J'ai aucun instinct de survie. Cette constatation s'est introduite en moi alors que je marchais sur St-Joseph la nuit dernière. Si on m'attaquait, je prendrais l'opportunité qui me serait offerte d'en finir là et je me laisserais crever. Je ne serais pas une victime parfaite. Personne ne pourrait prendre son pied en tentant de m'effrayer.
Il y a quelque chose de moins lourd dans la perspective de mourir sans avoir à choisir ou attendre le moment, mais de simplement disparaître grâce à autrui, sous les impulsions d'un autre. Quelque chose de soulageant. Enfin, selon moi.
Je suis épuisée. Et pourtant, je ne m'impose pas de rythme débile. J'ai connu des vitesses plus folles, et pourtant je n'arrive plus à suivre. C'est juste que j'aimerais ne rien rater. Alors je travaille. Et je vais partout. Mais qui se tient vraiment derrière mes sourires et les livres? Derrière mes regards et les verres de bière?
Je ne crois plus être belle. J'ai réalisé que finir par se plaire à soi-même après dix-huit années d'existence ne transforme pas la beauté en une chose acquise. L'acceptation n'est pas gagnée à jamais. Ça n'existe pas, les «à jamais». Et puis mes cheveux m'exaspèrent.
Une distance accapare mes pensées, encore plus que toutes les autres. Dans mes rêves des baisers sont en scène. Ils sont mon unique source de douceur, ces jours-ci. Ailleurs il y a du banal réconfortant, des rires distrayants.
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