Il y a un an aujourd'hui, ma grand-mère maternelle nous a quittés. Je pense beaucoup à elle. Tous les membres de notre famille pensent à elle. J'ai envie de partager avec vous le texte écrit par mon oncle Anthony et moi et lu lors de ses funérailles par mon oncle Alain, ma tante Catherine, mon cousin François et moi-même.
Hommage à
Olive Katryn Gagnon (née Young), 1922-2015
Nous sommes
réunis pour rendre hommage à Katryn, notre mère, votre Granny et l’épouse de
feu notre père, Maurice, qu’elle a suivi, laissant derrière elle l’Angleterre
de 1946, un pays dévasté et en reconstruction.
Ses
souvenirs, pour le peu qu’il lui en restait, et son histoire jusqu’en 1945 la
chagrinait et parfois la tourmentait quand nous cherchions à savoir. En effet,
l’impact d’une bombe lui fit perdre la mémoire.
À la fin de
l’adolescence, cette orpheline de père et de mère fut happée par la guerre. À 18 ans, un âge d’insouciance et de plaisirs pour
une jeune femme, elle joignit l’armée pour participer à l’effort de guerre.
Elle connut bien des atrocités, notamment avec les bombes qui tombaient
régulièrement dans les endroits où elle
vécut, Brighton en particulier. Elle se rappellera toutefois de son prétendant
australien, mais surtout chérira la
rencontre de son Maurice ainsi que la décision de venir s’établir avec lui au
Canada.
Maman, notre
Granny bien aimée, nous laisse bien des leçons. Elle fut un exemple de courage
et de résilience. Elle a tout laissé derrière elle, affronté les incertitudes
de la vie, les multiples déménagements et les épreuves qui accompagnent la
maternité, particulièrement avec l’éloignement, l’isolement ainsi que les
absences d’un époux souvent parti pour des raisons professionnelles. Il faut se
replacer à Seneterre par exemple dans les années 50. Pas de téléphone
cellulaire ou d’Internet pour garder le contact avec un mari parti résoudre un
déraillement sur la voie ferrée. Elle a surmonté ces défis dans un milieu où
elle ne maîtrisait pas la langue. Elle accepta tout mais en s’assurant de protéger ses enfants et de les combler
d’amour.
La famille
fut son obsession. Chaleureuse et aimante, nous nous rappellerons tous son
regard de bonheur devant les personnes que nous choisissions pour compagnon ou
compagne. Elle a réinventé la façon d’être une belle-mère, devenant l’amie et
confidente de nos conjoints. Et que dire de cette étincelle dans ses yeux quand
elle tenait l’un de nos enfants. Tendre
maman, tendre Granny, la chaleur de tes bras, ce regard rempli d’amour et
toutes les petites attentions, les messages pour nous rassurer ou nous guider
nous manqueront par-dessus tout.
Sa maison
était grande et accueillante comme son grand cœur. Nos familles s’y
rassemblaient régulièrement pour la baignade, un barbecue ou une soirée devant
le feu. Nous y avons tous festoyé. Pour beaucoup d’entre nous, nous n’avions
pas besoin de chercher d’autres activités pour le weekend. Nous nous présentions
sans prévenir, certains du plaisir de se retrouver en famille autour d’une mère
chaleureuse. Son solarium en aura connu des soirées de meurtres et mystères, des
anniversaires et des moments festifs!
Chacun se
rappelle des Noëls chez Granny, un incontournable plaisir pendant plus de 40 ans,
avec ses plaisirs partagés, les petites
attentions, les cadeaux choisis pour chacun ou parfois les mêmes pour éviter de
blesser l’un ou l’autre. Ses repas et buffets étaient tous mémorables. Elle les
préparait des mois à l’avance avec la complicité de ses enfants : dinde, steak and kidney pie, petits gâteaux glacés multicolores, biscuits aux
brisures de chocolat, London fruit bars, gâteaux aux fruits et tarte au mincemeat.
Certains d’entre nous se rappelleront des dortoirs mémorables où nous nous
cordions comme des sardines au sous-sol. Il fallait la voir toute heureuse de
nous recevoir et d’accueillir le «vrai» Père Noël au grand émerveillement des
jeunes et, avouons-le, nous, les adultes. Mais où était donc l’oncle Alain à ce
moment?
Sa
descendance est riche de 8 enfants, 19 petits-enfants et 19
arrière-petits-enfants (21 en incluant ceux déjà en route).
ÉCOUTONS LES PAROLES ÉCRITES PAR
L’UNE DE SES PETITES-FILLES :
Granny, tu demeureras
toujours la femme la plus intrigante, la plus fascinante et la plus remarquable
que j'aie connue et ce, avant même de savoir ce que ces trois mots signifiaient
vraiment. L'impression forte d'avoir
quelqu'un de spécial dans ma vie m'habitait déjà lorsque j'étais petite.
Merci d'avoir, avec
Maurice, fondé une famille aussi extraordinaire que la nôtre. Ton ouverture d'esprit et ton intérêt pour
tout et pour chacun de ses membres ont suivi les années et les époques et nous
ont fait sentir importants. Tu
t'informais de tout le monde et te rappelais des noms et des détails sans
difficulté. Ces liens qui nous unissent
tous sont une grande fierté. Pour moi,
tu resteras toujours à la tête et la figure rassembleuse de ce merveilleux
clan.
Maintenant je sais ce
que c'est que d'admirer quelqu'un. Ta
simplicité, ta générosité, ton dévouement et ta débrouillardise - parce que qui
peut réellement se vanter d'avoir un mode d'emploi pour élever huit enfants? -
t'ont rendue unique. Merci chère femme,
chère mère, chère grand-mère et arrière-grand-mère, pour tout. Tu as endossé tous ces rôles avec patience et
humour. Parmi mes souvenirs les plus
précieux se rangent désormais les moments où j'ai pu te voir sourire et
t'entendre rire.
Merci, dear Granny, We love you.
Olive
Katryn, notre mère, notre Granny, fut un être d’exception. Elle nous a guidés,
aidés et enveloppés d’amour. Elle fut la preuve vivante que la vie vaut la peine
d’être vécue malgré les épreuves, la souffrance, dans la simplicité et la
richesse, non pas des biens matériels,
mais celle de la famille. Elle nous a enseigné, entre autres, le courage et la
résilience.
Maman,
Granny, ton départ pour rejoindre Maurice laisse forcément un grand vide dans
nos vies. Toutefois, tu nous as marqués à jamais et tu resteras en nous, avec
nous, par ton esprit, pour toujours.
(Texte écrit par Anthony Gagnon et Sylvianne Blanchette)
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