Souvent le soir ou la nuit me prend une envie de t'écrire. T'écrire rien et comment je m'arrange sans toi.
Je m'arrange sans toi.
Je m'arrange sans toi autant qu'on puisse mouver un corps-loque, autant qu'on puisse occuper un cerveau-bouillie. Je fonctionne sur batterie, mais je sais pas où elle est ni combien de power il reste dedans. Peut-être qu'elle se cache à l'intérieur de moi. Mais où la brancher?
Ta batterie. Ton coeur. Dans mon oreille.
Je suis pas très surprise, juste sur le cul. Sur le cul de me retrouver encore dans cette situation-là. D'être encore celle qui doit réapprendre à respirer et se revirer de bord. Celle qui doit reprendre son souffle et recommencer.
Sur le cul, je te dis.
On pensait pas tant de rebondissements, hen? Quand on était jeunes, je veux dire. Notre vie d'adultes, c'était pas sensé être ça. Moi en tout cas je pense pas que je m'imaginais vivre autant d'affaires plates. «Plates» dans le sens de «décâlissantes», là.
Tu m'as décâlissée. C'est moi qui suis partie mais je dois avoir oublié des choses parce que je me sens pas entière.
Pas surprenant. C'est pas facile de garder tous nos morceaux quand on essaie des affaires comme ça. L'amour, pis ses dérivés.