Je lis pour vivre autre chose. Par contre, je ne suis plus capable d'écrire pour me dissocier de cette existence de merde, je ne reprends que mes malheurs et les expose de phrase en phrase.
Je collectionne des peluches pour m'entourer de douceur. Je porte des couleurs éclatantes pour m'enrober de vif. Je me gave de cuteness sur Internet pour ranimer mes sourires.
Je suis une illusion. Je fais partie de cette grande farce que nous élaborons tous au fur et à mesure que les années et les catastrophes s'accumulent.
On s'en fait des accroires, et trop souvent on s'y accroche. Qu'est-ce qui est pire : l'ignorance du déclin ou la persévérance malgré l'immense mur qui nous attend tout au bout du chemin?
Hier, je parlais avec une jeune femme créative et talentueuse de solidarité en moments de crise. Ce matin j'ai perdu espoir, sans que rien ne soit venu me prouver l'impossibilité de la chose.
Je ne suis pas optimiste. Des fois j'ai des élans et ça m'élève un certain temps. Un certain temps. Un trop petit temps.
C'est épuisant de rencontrer le sol aussi souvent et de façon aussi raide, puis d'essayer de se remettre debout à chaque fois.
Un secret qui ne l'est pas tant : je n'y arrive pas à chaque fois. Ce qui m'amène à me retrouver au 8e sous-sol, ou même plus creux, et de devoir tenter la remontée à partir de là.
C'est pas facile. C'est pas facile pour personne.
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