J'ai essayé de lui raconter, à l'homme, puisque bon, il est payé pour ça et c'est un service qu'on m'offre étant donné qu'il y a des choses qui ne tournent pas rond chez moi, dans ma tête et dans ma vie. Mais j'avais le fil des événements un peu décousu. Sa question revenait toujours à «Mais est-ce que vous êtes bien là-dedans?» et ma réponse à «Oui.» Il a senti que je n'avais pas envie de changer, et il n'a pas tort. J'aimerais que ce soit les autres qui s'ouvrent un peu plus à moi, à ce que je suis, à ce que je pense, à ce que je valorise. Il m'a dit que ce n'était pas une question d'intelligence, ou d'égoïsme, qu'enfin bon, c'était une façon de voir les choses, mais... J'aime son attitude. Il est capable de me dire que dans le fond il s'en fout, que ça ne le regarde absolument pas ce que je fais, mais il peut dire aussi qu'il aimerait que j'aille bien. Je vais bien. Est-ce que je suis bien? La différence? Je ne suis pas en mesure de l'énoncer. C'est préférable d'être bien pour bien aller? Ou l'inverse?
Je croyais avoir une grande histoire à lui offrir. Mais ce n'était seulement que mes petits tracas déballés pèle-mêle. Se nourrissent-ils de nos travers, ces gens-là? Parfois il rit avec moi. On a tous besoin de s'en sortir, j'imagine. J'aime bien rire. Cingler la chose. C'est ce qui marche, pour moi. Annoncer le ridicule. Je pense qu'il me trouve drôle. Il a l'air impressionné, des fois. Pas par moi, non. On dirait juste qu'il ouvre les yeux bien grands pour prendre le poids de tout ce qui arrive. Pour se demander. Puis me demander. «Et tu te sens bien, comme ça?» Oui. Je me sens bien, comme ça. Parce que c'est juste que c'est ça, maintenant. C'est comme ça.
Et puis l'automne est là, tout ira.
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