J'envie les gens qui ont de la conversation. Comme ceux que j'aime observer dans les bars et que je tente de déterminer s'ils sont en train de vivre, disons, les premiers instants de leur couple, une portion de ce qui s'avèrera être une aventure d'un soir, la transformation de «amis» à «amants», ou les prémisses d'une romance mouvementée. Je les regarde, ces duos d'homme et femme, homme et homme ou femme et femme, et je me demande ce qu'ils peuvent bien se dire pendant si longtemps. De quoi parlent-ils? Comment font-ils pour entretenir l'intérêt de celui qui est devant eux? Parce que moi je n'ai pas de conversation. Ou si peu.
Puis je continue à les épier et je tâche de décoder cet intrigant phénomène qu'est l'attirance physique. J'essaie de ne rien manquer : le corps penché vers l'autre, les lèvres et le menton qui frôlent l'oreille de l'autre, les genoux qui se touchent, une main qui parcourt le dos, les yeux bien attentifs à ceux devant soi, les sourires échangés, les rires... Dans ces circonstances, la proximité pourra toujours se permettre de prendre pour prétexte la musique trop forte. Et l'ivresse explique beaucoup de choses aussi.
Il m'est arrivé d'avoir de très bonnes discussions, one-on-one. Mémorables, même. Plusieurs de mes premiers baisers ont été échangés dans l'antre d'un bar quelconque. Je m'ennuie de ce contact, de cette séduction, je m'ennuie des mots entre deux personnes, des efforts déployés pour faire rire l'autre. Et oublions l'endroit, l'heure ou le taux d'alcoolémie dans le sang, tiens. Je veux être dans un McDo la prochaine fois qu'on m'embrassera.
Non, c'est juste que... Être attirante me manque.
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