout de même un peu attention à ce que je mangeais.

À la fin de l'adolescence et au début de l'âge adulte, j'ai commencé à accepter mon corps et le voir tel qu'il était : mince et en forme, un tout petit peu musclé.  Parce qu'au milieu du secondaire à peu près, je m'étais concocté une petite série d'exercices que j'exécutais à chaque matin de la semaine en me levant.  Je n'y délogeais pas.  Je le faisais presque en cachette.  J'ai maintenu cet horaire des années durant, jusqu'à la fin de l'université.

Durant ma vingtaine, j'ai été chanceuse, parce que j'ai complètement arrêté de me restreindre dans mon alimentation.  Je mangeais ce que je voulais et je n'engraissais pas.  On me complimentait assez souvent.  Je trippais intérieurement chaque fois que je revoyais ma mère après quelques semaines et qu'elle me demandait si j'avais encore maigri.  Je niais en riant nerveusement (ce n'était quand même pas vrai à chaque fois, et puis j'avais arrêté de me peser dans ce temps-là).  Je lançais souvent à la blague que mes excès alimentaires allaient me rattraper.  Et ça a été le cas.  Entretemps, je me suis mise à prendre des antidépresseurs et autres médicaments pour mes troubles dépressifs.  La plupart ont pour effet secondaire la prise de poids.  Je n'y ai pas échappé.

Il m'arrive encore d'excuser en quelque sorte mon poids actuel par le fait que je n'ai pas toujours été aussi grosse, que ça ne fait pas si longtemps.  La vérité est que ça fait depuis 2012 que j'ai un surpoids, avec oscillations.  Je me rappelle encore du jour où j'ai dû me rendre à l'évidence en voyant des photos de moi des derniers mois avec mes bras arrondis.  On dirait que j'essaie de me valider parce que j'ai déjà été mince.  C'est n'importe quoi!  Personne n'a plus ou moins de valeur ou n'a plus ou moins le «droit» d'être gros ou petit, peu importe sa taille passée ou actuelle.

J'ai souvent aussi blâmé mes médicaments, mes dépressions, mon hypothyroïdie.  C'est un fait que tous ces facteurs ont contribué à ma prise de poids, mais j'aurais pu aussi ne pas passer plusieurs années sans faire d'exercice physique autre que la marche.  Je pourrais aussi diminuer ma consommation de sucre.

J'ai cessé de garder des vêtements qui ne me faisaient plus «juste au cas» il y a longtemps.  Ça prend de l'espace, ramasse de la poussière, et ne me donne même pas la motivation de faire des efforts pour rentrer dedans.  Peut-être que ça fonctionne pour d'autres, mais pas pour moi.

J'ai parfois espéré vivre de très grandes peines, genre des ruptures amoureuses.  Des fois je souhaite avoir le coeur assez brisé pour perdre 20, 30 livres, comme ça m'est déjà arrivé en 2014.  Ou bien d'être malade, de m'en sortir assez facilement mais avec des livres en moins au final.

Je m'accepte beaucoup plus qu'avant.  Même avec ma shape actuelle.  À bien des niveaux (même des physiques), j'aime plus celle que je suis et que je vois dans le miroir que celle que j'étais et que je voyais et qui avait les mensurations tant désirées.  Mais ce n'est pas gagné à tous les jours, s'accepter et vivre bien dans sa peau.  

Avec ces rondeurs et le passage des années, j'ai constaté des changements dans mon corps.  La vieillesse en ajoute!  Il me semble que c'était moins désagréable d'avoir chaud avant.  C'est pénible, maintenant je sue abondamment au moindre effort.  Est-ce que c'était vraiment plus «confortable» avec moins de bourrelets?  C'est sûr que j'ai perdu un peu de ma flexibilité et ma souplesse d'antan.  

Je m'entraîne régulièrement maintenant.  Zumba, workout, tabata, Pound, marche et cet été j'ai essayé le HIIT.  À l'automne 2017, quand ma soeur et moi avons commencé à suivre des cours de Zumba, je le faisais surtout pour me tenir en forme, retrouver un meilleur cardio, pas nécessairement pour maigrir.  Et aussi pour ma santé mentale.  Ça fait du bien à mon moral.  Je suis contente d'avoir persévéré et varié les activités physiques pour ne pas m'écoeurer.  J'aime beaucoup ça.  Et j'aime manger.  Mais pas tant cuisiner...  Je me tourne souvent vers les restaurants, ce qui n'aide pas vraiment la ligne.  Oh, well!

