Je m'use à chercher une chaleur. Les avenues du quartier, celles bourrées d'arbres dont les feuilles dissimulent le ciel en été, rient de mon visage penché sur l'asphalte raide. Mes pas résonnent, j'aimerais ramper, m'envelopper. De mes yeux, j'enlace un tronc. L'air libre glisse entre les branches nues de l'hiver. Les autobus roulent au loin, sur l'allée principale. Ce n'est pas la nuit.
Dans ma tête tonnent des harmonies, comme si neuf pianos faisaient danser leurs claviers à l'unisson. En dehors tout est paisible, la saison est calme. Comment transporter un torrent à travers un désert endormi? Cette rue m'expulsera, prétextant mon agitation nuisible. Je poursuis mon chemin, je n'en ai plus pour longtemps. Les galeries redeviendront sereines et chastes, malgré mon passage. Les trottoirs sont salés. Je n'ai pas faim.
Les lampadaires débutent leur quart de travail. Je cours pour les éviter. Un véhicule me repêche. Je frétille entre les autres élus. Le retour chez moi sera réconfortant. Je creuserai mon lit et choisirai des douceurs pour m'entourer.
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