Lisez ce texte de Véronique Grenier. Lisez-le.
C'est fou, moi c'était en 2008, mais dans les mêmes dates. 10 ans, donc. Je n'avais pas essayé de me tuer, mais j'avais avoué à une médecin mes envies récurrentes de gober trop de pilules en même temps. Elle ne m'avait rien prescrit mais ne m'avait pas laissée partir et s'était assurée qu'un chauffeur de taxi m'amène à l'hôpital. Mon premier séjour dans une aile psychiatrique a été similaire sur bien des points à celui de Véronique Grenier. Dans mon cas, il y avait moins d'obligations et j'ai très rapidement eu droit à des sorties accompagnées vu que je ne présentais pas de très gros danger pour moi-même. Mais, oh, les gens mêlés. La file pour prendre nos médicaments. Le grillage dans les fenêtres. Le minuscule placard dans lequel j'ai appelé mes parents, ma soeur, mon amoureux et ma boss pour leur dire où j'étais. Les plats tièdes. L'aveu à un psychiatre devant ma mère que mes premières pensées suicidaires remontaient à mes 11 ou 12 ans. Les prises de sang à 5h du matin pour surveiller le taux de lithium, nouvel ajout à ma médication, dans mon système. Un mois beige en dedans. Une parenthèse froide dans ma vie, où j'ai été forcée de tout mettre sur pause pour aller bien. Ou aller mieux.
Je vais mieux. Ces temps-ci, je vais même bien.
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