J'ai moi-même déjà pensé que des personnes avec certains types de corps plus ronds ne «devaient» pas porter des vêtements moulants ou des tenues qui montraient trop de peau.  Quelle bêtise ingrate de ma part!  Une réflexion si (trop) commune influencée par le monde extérieur et la société obsédée par l'apparence.  Aujourd'hui, je me dis que n'importe qui peut porter ce qu'il ou elle veut, pourvu qu'il ou elle soit bien.  Si les morceaux choisis boostent leur confiance en soi et leur estime personnelle, si porter un tel ensemble les font se sentir sexy, audacieux.euse.s, confortables, intègres ou authentiques, c'est parfait!  Les courbes, c'est beau.  Les traits anguleux, c'est beau.  Si les autres ne partagent pas cette opinion ou même trouvent ça dégoûtant, ils n'ont qu'à regarder ailleurs.  Un monde dans lequel tous les corps de toutes les formes et grandeurs possibles seraient acceptés, valorisés et respectés de tous serait un beau modèle de bienveillance et d'inclusion.  

Et puis fuck le concept de «beach body».  Every body is a beach body.  Promène-toi en bikini ou en wetsuit, I don't fucking care and nobody should.


© Les folies passagères



© Les folies passagères




dimanche 7 août 2022

 


Bonnes nouvelles de juillet 2022 :

  • J'ai eu un suivi chez le dentiste post-extraction et post-greffe de gencive et ça a bien été.  Il était très satisfait de l'état de la plaie au palais.  Il m'a même demandé si je cicatrisais bien dans la vie!  Je n'ai pas su quoi lui répondre.
  • En date du mardi 2 août 2022, je n'avais pas encore bu de Sloche Couche-Tard cet été, ce qui était une bonne amélioration par rapport aux autres étés.  Je consomme beaucoup trop de sucre.  Mais quand j'ai avoué ça à ma soeur, elle m'a tout de suite amenée en déguster une et je ne regrette RIEN!


Mauvaise nouvelle de juillet 2022 : 

  • La moisissure s'est pointée au sous-sol où je travaille.  Direct à côté de mon bureau.  Puis ça s'est propagé sur un mur complet.  Et peut-être bien ailleurs.  Ça a occasionné des changements et demandé beaucoup d'adaptation pour déménager les effectifs de mes collègues de l'entrepôt et moi-même.  Sans compter les effets secondaires provoqués par la fréquentation de champignons et de spores.  Je déteste cette situation et le fait que ça a trop tardé avant d'être pris en charge.  Puis là je suis écoeurée d'en parler pis de chialer.





vendredi 1 juillet 2022

 


Mauvaises nouvelles de juin 2022 :

  • Quelque part entre décembre 2020 et le 6 juin 2022 (dates de mon avant-dernier et dernier examen dentaire), deux dents de sagesse ont décidé de me  pousser dans le partiel.  J'ai vécu environ 36 ans sans et était toujours très fière de dire que je n'en avais pas et que je n'avais donc pas besoin de me les faire enlever.  Je me pensais clairée à vie, mais non.  Ce qui fait que le lundi 20, j'ai dû m'en faire arracher une, celle d'en haut à droite qui poussait tout croche.  On a aussi débuté les greffes de gencive dont me parle le dentiste depuis des années et qu'on ne peut plus vraiment reporter.  Cette joyeuse procédure sera étalée sur quelques années, à raison d'une par an.  Parce que oui, j'en ai besoin de plusieurs.
  • Roe v. Wade overturned aux États-Unis.  Une immense erreur, un gigantesque bond en arrière, une insulte majeure aux femmes et à leurs droits de gérer leur corps comme bon leur semble.


Bonnes nouvelles de juin 2022 :

  • L'arrachage de ma dent de sagesse et la greffe de gencive se sont bien passées.  L'intervention s'est déroulée sans problème et s'est faite assez rapidement, une heure environ.  La convalescence qui a suivi a aussi été sans pépin.  Bien sûr, il y a eu de la douleur et de l'inconfort, il reste même encore un peu de sensibilité pour ce qui est de mon palais (d'où on prélève pour greffer) et de la greffe, mais c'est rien d'insupportable.
  • J'essaie tranquillement de passer à un horaire à temps plein au travail.  Je m'approche du 30h/semaine à 5 jours/semaine.  Pour le moment ça se passe pas pire, mais je ne veux pas parler trop vite.  Il faut aussi dire qu'au moment où je m'y suis mise, il y a eu mon congé de convalescence pour mes dents, et les fériés du 24 juin et du 1er juillet.  Aussi bien dire que ça n'est pas arrivé encore et que j'ai seulement pu topper à 29 heures malgré moi.
  • J'aurai mes vacances au moment où je le souhaitais : du 31 juillet au 13 août.
  • J'ai trouvé de la crème glacée Coaticook à saveur de gâteau au fromage et cerise à Saint-Jean-Port-Joli.  Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu le plaisir d'en manger.  Menoum menoum.




