jeudi 27 octobre 2011





Je n'aime pas porter des bas. Je n'en ai pas mis non plus, avant de partir, cet après-midi. Mauvaise idée. Je sais, vous vous dites c'est octobre, mais j'avais des ballerines et il y en a qui osent encore la sandale romaine ou même la gougoune, à ce temps-ci de l'année, alors hen.

Je suis partie, petits souliers aux pieds, beau soleil, foulard et verres fumés. Je voulais me rendre de l'autre côté de la rive (la Saint-Charles elle divise tout) mais le pont était trop loin et je n'avais pas envie de faire le détour alors je me suis dit qu'est-ce qu'un peu d'eau, elle était basse en plus, la Saint-Charles. Autre mauvaise idée.

Alors me voilà, traversant la rivière à grandes enjambées. J'avais sous-estimé sa profondeur et sur-estimé la température de l'eau. Je n'étais pas rendue au quart de la distance à parcourir que j'étais trempée jusqu'aux épaules et que je les avais perdues, mes ballerines. Elles sont restées prisonnières de la vase et j'ai bien failli y rester aussi. Je me suis dit que je devrais peut-être rebrousser chemin puis j'ai pensé que suffit que j'avais entamé le projet, aussi bien le rendre à terme. Ouais, c'est ça : mauvaise idée.

À mi-chemin, le héron à qui j'avais rendu visite quelques fois cet été s'est mis à se moquer de moi. Sans rien faire pour m'aider. Il me semble qu'il aurait pu, je sais pas, me prendre dans son bec, s'envoler et m'apporter saine et sauve sur l'autre rive (mon poids et la capacité d'un héron à le soulever sont des données que j'évalue faussement (surtout en situation de crise (c'en était une))). Mais non. Comme pour faire exprès, une tribu de mouettes est venue se poser près de l'effronté pour rire de mon malheur (ok, ma niaiserie).

Finalement, je n'ai pas rejoint l'autre rive. Un homme est venu à ma rescousse. Il croyait que j'étais en train de me noyer. Je lui ai expliqué que je savais très bien nager mais il m'a regardée avec un de ces airs... Je ne pense pas qu'il m'ait crue non plus quand je lui ai dit comment je me suis retrouvée au milieu de la rivière, nu pieds. Il m'a donné ses bas, pour que je puisse rentrer sans trop me faire mal. Il m'a dit de bien faire attention à moi, puis il est parti de son côté, chaussé de ses Converse toutes mouillées (ok, il était tout mouillé). Et moi je suis retournée chez moi, avec seulement des bas dans les pieds.





dimanche 23 octobre 2011





T'as aucune idée de ce que t'as entre les mains jusqu'à ce que quelqu'un d'autre te le prenne. Ça s'applique dès la garderie et ça tient jusque dans le monde adulte. Comme au lit, par exemple (ou les histoires d'amour, si vous préférez).

Pour certains, partager est un plaisir. D'autres se foutent de savoir ce qu'ils ont échappé et qui s'est penché pour le ramasser. Et il y en a qui chignent et ragent de perdre leur joujou, surtout si c'est au profit d'un autre.

T'as vraiment aucune idée de ce que t'as entre les mains jusqu'à ce que quelqu'un d'autre te le prenne.

Des fois c'est pour te rendre compte que ça en valait pas le coup. D'autres fois c'est pour te donner une bonne raison de te traiter d'idiot (ou de conne). Et parfois c'est juste pour t'apprendre à vivre.














dimanche 16 octobre 2011






Mine de rien, ce blog a cinq ans. C'est grâce à Manu s'il existe. C'est lui qui m'en a donné l'idée et qui m'a aidée à le créer. C'est aussi à cause de mon ex (maintenant ex-ex) si j'ai débuté le tout. C'est de lui dont je parle, au tout début, c'est de lui dont je voulais me libérer. Après tout ce temps, je peux dire que c'est le cas, mais je me demande encore régulièrement ce qu'il advient de lui. Il m'a déjà avoué me lire, j'ignore s'il le fait encore. Et puis je me demande si on peut vraiment se défaire de quelqu'un qu'on a aimé à ce point. Sans doute que non.

Il y a cinq ans, j'en avais vingt-et-un et je prenais une première pause des études parce que ma tête flanchait. J'ai repris en force durant l'hiver, seulement pour tout abandonner l'automne suivant. Entretemps, j'avais nourri ce blog, m'étais gavée d'expériences sociales/amoureuses/relationnelles et on m'avait donné une place sensationnelle au sein d'une équipe qui l'est tout autant dans une petite (mais la plus grande à mes yeux) librairie indépendante.

