samedi 1 mars 2014





À bien y penser, les choses qu'on dit n'ont aucune valeur.  Que l'on soit sincère ou pas quand on les prononce, vient toujours un moment où on change d'idée et ce qu'on a dit devient mensonge.  Ou n'est plus actuel.  C'était vrai DANS CE TEMPS-LÀ.  Il faut donc se mettre à jour.  Rafraîchir nos opinions, réviser nos affirmations.  On devrait vraiment faire attention avant de parler.  Situer nos mots dans le temps.  «Aujourd'hui, je t'aime.»  De cette façon on ne se fout pas dans une situation délicate.  Parce qu'on est qui pour savoir que ça va durer?  Pour n'importe quoi, là.  On est qui pour s'approprier des pensées, les exprimer avec assurance, puis chambouler tout autour de soi parce que ça y est, on a décidé que ça ne fonctionnait plus.  On est qui?


D'un autre côté, parfois on entend et on déforme.  On vise plus haut que ce qui a été pointé.  On gâche les proportions et on s'invente des scénarios un petit peu plus (ou carrément trop) joyeux que ce qui nous est présenté.  On rêve, on s'emporte, «Oh mais il m'a dit qu'il m'aimait!»  Et tout de suite, c'est du béton.  Certains vont douter un temps, rester sur leurs gardes, mais dans le fond on veut y croire à ses mots.  Et on y croit.  Même s'il reste toujours une petite partie de notre cerveau qui nous dit de ne pas s'emballer trop vite.  Mais on se dit pourquoi pas moi, pour une fois!  On est qui pour accorder autant d'importance aux propos des autres?  Pour les accabler de tout ce poids, de toute cette pression?  On est qui pour croire que des paroles valent un contrat permanent?


On est qui, merde, et comment on se parle?!







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