Bon. Il y a des adaptations qui se font plus lentement que d'autres, par exemple celle de mon chat, qui doit s'habituer à un nouvel environnement après avoir passé la première année de sa vie chez une charmante dame dévouée et passionnée qui tient un refuge pour chats errants sur l'Île d'Orléans.
Il y a des moments où je m'en veux presque de l'avoir arraché à sa demeure, comme quand ça fait plus de deux heures qu'il miaule sans arrêt et qu'il est 3h36 du matin et que je travaille dans de moins en moins longtemps...
Je crois qu'il cherche ses potes. Ou qu'il s'ennuie de la chère femme qui en a pris soin, ou de son mari, avec qui il avait l'air d'avoir tissé une belle complicité. Il semblait affamé, mais le soulagement de l'entendre engloutir une partie de sa bouffe n'a pas duré, il s'est remis à chialer.
Je vais faire comme il serait sensé faire, et je vais regarder par la fenêtre. Scruter ma rue, me demander ce que font là tous ces véhicules, qui ils ont emporté en ces lieux. Ce que fait la poubelle retournée sur elle-même, qui l'a mise comme ça. Pourquoi il y a de la lumière en face, et s'ils ont eux aussi un chat nostalgique.
Je ne peux pas le blâmer, le pauvre. Je sais ce que c'est, avoir mal d'avant.
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