Je n'aime pas l'éclairage des autobus de ville lorsque je me déplace le soir ou la nuit. Et je n'aime pas quand il se met de paire avec les fenêtres pour foutre à mon reflet les pires cernes qui soit. Chaque fois que je surprends mon visage, je me rappelle un personnage de dessins animés que j'ai connu étant enfant, un vieux grognon quelconque dont je ne me souviens plus du nom. Lui et moi avons les mêmes cercles gris bleu sous les yeux. Ce n'est pas chose à se vanter, me direz-vous, et je devrais simplement arrêter de fixer l'image que me renvoie les vitres du véhicule. Sans doute.
J'ai plutôt envie de crever d'une aiguille ces bosses, de voir du sang s'y échapper, question qu'elles dégonflent. Un peu comme on perce un jaune d'oeuf à l'aide d'une fourchette et on observe le liquide s'enfuir du centre de l'aliment. Je voudrais que mes vaisseaux éclatent et quittent le relief peu charmant de cette zone de ma figure. J'aimerais que sous ces lumières trop intenses, mon regard ne soit pas allongé de trous sombres et profonds. Je n'ai qu'à me procurer le cache-cernes adéquat, me conseillerez-vous. J'ai déjà du fond de teint, et je n'ai ni le temps ni l'argent pour dénicher tous les produits sensés faire bénéficier chaque centimètre carré de mon épiderme.
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