mercredi 29 juin 2022

 


La pluie s'est mise à tomber au moment où je suis sortie de la librairie.  J'ai choisi d'accueillir l'intempérie avec le sourire.  Je l'ai traversée en prenant mon temps pour rentrer, je n'ai pas couru.  J'ai décliné l'invitation d'un jeune homme à m'abriter avec lui sous la devanture d'un commerce.  Je voulais marcher, je voulais me tremper.  Le vent frais m'a fait du bien, les grosses gouttes m'ont rafraîchie.  

J'aime à l'occasion regarder les éléments se brasser, déranger tout autour.  Recevoir leur énergie.  Ça me change de quand c'est en moi que ça s'agite, et que je ne sais pas quoi faire avec mes tiraillements.  

On pourrait dire que l'orage m'apaise.  Certains en tout cas.





samedi 11 juin 2022

 

Voici venu le temps de partager avec vous une deuxième compilation de mes fameuses «hallucinations visuelles» au travail!  Je ne les note pas toutes, mais ça m'amuse encore et m'inspire des (parfois) drôles de réflexions.

Allons-y donc pour un second échantillon!


  • le titre Les prisonniers de la liberté
    • Lu : Les prisonniers de la puberté (il en existe pour vrai, et trop, malheureusement)

  • le titre J'ai failli te manquer
    • Lu : J'ai failli te manipuler (ce qui aurait été hautement plus grave)

  • le titre La douance
    • Lu : La douane 

  • le titre Mila et Noé sont fâchés
    • Lu : Mila et Noé sont faciles (ça change l'idée qu'on se fait de Mila et Noé du tout au tout)

  • le titre Par le fil je t'ai cousue
    • Lu : Par le fusil je t'ai cousue

  • le titre Nos déchirures
    • Lu : Nos décideurs

  • la critique «Un roman dans lequel on a envie de replonger chaque soir.»
    • Lu : Un roman dans lequel on a envie de s'asseoir.

  • le titre Dictionnaire enjoué des cultures africaines
    • Lu : Dictionnaire enculé des cultures africaines (je m'excuse)

  • le titre Chair vive - Poésies complètes
    • Lu : Charlotte - Poésies complètes (j'ignore qui est Charlotte)

  • le titre Le pull de Noël
    • Lu : La pilule de Noël (il y a des fêtes durant lesquelles on a besoin d'un coup de pouce pour faire passer le tout)

  • le titre Ci-gît l'amer
    • Lu : Ci-gît le goût d'aimer (ça revient presque au même)





mercredi 1 juin 2022

 

Bonnes nouvelles de mai 2022 :

  • Mon évaluation très positive au travail.  C'est agréable et gratifiant d'être appréciée.
  • La chaleur revient.
  • J'ai complété les séances du groupe de thérapie Personnalité et ses composantes auquel m'avait inscrite l'infirmière qui me suivait depuis l'été dernier.  Ça n'a pas été facile et ça a bousculé plein de choses en moi, alors je suis contente d'en avoir fini avec ces rencontres.


Mauvaises nouvelles de mai 2022 :

  • L'anxiété n'est pas partie.  J'ai recommencé à faire des crises alors que je n'en avais presque plus.
  • La dépression non plus.  Je pensais être plus avancée dans ma guérison mais j'avais oublié que se sortir d'un épisode dépressif comprend plusieurs allers-retours entre se sentir bien et se sentir mal, que commencer à mieux aller ne veut pas dire que tout est redevenu «normal» ou «comme avant», donc que rien n'est acquis et que ça peut être crissement long.






mardi 31 mai 2022

 

I'm a fog.

I'm a fog
You're a fog
Kiss me
And I'll turn into a dream suddenly

I'm a fog
You're a fog
Don't kiss me
And I won't turn into anything suddenly

I'm a fog.

I'm a fog and you're nowhere and you can't touch me and you won't kiss me and I'll die alone eventually.






mardi 24 mai 2022

samedi 21 mai 2022

 

Hier, j'ai choké une amie et notre programme de la soirée (souper et lectures de poésie) après que l'anxiété m'ait écrasé la poitrine en après-midi.  J'en ai fait le plus que j'ai pu au travail et je suis rentrée chez moi, j'ai dormi.

