Je reviens de chez mes vieux. J'y suis restée deux jours à peine, question de voir comment ils se portent, parce que des fois c'est à notre tour de prendre soin d'eux, mais aussi pour me faire faire des petits plats. Et ça a marché, mais je dirais qu'il y a plus eu du deuxième que du premier. Va falloir me reprendre.
Quand je suis là-bas, j'en profite parfois pour fouiller dans les garde-robes, voir ce qui traîne dans les boîtes, question de saluer les reliques du passé ou je sais pas quoi. Cette fois-ci, je cherchais un objet en particulier, alors je me suis mise à la tâche malgré toutes les embûches qui se trouvaient sur mon chemin (c't'idée de condamner une porte!). J'ai tassé tous les trucs qui me barraient l'entrée du placard du sous-sol, qui est lui-même rendu un entrepôt de débarras. Mais passons, si ma mère lit ça ça va le lui rappeler et elle va sombrer dans le désespoir, comme à toutes les fois qu'elle passe dans cette grande pièce qui autrefois accueillaient nos jeux, à ma soeur, mon frère et à moi (et à nos amis aussi, hen). La garde-robe, donc. Remplie de nos jouets. Poupées Barbie, balles, ballons, blocs Lego, figurines GIJoe, pièces de Mécano, Polly Pocket (du temps où ça fittait vraiment dans une poche, pas comme celles d'aujourd'hui), Quints, déguisements, toutous... J'ai passé à travers tout ça en ayant l'impression de voir les années 80 et une bonne portion de la décennie 90 en accéléré. J'ai retrouvé ma pouliche dromadaire/chameau (je ne rentre plus dans ce débat-là moi), que j'ai ramenée à Québec, et j'ai aussi déniché un super sac de cuir brun que ma mère s'était acheté à Loretteville dans le temps, dans un Paris 5-10-15 qu'elle m'a raconté. Avec ça, je vais pouvoir me pavaner au Urban Outfitters et je n'aurai rien à envier à leurs modèles (dont la plupart coûte environ 80$)! Bon, tout ça pour dire que je n'ai pas trouvé l'objet que je cherchais. Une petite sacoche, en fait. Qui vient avec une anecdote.
Il y avait ce magasin où parfois nous allions - je me demande encore pourquoi d'ailleurs, il me semble que nous ressortions toujours les mains vides. Cet endroit, qui se spécialisait en vêtements pour hommes et pour dames, chaussures et jouets, me donnait l'impression d'avoir été figé le jour même de son ouverture, qui eut lieu autour de 1938, si on se fie à ce site. C'est sûrement le magasin le plus défraîchi qu'il m'ait été donné de visiter. Mes souvenirs me rapportent des planchers d'un blanc poussiéreux et des murs semblables, tous les articles étaient grisâtres, statiques, comme si nous n'étions pas les seuls à ne jamais rien acheter. Dans ma petite tête, le stock ne se renouvelait jamais. Les ensembles étaient tous bruns ou gris. Les mannequins m'intimidaient, les employés étaient vieux et tout était laid. Et il fallait voir le sous-sol, où tous les jouets étaient rangés. Ils étaient tous vieux d'au moins dix ans, on ne pouvait les trouver nulle part ailleurs, plus personne ne les tenait. Il y en avait qui me plaisait quand même, comme les Piteux pitous (mon frère en avait déjà eu un à leur sortie sur le marché mais on ne m'en avait pas offert à moi... Je me suis rattrapée plus tard). La place était sombre, et ma mère n'aimait pas y aller, parce qu'il y avait toujours une dame qui nous suivait en bas pour nous surveiller scrupuleusement. Ça devait la mettre mal à l'aise, et maintenant que j'y repense, je déteste moi aussi me faire checker à outrance quand je magasine.
Une bonne fois, j'étais seule avec ma mère et nous faisions les courses. Nous étions entrées dans le Hutman's en question et je voulais absolument aller voir les jouets en bas. J'ignore si nous sommes descendues cette fois-là, mais je me souviens m'être mise à quémander une surprise, que ma maman m'a refusée. Un monsieur, un employé sans doute, devait nous avoir entendues puisqu'il s'est approché de moi et m'a offert une sacoche en velours cordé brun (bien sûr), une sacoche de madame mais pour petite fille quand même. Je me souviens l'avoir trouvée laide, avoir hésité mais l'avoir acceptée quand même, encouragée par ma mère (maintenant que j'y pense, c'était sûrement un employé sinon j'imagine qu'elle n'aurait pas voulu que je prenne un présent d'un parfait inconnu, tout bonnement comme ça dans le magasin le plus louche de la ville). Je l'ai très peu utilisée. J'ai à peine joué avec. Mais là, quoi, 18 ou 20 ans plus tard, j'aimerais bien l'avoir, cette sacoche. Elle serait parfaite avec plusieurs de mes kits. Mais voilà, ma mère l'a peut-être donnée, vu mon absence d'intérêt pour le sac en question.
Si je pense trop à cette histoire, je ne jetterai plus rien. Au cas où quelque chose qui ne me plaît pas, ou plus, se mette à me plaire plus tard. Ça explique sûrement déjà pourquoi je garde mes vêtements un minimum de cinq ans. Mais eux je continue de les porter pareil. C't'idée aussi, les modes, de revenir par cycles.
Pour compléter ce retour en arrière, sur le chemin du retour, j'ai eu envie d'entonner de grands succès-souvenirs qui ont marqué la fin de mon enfance et le début de mon adolescence. Ma soeur et moi avons donc chanté en choeur tous les greatest hits des New Kids on the Block et des Backstreet Boys. Oui oui. Ils y étaient tous, oui. Juste du plaisir!
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