mercredi 24 octobre 2012






J'étais assise dans l'autobus et je lisais bien tranquille quand elle s'est déposée sur ma manche.  On aurait dit qu'elle était tombée - du plafond ou de mes cheveux, qui sait.  Elle avait tout de même atterri avec fracas, autant qu'une coccinelle en est capable.  J'étais surprise et un peu curieuse de savoir ce qu'elle faisait là, mais je n'ai pas eu la réponse, elle n'a pas voulu me le dire.

Elle s'est promenée un peu sur la manche de mon manteau noir, a lorgné du côté de mon gant.  Sa carapace tirait davantage vers le brun que le rouge, et elle avait plusieurs points (je ne les ai pas comptés, mais c'était plus de dix).  Nous sommes descendues à mon arrêt.  Elle n'a pas protesté, ne s'est pas envolée, ce devait être le sien aussi.  J'ai marché en la portant sur mon bras.  J'ai pensé un instant la ramener chez moi mais je me suis dit qu'elle n'aimait peut-être pas les chats.  J'avais l'intention de la déposer sur une jolie feuille ou dans un arbuste croisé sur le chemin, mais j'ai tardé et rendue chez moi, j'ai dû me résigner à lui présenter le poteau de téléphone le plus près.  Elle a d'abord pris son temps et allait de mon index à l'autre, elle a même tenté de se faufiler dans mon gant.  Puis je ne lui ai plus donné le choix : touche du bois, ma belle.

Je crois qu'elle a dû perdre patte et tomber par terre, ou bien s'envoler, parce qu'en un clin d'oeil elle n'y était plus.  J'ai scruté le trottoir, fixé le poteau, bien inspecté mes mains, mais je ne la voyais plus.  Pendant ce temps, un automobiliste a tourné le coin de rue où je me tenais, il a bien dû se demander ce que je faisais là.  Je n'ai pas fait plus de cas de ma compagne éphémère et je suis rentrée chez moi.

Elle ne m'a même pas dit comment elle s'appelait, la petite.
















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