Avant-hier, j'ai passé mon tour pour le quiz de musique hebdomadaire.  Après une sieste je me suis demandé à répétition si je n'aurais pas mieux fait d'y aller.  Je ne le saurai pas.

Mercredi soir, j'ai supprimé le profil Tinder que je m'étais créé à peine 24 heures plus tôt.  Ça m'a écoeurée à quel point ça revient toujours au même : du fake et des silences.

Mardi, je me remettais encore de ma dernière séance de thérapie de groupe sur la personnalité et ses composantes qui avait eu lieu la veille.  Ça ne s'était pas bien passé.

Lundi, j'ai pleuré à ladite rencontre.  Ça m'a maganée.  En soirée j'ai participé à mon autre quiz hebdomadaire et ça m'a changé les idées mais je suis rentrée juste après et j'étais seule.

Dimanche je commençais déjà à stresser à propos de l'ultime séance de groupe du lendemain, comme je l'ai fait les quatre dernières semaines.  Je me sentais seule.

Je me sens toujours si seule.




lundi 16 mai 2022

 


Vouée à la déception.

Une solution serait de cesser de demander à des personnes inadéquates pour répondre à mes besoins et envies de le faire.  Arrêter d'espérer de ces gens.

Ouais, ça aiderait.



dimanche 15 mai 2022

 


L'autre matin, un samedi, alors que j'émergeais tranquillement, je me suis tout d'un coup sentie honteuse et préoccupée.  Où est-ce que j'allais me réveiller?  J'essayais de réfléchir et me rassurer en même temps.  La veille, que s'était-il passé la veille?   

Rien.  Il ne s'était rien passé.  Je suis rentrée du travail et je me suis couchée tôt.  Dans mon propre lit.  Seule.  

J'ignore pourquoi j'ai eu cet instant de panique ensommeillée.  À ce moment-là, les occasions de débauche étaient encore plutôt rares.  

Je reprends les sorties peu à peu.  Ne me reste plus qu'à trouver quelqu'un à côté de qui me réveiller.



lundi 9 mai 2022


Bonne nouvelle d'avril 2022 : 

  • La semaine de vacances prise en début de mois a été fort plaisante et relaxante.  Je suis allée à Montréal et me suis promenée à souhait, seule ou en compagnie de mon cousin Frédéric ou ma cousine Anne-Marie, ai revu des amis du secondaire, ai mangé de la bonne bouffe, bu des bons breuvages, soupé en famille pour souligner l'anniversaire d'un de mes oncles, vu une exposition au Musée McCord, visité des boutiques, marché sur le Mont-Royal...  C'était génial!

Mauvaises nouvelles d'avril 2022 :

  • Un de mes anciens crushs du secondaire s'est suicidé.  J'avais 14 ans à l'époque et nous étions dans la même classe.  J'étais ultra gênée mais j'avais réussi à lui avouer mes sentiments par téléphone.  Malheureusement pour moi, il avait un oeil sur ma meilleure amie.  Nous nous sommes un peu perdus de vue les années suivantes mais grâce à Facebook nous étions retrouvés.  On ne communiquait pas beaucoup mais il m'avait souhaité bonne fête à quelques occasions.  Apprendre qu'il n'allait pas bien et qu'il a mis fin à sa vie m'a bouleversée.  Plein de souvenirs me sont revenus en tête.  Lui aussi était assez timide, adolescent.  Je me souviens qu'il était gentil, sportif, avait une shape athlétique, des beaux yeux bleus, et qu'il n'avait pas ri de moi quand je lui avais dit que j'avais un kick sur lui.  Il avait proposé qu'on reste amis.  Nous étions allés jouer au bowling à quelques reprises avec d'autres amis.  Il aimait rigoler.  Mon amie et moi l'appelions parfois la fin de semaine, juste pour jaser.  Que de fébrilités et de papillons et de faces cramoisies (je rougissais à rien quand j'étais plus jeune).  Quand j'entends The Offsprings, c'est à cette année que je pense, et quand j'entends Savage Garden, c'est aux danses de l'école et à toutes les filles qui ont eu la chance de danser un slow avec lui.  Comme j'aurais aimé être l'une d'elles!  Il était populaire mais pas douchebag.  Il était spécial.
  • Une amie autrice a eu un grave accident de voiture.  Elle s'en est tirée, heureusement.








samedi 30 avril 2022

 


Mes illusions sont rentrées, elles font dire qu'elle est vraiment perdue, la peine.




mercredi 27 avril 2022



Je n'aime pas les rues le printemps avec le sable salissant qui les envahit et la petite rocaille qui s'accumule depuis que la neige a fondu.  Les dernières personnes qui portent encore des bottes se traînent les pieds et le bruit de raclage me dérange.  Toute cette poussière, ce brun et ce gris m'écoeurent.

