C'est une bizarre de dépression. On dirait que je suis devenue trop lucide, ou qu'on m'a appris trop de trucs, pour mal aller. Et pourtant.
Cette fois-ci, je me suis forcée à m'activer dès le début de mon arrêt de travail en juillet. Je me suis trouvée des occupations, me suis planifiée des sorties. Je me suis levée à chaque matin. J'ai diminué le nombre de siestes d'après-midi. J'ai continué d'aller à mes cours de Pound. Je n'ai rien annulé, ne me suis pas décommandée. J'ai beaucoup marché. J'ai même cuisiné à quelques reprises. Et je n'ai pas lâché, je garde encore le même rythme.
Est-ce que j'en fais trop? Est-ce que je veux trop fuir mes pensées downantes? Est-ce que c'est ça qui fait qu'à tous les jours, en fin d'après-midi ou en début de soirée, je craque? Au même moment, aux mêmes heures, le constat de devoir poursuivre la journée me tombe dessus. Le constat du temps qu'il reste avant que je puisse retourner me coucher se présente à moi. Je perds alors mon élan, je ne sais plus quoi faire de moi. Je fais les 100 pas, je pleure. Je pique une crise, je me tords les mains. Des fois je respire plus fort. L'anxiété me gruge, me donne mal au ventre et cogne dans ma poitrine. Mes idées dégringolent, rien ne va se régler.
J'appelle souvent ma mère quand je désespère comme ça. Elle réussit à me calmer. Je demeure moche en dedans, mais je suis plus détendue. Après l'hystérie, je suis épuisée. J'ai parfois mal à la tête d'avoir pleuré trop fort. Ça prend un certain temps avant que ma raison revienne.
Certaines crises de larmes sont dues à d'autres facteurs, comme par exemple avoir à sortir dans le monde. Il m'arrive de prendre plus de temps pour me préparer que celui passé dehors. Ça dépend des activités. Quand c'est de l'inconnu, c'est pénible. Comme aller pour la première fois à la boutique Coeur de Loup, que je voulais visiter depuis si longtemps. Je m'y suis rendue hier après avoir reporté pendant une couple de semaines et l'expérience a été très agréable. La propriétaire et créatrice derrière tous ces splendides vêtements a été super sympathique et accueillante avec moi. Je me cherchais un bas de maillot de bain, mais j'étais tellement nerveuse que j'ai essayé des hauts plutôt et quelques autres morceaux. J'ai dû retourner dans la cabine d'essayage après m'être rappelé ma mission première. Finalement, je suis repartie avec un mignon haut à pois. C'est anodin, mais j'étais découragée de moi-même.
Quand je réussis à faire ce qui m'angoissait tant au départ, je me rends compte que je paniquais pour à peu près rien. Parce que souvent c'est plaisant. C'est correct de stresser un brin, mais quand ça prend le dessus, ça devient un handicap.
L'anxiété a rarement raison. Mais elle te domine et te convainc que c'est toi qui as tort et que tu es un.e incapable. Elle souhaite t'immobiliser, elle veut que tu l'écoutes et que tu acquiesces. L'anxiété, c'est une conspirationniste qui se démène à te faire gober ses vérités à elle. Et elle réussit trop souvent.
Ça me fend le coeur de te lire ainsi … Je voudrais bien partager tes angoisses, afin d’en atténuer leurs effets … Malheureusement, ce ne fonctionne pas comme ça … Je t’aime ! … ❤️❤️❤️
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