Eh bien, la neige s'est pointée. En grandes pompes, ce qui fait que tout le monde s'emballe. Pourtant, il faisait si doux, ces dernières semaines. Je me plaisais bien dans ce que j'appelais un printemps automnal (ou un automne printanier, c'est selon). L'insouciance provoquée par l'absence de gel tangible me convenait. J'aimais m'envelopper sans avoir à craindre le ciel. Je m'y ferai, à autant de blanc. Comme à chaque fois.
Dans la cuisine, sur la table, il y a une citrouille qui refuse de mourir. Ou qui a oublié de se décomposer. Je la garde avec moi. Elle deviendra la première citrouille de Noël. Je la saupoudrerai d'aiguilles de sapin et lui apprendrai des cantiques. Je ne risque pas de m'en lasser; elle ne peut pas chanter, de toute façon. Peut-être me redonnera-t-elle le goût des Fêtes.
Je fais à nouveau des rêves de grande teneur. Après lesquels je dois récapituler ma vie, départir les images des faits. La nuit on me veut toujours plus que durant le jour. J'aimerais bien qu'on me remarque. Plus. Comme ça.
Je passe beaucoup de temps là-bas. Là où il fait toujours un peu froid parce que souvent les fenêtres sont ouvertes pour laisser s'échapper la fumée de leur tabac. Là où il y a deux autres chats. Où on peut entendre de la musique environ 18 heures par jour, de la cuisine ou du salon, de l'ordi ou d'une guitare grattée par l'un des occupants. Cet endroit où souvent la télé présente l'insipide poste V aux émissions dont la médiocrité me fait bien me marrer. Où je peux rester à coucher, emprunter le divan. Où on peut profiter de l'immense cuisine pour danser sur du Ray Charles. La place où tout le monde se rassemble après un show des gars. La place où je peux seulement m'asseoir et ne pas être seule. Ils ne sauront probablement jamais à quel point cet appartement vaut tout pour moi en ce moment.
mercredi 9 décembre 2009
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