Les rues durant le printemps ont des airs de misère.  De crasse et de désespoir.  Le début de cette saison peut s'avérer très laid.  Terne.  Comme maudit.  Le printemps fait des villages fantômes de tous les décors.  Au moins jusqu'à ce que plus de vert se pointe.






dimanche 24 avril 2022

 

Le plancher de la cuisine n'a plus de tuiles, il y a de la poussière partout, je déteste les rénovations.

La céramique est enlevée mais le bois franc ne sera posé que le 7 mai alors je reste en chantier d'ici là.  

Je n'aime pas que mon espace reflète l'intérieur de ma tête : à vif, chaotique et poussiéreux.

L'apparence ordonnée, l'environnement rangé, ça me calme.  Un fouillis extérieur m'agresse, me provoque.  Exacerbe mes nerfs.

Ce n'est pas beau, un sous-plancher.  Des outils non plus.  



vendredi 22 avril 2022

 

Il fait beau dehors.
Don't wanna go dehors.

Je suis fatiguée.
I'm tired of all this fatigue.

Was Lassie lasse comme me?




dimanche 3 avril 2022

 

Bonnes nouvelles de mars 2022 : 

  • J'ai reçu mon chèque de Droit du prêt public!  
  • Ma balayeuse n'est pas morte finalement.
  • Il fait clair plus tard!

Mauvaises nouvelles de mars 2022 :

  • J'ai attrapé le virus de la Covid-19.  Un bon cinq jours avec des symptômes allant de la toux à la nausée, en passant par les étourdissements et le mal de gorge.  Pas cool, mais probablement que mes trois vaccins ont réduit les effets désagréables.
  • Léopold Livingston, l'autre perroquet de ma soeur, est décédé lui aussi.  Même pas deux mois après Lucy.  Ça laisse un vide encore plus immense pour Stéphanie.  Son appartement est soudainement devenu silencieux et nos appels ne sont plus interrompus par des cris, des sifflements, des coucous ou des rires d'oiseaux.  Léo était un petit Quaker un peu difficile à aimer quand il hurlait ou tentait de mordre, mais c'est qu'il revenait de loin.  Ma soeur l'a adopté à l'été 2005 après que quelqu'un l'ait abandonné dans le stationnement d'une clinique vétérinaire.  Sa cage était crottée et il ne lui restait des plumes que sur la tête et les ailes. Visiblement négligé et probablement maltraité, il a eu la chance de recevoir des bons soins et de l'amour chez ma soeur durant plus de 16 ans.  Il l'adorait et était très possessif envers elle, demandant aussi, mais comme n'importe quel oiseau exotique gardé en captivité.  Ça leur prend beaucoup d'attention.  Il avait du charme aussi quand même assez souvent.  Lui et moi entretenions une relation amour/haine, je dirais.  Il me faisait craquer quand il dodelinait de la tête, quand il ronronnait, disait «Fais caca!», jouait à la cachette avec nous, faisait une p'tite danse ou riait d'un rire macabre (particulièrement lorsqu'il se passait des choses tristes ou sérieuses à la télévision).  Ses plumes n'ont jamais repoussé.  J'aimais bien le traiter de petit poulet pas cuit, mais reste qu'il avait quand même des couleurs magnifiques.  Ça me fait très bizarre de ne plus l'entendre en arrière-plan durant un FaceTime.  Lui aussi me manque, comme Lucy.  Je suis aussi très triste pour ma soeur qui a perdu deux compagnons chers en quelques semaines.  Leur absence doit être insupportable par moments.  Bye bye à toi aussi, petit démon vert.

Il aimait bien se cacher dans sa p'tite tente (et la déchiqueter).
31 décembre 2020.


J'aimais le faire danser et taper du pied.
Août 2020.





lundi 28 mars 2022

 


Je viens de passer une semaine seule chez moi en isolement pour cause de Covid-19.  C'était «mon tour», il faut croire.  J'avais espoir que ce serait très bénin, comme virus, après tout j'ai eu mes trois doses de vaccin.  Je me suis dit que j'allais écrire, clancher des séries, reprendre un peu le bricolage, lire.  

Finalement, ça a été plus raide que prévu.  Les premiers jours, je ne tenais pas longtemps assise et ma concentration était de courte durée.  J'ai donc dormi beaucoup, continué de regarder des épisodes de Superstore et commencé la première saison du balado Serial, qui perd tranquillement mon intérêt.

