Je n'ai pas envie de parler, ce soir. Je trouve ça lourd. Ouvrir la bouche me pèse. Ça m'arrive assez régulièrement, remarquez.
(...)
Penser.
Formuler.
Articuler.
Partager.
(...)
Tant d'énergie gaspillée pour si peu, que je me dis. Quelle galère, vraiment. Le résultat est trop souvent décevant. Parce que je ne sais pas comment le dire. Il n'y a rien que je sache comment dire. Comment vraiment le dire, de la façon la plus sincère, la plus authentique, la plus claire et la plus concise qui soit. Mais ça n'existe pas. Il y aura toujours des malentendus. Et tant mieux pour ceux qui font de leur vie un énorme, un gigantesque malentendu. Et pour ceux qui se nourrissent de malentendus et en bourrent leur existence.
Je n'ai pas envie de parler, ce soir. C'est dans ces moments que j'apprécie le plus n'avoir pour colocs que deux minets qui ne posent pas de questions. J'écoute alors du old school Tom Petty - son premier album solo, Full Moon Fever - à presque tue-tête et je me dis que, tout ce temps, c'était peut-être bien lui qui avait raison. Ou qui savait comment le dire, du moins.
«Oh yeah I'm alright I just feel aC'est aussi simple et quétaine que ça.
little lonely tonight
I'm okay, most of the time
I just feel a little lonely tonight»- Tom Petty, The Apartment Song
Je crois que je comprends. Quand on se met à parler, et qu'on finit par bafouiller ou dire "voila, quoi." Cela m'arrive souvent et je me sens pas très littéraire, d'un coup. Parfois, en effet, il vaut mieux ne pas parler. Qui sait, il y a peut-être des gens qui nous comprennent comme ça.
RépondreSupprimer:)
RépondreSupprimerJe DOIS croire qu'il y a des gens qui nous comprennent comme ça...