Brutalité financière.
![]() |
Capicolle et moi, 4 janvier 2023 |
Les jours sont longs. Dans ma tête dans mon corps, un p'tit 15 heures ferait l'affaire. Ce n'est pas que je ne sais pas quoi faire, c'est que rien ne me tente, ne m'active, ne me motive. Mes loisirs d'avant? Bof. Entreprendre une nouvelle activité? Eh la la... Apprendre d'autres skills? C'est bien trop forçant...
À quelques occasions, j'ai demandé à ma mère, les larmes aux yeux, si ça allait revenir. Mes goûts, mes envies, mes plaisirs. Parce que c'est frustrant. De savoir qui on était et de voir ce qu'on est devenu. Frustrant, honteux, désespérant. Ma mère semble croire que ça va revenir, tout ça. Que je vais revenir.
Je me suis remise à écouter de la musique plus souvent. Faire des découvertes, remettre mes vieilles chansons préférées en boucle. Ça j'aime. Contempler, ne rien faire, je peux facilement, mais vient que même ça on s'en épuise.
Et il y a la fucking solitude. Elle est à son peak ces semaines-ci. Puis les Fêtes viendront, je serai bien entourée, je serai contente, mais je sentirai toujours un manque. Ou un trop-plein. En alternance. Je me déteste quand je ne peux pas profiter de ce qui est devant moi. Laisser aller, vivre le moment présent, JE NE MAÎTRISE PAS ÇA ENCORE TOUT À FAIT, MOI.
J'haïs Noël.
Tu ne sais pas à quel point c'est difficile de te sortir de ma peau.
Ma tête n'est pas plus sensée. Elle rejoue des images, des scènes. Me fait entendre tes mots. Les plus chauds comme les plus décevants.
Ce n'était pas tout le temps parfait. Mais moi je veux te revoir déposer ton menton dans ta main comme tu le faisais.
Dis-moi quelque chose, n'importe quoi.
Dis-moi quelque chose, je m'ennuie de toi.
Écris-moi des conneries, que je puisse rire.
Écris-moi des conneries, que je puisse mentir.
Te dire que ça va mieux, te jurer que ça va.
Te dire que ça va mieux, après tout j'ai mes chats.
Dans le fond je suis
une balloune dégonflée
Souvent le soir ou la nuit me prend une envie de t'écrire. T'écrire rien et comment je m'arrange sans toi.
Je m'arrange sans toi.
Je m'arrange sans toi autant qu'on puisse mouver un corps-loque, autant qu'on puisse occuper un cerveau-bouillie. Je fonctionne sur batterie, mais je sais pas où elle est ni combien de power il reste dedans. Peut-être qu'elle se cache à l'intérieur de moi. Mais où la brancher?
Ta batterie. Ton coeur. Dans mon oreille.
Je suis pas très surprise, juste sur le cul. Sur le cul de me retrouver encore dans cette situation-là. D'être encore celle qui doit réapprendre à respirer et se revirer de bord. Celle qui doit reprendre son souffle et recommencer.
Sur le cul, je te dis.
On pensait pas tant de rebondissements, hen? Quand on était jeunes, je veux dire. Notre vie d'adultes, c'était pas sensé être ça. Moi en tout cas je pense pas que je m'imaginais vivre autant d'affaires plates. «Plates» dans le sens de «décâlissantes», là.
Tu m'as décâlissée. C'est moi qui suis partie mais je dois avoir oublié des choses parce que je me sens pas entière.
Pas surprenant. C'est pas facile de garder tous nos morceaux quand on essaie des affaires comme ça. L'amour, pis ses dérivés.