Quand j'ai eu un peu plus d'énergie, je me suis remise à lire Tacky : Love Letters to the Worst Culture We Have to Offer, un recueil d'essais de Rax King (Vintage), qui me plaît énormément et me rejoint à bien des niveaux.  J'ai regardé la série documentaire The Andy Warhol Diaries, que j'ai beaucoup aimée.  Une fois que je me suis sentie mieux (c'est-à-dire hier), j'ai pu laver la vaisselle, puis mettre à la laveuse draps, couvertures et vêtements pour m'assurer d'enlever toute trace de la maladie.

Je connaissais un peu Andy Warhol et son oeuvre, mais je ne savais pas qu'il avait tenu un journal, ou plutôt dicté un journal à son amie et collaboratrice Pat Hackett, ni que ça avait été publié après sa mort.  Son «écriture» m'a touchée.  L'effet est peut-être dû aussi à la narration présente dans la série, qui utilise la voix clonée de Warhol grâce à une technologie quelconque. Ses propos sont assez minimalistes et directs, la plupart des entrées sont concises.  Il parle de ses journées, de ce qu'il a fait, avec qui, mais aussi de ses émotions par-ci par-là.  Et de la mort.  Et de son sentiment de solitude.  Il se pose aussi des questions sur la vie, sa signification, ses buts et s'il y en a vraiment.  

Ces moments plus introspectifs ont réveillé une lassitude en moi, lassitude qui ne se tient jamais bien loin, parce que ce sont des réflexions qui m'habitent régulièrement.  J'ai découvert d'autres artistes que je ne connaissais qu'en surface (Keith Haring, Jean-Michel Basquiat).  J'ai apprécié aussi l'espèce de survol du climat social et des enjeux de l'époque (les années 80, le racisme, le sida qui fait de plus en plus de victimes, l'homophobie), globalement mais à New York en particulier, qu'on retrouve dans chaque épisode.

J'ai toujours adoré voir des images d'archives, des albums photos, des vidéos inédits de gens célèbres (ou pas).  Les documentaires qui en sont remplis m'accrochent rapidement et me fascinent.  Ça me donne envie de faire partie des souvenirs de quelqu'un de connu (ou pas), de faire partie d'un documentaire, ou même d'en être le sujet principal (un jour, peut-être, hen... ou pas).  J'aimerais bien mon 15 minutes de gloire.  Cette série sur Warhol m'a bien gâtée.  Le montage et la réalisation sont impeccables.

Je retourne travailler demain.  Physiquement, j'ai bien récupéré je crois.  Mes symptômes ont tassé mes autres tracas et angoisses pendant les derniers jours, ce qui m'a amenée à penser qu'en guérissant du coronavirus, j'allais peut-être me débarrasser de ma dépression en même temps.  Une idée comme ça qui a jailli dans ma tête la semaine dernière, mais qui n'est pas restée longtemps parce que je me suis ressaisie (ça fera la magie).  Mais hier soir, alors que le vide me reprenait, mon vain espoir m'est revenu à l'esprit et le constat de l'échec m'a mise encore plus à terre.  Même si je savais déjà.

Oh, silly and naive little me.


Andy Warhol, Self-portrait in Drag, 1981







dimanche 13 mars 2022

 

I am just fucking sad and drink too much soda and eat too much sugar and sleep and weep.

Delay.  There's a delay.  I have been delayed.



mercredi 9 mars 2022


Bonnes nouvelles de février 2022 :

  • La reprise de mes cours de zumba au Centre Durocher.
  • Myriam, la soeur de ma belle-soeur, donne des cours de tabata à Edmundston depuis un bon bout et avait offert en janvier, quand tout était fermé, des cours en ligne auxquels je m'étais inscrite.  Quand les gyms ont rouvert au Nouveau-Brunswick, elle a offert aux gens de l'extérieur de diffuser ses cours en ligne dans un groupe privé.  L'inscription est peu dispendieuse et on a droit à deux sessions par semaine que l'on peut reprendre quand on veut si on n'est pas disponible les mardis et jeudis soirs.  

Mauvaises nouvelles de février 2022 :

  • Ma balayeuse m'a lâchée.
  • Mon foutu médecin de famille ne m'a toujours pas rappelée malgré notre AUTRE rendez-vous téléphonique (c'était le cinquième cette année, il n'a appelé qu'une fois en tout, et en retard si je me souviens bien).  Malgré mes demandes à son adjointe, il n'a toujours pas appelé ma pharmacie pour renouveler mon Synthroid, dont j'ai besoin pour soigner mon hypothyroïdie.  La pharmacie semble même lui avoir envoyé une demande, pas de réponse de sa part.  C'est quoi le fucking problème?!









mercredi 23 février 2022



Ce matin, la neige avait l'aspect du sucre.  J'avais l'impression de me promener sur des sentiers faits du doux ingrédient.  Et lorsque je devais enjamber les remblais brunâtres, il me semblait enfoncer mes bottes dans une cargaison de cassonade.

