dimanche 25 juin 2023

 


Ça s'est calmé.  En pleine crise, j'ai téléphoné à ma soeur, pour ne pas rester seule.  C'est elle qui m'a fait réaliser que je n'avais pas pris mes médicaments depuis quelques jours, au moins deux, si ce n'est trois.  J'étais tellement fière d'avoir su m'occuper durant ces journées que j'avais mis de côté un élément important de mon hygiène de vie : ma médication.  

Pas fort.

Et je vous jure que j'ai oublié pour vrai.  J'en ai un peu honte, mais ce genre d'oubli ou de trou de mémoire peut être un effet secondaire des traitements d'ECT.  Il y a aussi le fait que l'on doit modifier un peu la posologie durant les semaines où les séances ont lieu, alors ça devient mélangeant.

J'ai peut-être l'air de me justifier ou de me chercher des excuses, je m'en fous.  J'essaie surtout de m'expliquer pourquoi après autant d'efforts de ma part je suis redescendue aussi bas.  Parce que j'étais rendue loin.  J'ai eu peur.  Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive et je ne peux pas dire que ce sera la dernière.  Je sais que les médicaments n'étaient pas en cause aux autres occasions.  Mais il est indéniable que j'en ai besoin pour garder mes idées plus claires.

Personnellement, je ne me relève pas d'une passe pénible comme ça d'un claquement de doigts ou simplement après une nouvelle dose de médicaments.  Il faut que mon système se redistribue convenablement les substances, qu'il comble le manque créé par ma faute involontaire.  Je crois avoir renversé le sevrage, maintenant.

Là j'ai la chanson Makeba de Jain dans la tête et ça fait très longtemps.  C'était même avant l'épisode désastreux.  Une chanson entraînante, certes, et  un bel hommage, mais elle n'en demeure pas moins un ver d'oreille.  Elle est devenue virale sur TikTok cet été, huit ans après sa sortie originale, alors je tombe dessus à répétition sur Instagram.

Je suis allée jouer aux washers sous une petite pluie rafraîchissante hier.  Comme je ne joue qu'une fois par année à l'occasion du tournoi organisé par mon ami Pascal et que je manque rudement de pratique, je perds toutes mes parties mais peu importe, on s'amuse.  Après un certain temps par contre j'étais prête à retrouver ma bulle.  La fatigue et la surstimulation me guettent de près.

Aujourd'hui je vise des instants tranquilles.  Vais-je assumer ma solitude?  La supporter?





jeudi 22 juin 2023

 

Il y a aura des traitements dits de maintien, à raison d'un par semaine, pour les 12 prochaines semaines, à partir de la semaine prochaine.  Eh oui.  Je suis découragée.

Je cauchemarde beaucoup ces nuits-ci.  J'ai peur du noir.  Je ne veux plus être seule.  Les bruits me dérangent.  Mon appétit est plus grand.

Un inconfort m'habite en quasi permanence.  Un tic, en tout temps.  Quelque chose qui gratte.  En dedans.  Ça fait un creux en moi et j'aime pas ça.  Je suis bien nulle part, ça pique partout.

À l'intérieur je suis toute seule dehors y'a trop de gens le jour il fait trop clair la nuit trop sombre pourquoi il y a tant de sons distincts puis c'est autant silencieux dans ma tête c'est quoi le mot que je cherche c'est pris dans ma gorge j'aimerais parler hurler avec qui peut-être pas finalement ça me tente pas de les voir je suis pas bien mais je sais pas ce que je veux.





mardi 20 juin 2023

 

Bon c'est fini les séances sont complétées.  What now?  Retour à la vie progressif.  La job, les activités physiques, les sorties.  Et après?  Est-ce que je vais m'enfoncer dans la même routine?  Est-ce qu'il manquait quelque chose qui aurait pu m'empêcher de tomber?  Si oui, quoi?  Est-ce que je cherche trop?  Peut-être que je ne devrais pas me poser autant de questions.  Peut-être que je devrais juste laisser aller.

Mais encore, what now?







vendredi 9 juin 2023

 


Les nouveaux médicaments prescrits par mon psychiatre cet hiver n'arrangent rien.  Ils m'ont fait engraisser, c'est tout.  J'ai décidé de recourir à nouveau à l'électroconvulsivothérapie.  Je l'avais fait une première fois en 2017 et ça m'avait beaucoup aidée à long terme.  J'ai vécu un répit de plusieurs années.

L'atmosphère était lourde au bloc ce matin.  On n'a jamais le goût de se prêter aux électrochocs, mais certains jours on y va encore plus à reculons que d'autres.  Aujourd'hui, personne ne voulait y aller, semble-t-il.  Un homme a pleuré.  De gros sanglots.  J'ai eu envie de pleurer avec lui.  

Je ne sais que trop ce que c'est, le découragement, l'épuisement.  J'en suis à ma 8e séance sur 12 de cette série et j'ai peine à croire que je dois encore passer à travers tout ça.  Que j'en suis encore là.

Encore une fois, personne ne m'a forcée.  Et si j'ai choisi de repasser par là, c'est que j'ai confiance en les résultats.  J'ai déjà été guérie.  Je peux l'être à nouveau.

Je veux l'être à nouveau.






mercredi 7 juin 2023

 


Mes larmes sont aussi chaudes que du thé

Sur mes joues, ma peau, une chaleur humide

Une peine qui se faufile, s'échappe



Ça ne marche pas comme ça.