Et depuis ce temps-là, j'ai eu des chats. Mon propre appart. Je suis arrivée dans le quartier Saint-Sauveur et je ne l'ai plus quitté. Je me suis inscrite à Facebook. Je me suis arraché quantité monstre de poils à m'en faire mal, à m'en laisser des marques. J'ai voulu en finir, souvent. À répétition. Je suis à nouveau tombée amoureuse, peut-être une ou deux fois, mais une grosse fois surtout. J'ai ensuite vécu la pire rupture de l'histoire des ruptures, qui s'est étalée sur plus de deux ans. J'ai eu plusieurs (trop) de crushs. J'ai charmé et j'ai été charmée (conquise, même). Souvent par celui qu'il ne fallait pas. J'ai mis de côté mon manuscrit à l'en oublier parfois, mais j'ai toujours écrit ici. Je le fais aussi pour la revue Les Libraires, et beaucoup pour le blog de la librairie. J'ai subi deux séjours à l'hôpital psychiatrique, j'ai passé deux mois en béquilles à cause d'une entorse qui s'est transformée en phlébite. J'ai fait couper mes cheveux, que je portais longs depuis plus d'une décennie, assez pour que ça paraisse. Je n'ai pas assez voyagé, mais j'ai lu. Lu et lu. J'ai recommencé à me vernir les ongles, comme au secondaire. J'ai attendu, j'ai espéré. Je me suis traitée de conne. J'ai marché, j'ai nagé, j'ai englouti une quantité honteuse de poutines, j'ai engraissé. J'ai côtoyé le jet-set littéraire (si on veut). J'ai perdu des amitiés et d'autres se sont tissées. J'ai rencontré les gars de The Freatz et je vénère ce groupe depuis (en show à l'AgitéE le dimanche 23 octobre prochain, wink wink). J'ai ri, j'ai ri... J'ai pleuré et j'ai ri. Je pleure encore et je ris toujours.

Mais tout ça, vous le savez ou à peu près, parce que je vous l'ai relaté ici. Ok, bien souvent sans que vous sachiez vraiment de quoi je parlais, mais bon. Je crois que j'ai une propension à faire l'incomprise. Loin de moi l'idée de vous dire si je suis satisfaite ou non de ce qui s'est passé durant les cinq dernières années, de ce que j'ai accompli et tout. J'ai juste fait des choses. Pis pas assez d'affaires.







samedi 8 octobre 2011






La fin de semaine, moi, je dors beaucoup trop. Voilà ce que je fais. Et le vendredi soir, c'est plutôt rare que je sors, même si des fois je me dis «Bouge-toi un peu, c'est vendredi soir!». L'envie de faire quelque chose entre amis me prend toujours plus le mercredi ou le jeudi. Ou le lundi, même. Hen, pourquoi est-ce qu'on ne s'éclate pas le lundi?

Quand c'est une fin de semaine de trois jours, je dors encore plus. Je n'en profite pas pour planifier un voyage à l'extérieur de la ville ou mille activités palpitantes, parce que je n'ai pas d'argent et aussi parce que je ne les vois jamais venir à l'avance, ces congés allongés. Alors en gros, je dors.

Je n'ai aucun talent pour saisir le parfait équilibre entre planifier des trucs et les proposer sur le coup. Organisation ou spontanéité? C'est que tout le monde y va de son mode préféré. Et moi je n'en ai pas. J'aime bien savoir à peu près à l'avance mais pas tant, mais j'adore aussi quand on me surprend avec un projet venu de nulle part.

Fuck les jours de la semaine et leur convention collective. Et moi je dis : pas étonnant qu'il y ait autant d'accidents. Chacun y va à son rythme. Et on serait sensés se rejoindre à quelque part? Meh! Chapeau à ceux qui ont trouvé leur tempo de groupe. Moi je m'en retourne dormir (ou pas).





vendredi 7 octobre 2011


Tadadam : la liste du mois (avec encore une nouvelle variante)!


Ce qui me gêne :

  • retourner un produit défectueux/périmé avant la date inscrite ou un repas au resto. En fait, je me rappelle l'avoir fait seulement une fois, et c'était il y a tout récemment, il s'agissait d'un carton de lait au chocolat au goût et à l'odeur douteux;
  • envoyer un texte pour le libraire. J'ai toujours peur que Josée-Anne trouve ça poche!
  • me lever durant un cours ou une présentation, disons pour aller aux toilettes. À 26 ans, je commence à peine à me le permettre;
  • pénétrer dans la zone de longueurs à la piscine où je vais faire des bulles. J'ai l'impression d'entrer dans un espace de champions où je dois nager avec une bonne technique pour avoir le droit d'y rester. Pour ça que préfère bouger à côté;
  • prendre des photos. Je suis soudainement beaucoup trop consciente de mes mouvements, et j'ose rarement m'avancer pour capter une image, je sens trop que les gens autour peuvent me regarder faire et juger mes gestes d'amatrice. Juste demander la permission de prendre une photo, je trouve ça gênant;
  • mon chien, qui grogne même après sa propre ombre. En fait, c'est rendu le chien de mes parents maintenant (!);
  • aller à la buanderie. J'aurais eu besoin d'y aller à une ou deux occasions, mais j'ai préféré faire tout un trajet avec mon linge sale et me rendre chez ma soeur pour faire mon lavage en paix;
  • mon manuscrit. Misère.

Ce qui ne me gêne pas :

  • offrir des macarons à l'effigie de pénis et de seins aux gars du Quartanier. Éric, lui, n'a pas osé;
  • porter lesdits macarons, qui ont été faits pour promouvoir le livre Pour en finir avec le sexe, de Caroline Allard et illustré par Iris, même au travail (les réactions sont absentes ou mitigées);
  • parler de sexe;
  • danser. Donnez-moi un certain temps de réchauffement et je vais y mettre ma vie;
  • tout ce qui n'a pas été mentionné dans la catégorie précédente, à moins d'un oubli de ma part. Dans ce cas vous ne le saurez jamais, ce qui franchement me gêne.