Je me suis bien gardée d'y goûter.  Je savais que ces cristaux n'avaient de sucré que leur apparence.  Jolie illusion, plus plaisante que d'autres.



samedi 19 février 2022

 



Please don't.

Or, do it gently.

Do it slowly.

 

We can work together, I say.





lundi 14 février 2022


Mes lèvres ont la sécheresse récurrente.  Ma tête l'insatisfaction constante.  Mon coeur l'envie accablante.  Mon corps la crainte étouffante.



samedi 5 février 2022

 

J'ai beau avoir passé une excellente soirée en compagnie d'un ami hier soir, le «tuseul» s'est réinstallé assez vite en fin de journée.  J'ai ressenti le pincement de solitude, celui qui est devenu si familier mais qui continue à me déranger.  Et qui se transforme en un bourdonnement sourd qui se promène de ma poitrine à mon ventre.  Comme le poids du «moi sans personne».

Il pèse très lourd, ce poids.




lundi 31 janvier 2022

 

Bonnes nouvelles de janvier 2022 :

  • En participant à un concours sur Instagram offert par la compagnie de vêtements pour femmes Birds of North America, j'ai gagné un certificat-cadeau de 250$ à dépenser en ligne ou dans leur boutique, située à Toronto.  C'est une entreprise canadienne vegan et toute leur ligne est faite au Canada de manière éthique.  Leurs morceaux sont plus dispendieux que ce que j'achète habituellement, entre autres pour les raisons que je viens de mentionner, mais avec ce montant je vais pouvoir me permettre de faire des achats plus responsables, justement.
  • J'entame ma troisième semaine de travail avec un nombre augmenté d'heures et jusqu'à maintenant ça se passe bien.  J'avais tenté l'expérience en novembre dernier et ça avait été plutôt catastrophique, j'ai eu l'impression que tout ce que j'avais fait depuis le mois de juillet pour essayer de me réhabiliter avait été vain.  Je suis donc retournée à un horaire très réduit pendant six semaines.  Là je sens que le travail est moins lourd pour moi.  Le temps passe plus vite que lorsque j'avais recommencé en octobre et je me fatigue moins.  La semaine prochaine, je vais encore ajouter quelques heures.  C'est un retour progressif beaucoup plus long que ce que j'avais envisagé, mais le fait que les derniers jours ont bien été m'encourage.  Enfin un peu d'amélioration de ce côté!

Mauvaise nouvelle de janvier 2022 :
  • Lucy, la perruche à collier de ma soeur, est décédée samedi matin.  C'est une très grande perte pour elle, et je m'étais aussi attachée à cette belle poulette, qui était avec nous depuis l'été 2009.  Elle avait été trouvée dans un arbre par une dame, n'avait jamais été réclamée alors ma soeur l'avait adoptée.  Elle était très amusante, gourmande, curieuse, polie (elle nous sifflait et nous complimentait en disant «Beau pétard!»), savait siffloter quelques airs, aimait jouer à cache-cache et adorait les écrans de téléphone.  C'était impossible de faire un FaceTime avec ma soeur sans que Lucy fasse un petit coucou (ou 15 ou 20).  Et elle était si belle.  Tu nous manques déjà, belle fifille.
Lucy le flamant bleu,
14 janvier 2022.
(C'est la dernière photo que j'ai prise d'elle)


Ma soeur Stéphanie avec sa Lucy en train de jouer à Match Madness,
31 décembre 2020.


Stéphanie essaie de jouer à la cachette avec Lucy,
mais cette dernière ne fait que répéter «Encore!»,
23 décembre 2021

dimanche 23 janvier 2022

 

Il y a le vide et le trop-plein.  Moi j'ai le néant aléatoire.  Et la surabondance hasardeuse.
    
Mon corps et mon esprit vacants ne me rendent pas légère.  Et quand ça éclate je ne me sens pas libérée.

Je suis coincée entre le déversement et le débordement.

À mi-chemin n'existe pas.  Les extrêmes me ramènent toujours vers eux, m'arrachent au paisible possible.

L'accalmie ne reste pas.  Je suis exténuée.



dimanche 16 janvier 2022


Moi, répondant à un journaliste inventé au cours d'une entrevue imaginaire qui aurait lieu about 15 years from now :

- So how would you describe the beginning of the 2020s?

