vendredi 28 janvier 2011






Semblerait que 2011 - ou mes 26 ans - soit porteuse d'un mal qui décuple mes tendances à la gaffe et aux oublis. Au début du mois, c'était ma maladresse qui frappait en me faisant renverser un verre rempli de liqueur (méchant breuvage, méchant) sur feu mon ordi Éléonore. Et là, en terminant la 4e célébration de mon anniversaire, j'ai égaré l'appareil-photo tout neuf que mes parents m'avaient offert pour Noël. Je ne comprends pas encore comment ça a pu se passer; je l'ai gardé sur moi, cordon au poignet, toute la soirée. Ce n'est qu'en quittant le bar où nous étions que je l'ai, il me semble, remis dans son étui puis fourré dans mon sac. Il aurait donc glissé hors de ma sacoche, quelque part sur la rue St-Jean, ou peut-être même sur la patinoire du Carré? Parce qu'il n'est pas au bar, ni dans la voiture de mes amis.

Sans doute que quelqu'un l'a trouvé... Et l'a gardé. Fort probable que ma carte-mémoire a déjà été formatée et que quelques photos remplacent toutes celles que j'avais prises depuis un mois. J'espère au moins que la personne s'est permis le plaisir voyeur de les regarder. Cet individu aurait alors la preuve que mes deux chats s'aiment parfois (j'avais réussi à immortaliser une de leurs séances de nettoyage!), que The Freatz ont donné un show du tonnerre au Manfred le 30 décembre 2010 (ou du moins aurait-il pu le déduire, je n'avais capturé que des instants avant et après, trop occupée que j'étais à profiter du spectacle!) et que nous nous sommes bien éclatés samedi soir à nous empiffrer de Thang Long et à prendre divers clichés rendus aux Yeux bleus (le degré de maturité ayant légèrement dévié au point de photographier nos crotchs, à un certain moment). Peut-être aussi que ces images se retrouveront sous peu sur Internet et qu'elles tomberont dans l'oubli quelques heures à peine après avoir fait surface. Parce que je doute que les nombreux chats de mon entourage et des fourches de jeans soient d'un intérêt quelconque pour la masse. Possible que je me trompe, aussi.

Je me suis demandée ce que j'aurais fait si j'avais trouvé un appareil-photo comme ça, tout bonnement. Si je m'étais trouvée dans un établissement à l'instant de ma découverte, je crois que je l'aurais signalé à une personne en charge. Mais sur la rue? Alors que les chances de retrouver le propriétaire sont à peu près plus que nulles? Et que, disons, je me magasinais moi-même un appareil semblable? Je ne sais pas. En avoir déjà eu une en ma possession, je l'aurais laissée là, au cas où le distrait reviendrait sur ses pas en cherchant sa caméra. Mais tout ça n'est que suppositions. Vous auriez fait quoi, vous?

Le plus drôle (ou le pire, ou l'ironique dans tout ça, à vous de voir), c'est qu'avant, j'hésitais toujours à trimballer mon appareil lors de sorties, justement parce que je craignais de l'oublier à quelque part. Et je ne l'ai fait qu'en de rares occasions. Mais depuis que j'avais reçu celui-là, il n'avait pas quitté mon sac. Je l'ai traîné partout durant presque un mois. Et samedi, je m'assurais aux quinze minutes environ s'il était à proximité. Il faut croire qu'à un moment donné ma vigilance m'a quittée. De toutes les choses qui se trouvent dans ce foutu sac, il fallait vraiment que ce soit mon appareil qui en tombe?


*****


Paul, le dude du bar qui m'avait répondu quand j'ai appelé dimanche pour savoir si quelqu'un avait trouvé une caméra, m'a dit de rappeler ou de repasser cette semaine au cas où ils mettraient la patte dessus. Hier soir, j'ai appelé, mais sans grand espoir qu'on me dise qu'on l'avait retrouvée. Pourtant, c'est ce que ce même Paul m'a confirmé! Il m'a même précisé qu'une fille l'avait trouvée quelques minutes après mon appel de dimanche soir. Une chance que je les ai recontactés, parce que j'avais jugé inutile de lui laisser mon numéro, je m'étais donc abstenue. Je me suis alors dépêchée d'aller récupérer mon appareil. Double chance, la jeune fille était sur place au moment où je suis passée. Je l'ai remerciée chaudement et mon ami et moi lui avons offert une pinte d'ambrée. Je lui ai raconté à quel point j'étais contente de ravoir mes photos. Elle avait l'air de comprendre à quel point c'est chiant de perdre des souvenirs semblables, et ça lui semblait tout naturel d'avoir rapporté l'objet et non de le garder pour elle. Merci, inconnue. J'espère la recroiser en retournant aux Yeux Bleus un de ces quatre.

Et j'ai maintenant un peu plus confiance en la nature humaine.






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