- Fucking drabe and senseless.








samedi 8 janvier 2022

 

Mes meilleurs de 2021 : 


  • Livres préférés : j'ai montré toutes mes pattes blanches je n'en ai plus, de Sylvie Laliberté, chez Somme Toute; The Bell Jar, de Sylvia Plath, chez Faber and Faber; L'homme est un lion que je n'ai su faire rugir, de Pierre-Luc Gagné, chez Hamac; Vieille fille, notes intimes, de Vieille Fille, chez Moult Éditions; Je serai un territoire fier et tu déposeras tes meubles, de Steve Gagnon, chez Atelier 10; La vie habitable, de Véronique Côté, chez Atelier 10 également; On Freedom : Four Songs of Care and Constraint, de Maggie Nelson, chez McClelland & Stewart.
  • Séries télévisées (ou streamées) : Little Fires Everywhere (disponible sur Amazon Prime Video); Feel Good (disponible sur Netflix); Chernobyl (disponible sur HBO); Easy (disponible sur Netflix) et American Crime Story - Impeachment (disponible sur FX).
  • Films préférés : Booksmart, réalisé par Olivia Wilde; Nomadland, réalisé par Chloé Zhao; Christine, réalisé par Antonio Campos; Moxie, réalisé par Amy Poehler.
  • Mes découvertes musicales préférées : Joseph Carré; le groupe Husbands; le band Cigarettes After Sex; la chanson Dream Cave de Cloud Control; la chanson Mind on Fire d'Aisha Badru (le Franz Matthews Remix est bon aussi).
  • Titre préféré : Quand il fait triste Bertha chante, de Rodney Saint-Éloi, chez Québec Amérique.  Notez que je n'ai pas lu le livre, je trouve seulement que le titre est d'une beauté particulière.  L'histoire est peut-être aussi très belle.
  • Personne préférée : Thiery.  Il n'a rien demandé, mais cet ami et ancien collègue de travail est devenu, en pleine pandémie, l'individu que je voyais le plus souvent et avec lequel j'interagissais le plus.  Ce qui fait qu'il est devenu mon confident et mon point de repère pendant des mois troubles.  Il a quitté la librairie l'été dernier (je ne lui en veux pas, il avait ses raisons) et j'avoue que j'ai vécu son départ comme un deuil.  J'ai fini par en revenir (ou presque), mais il m'arrive encore de sourire ou d'avoir un petit pincement en pensant à toutes les conneries qu'on s'est dites, aux discussions plus sérieuses qu'on a tenues, à nos commandes eBay (c'est lui qui m'a initiée) et en ligne et à tout le fun qu'on a eu ensemble.  On continue de se voir à l'occasion mais je suis triste qu'il ne fasse plus partie de mon quotidien.  
  • Endroits préférés : mon lit.  Et aussi St-Jean-Port-Joli, où mes parents ont un fifth wheel/chalet et où j'ai passé beaucoup de temps durant l'été.







mardi 4 janvier 2022

 

Le temps des Fêtes m'a brisée à plusieurs reprises mais reposée pas mal.  M'a irritée par moments et divertie à d'autres.  Certains instants m'ont été insupportables et d'autres plus doux.

Le 31 décembre au soir, j'ai encore craqué.  Les larmes, le souffle coupé, la culpabilité, le vide, tout.  Personne ne m'a demandé de me ressaisir ou de sortir mon sourire.  Ma mère m'a proposé de me faire couler un bain chaud.  L'idée m'a plu, ça me tentait.  J'ai accepté.  Avant que je m'y glisse, mon père m'a dit une parole de réconfort, m'a dit qu'ils étaient tous avec moi, et m'a serrée dans ses bras.

Je suis entrée dans la baignoire et m'y suis détendue pendant une heure, une heure et demie, peut-être moins.  Je ne sais plus.  J'étais contente de savoir que de l'autre côté de la porte, il y avait mon père pas loin et ma mère et ma soeur en train de faire un casse-tête.  Les savoir tout près et respectueux de mon besoin de me retirer pour ne pas avoir à faker de la joie m'a fait chaud au coeur.  Lorsque je suis sortie de ma vapeur, je suis allée aider au casse-tête puis nous nous sommes souhaité la bonne année.  J'ai pu ensuite rejoindre des amis virtuellement et jaser un peu avant de me coucher.

Il y a tellement de raisons de se réjouir.  Beaucoup aussi de ne pas y parvenir.  Soyons compréhensifs et n'exigeons rien de plus des personnes qui déjà donnent tout ce dont ils sont capables pour simplement être là, fonctionner ou survivre.