lundi 31 mai 2010




Hier, tandis que je faisais je ne sais plus quoi (ça arrive qu'on ne s'en rappelle plus), j'ai entendu un miaulement. Rien d'anormal, me direz-vous, tu vis avec deux chats. Oui. Seulement, ce miaulement ne m'était pas familier, je ne le reconnaissais pas. Et ça ne faisait que «Miou», sans le «a». La bête qui faisait ce son n'avait pas (encore) appris à miauler comme il se doit.

Je me suis dirigée vers l'arrière de mon chez-moi, d'où provenaient les sons, suivie de mon mâle curieux qui devait sûrement se demander si la minette dehors, elle voudrait bien jouer avec lui. On a jeté un coup d'oeil par la fenêtre : aucune espèce à quatre pattes pouvant porter ces cris en vue. J'allais démissionner quand je l'ai vue, la petite bestiole, marcher de long en large sur le toit qui donne sur mon balcon. Minuscule chose un peu apeurée qui se demandait comment se sortir de là alors que moi je la dévisageais en me demandant comment elle avait fait pour atterrir là. Aidée de ses petites griffes, elle a essayé de grimper sur une des poutres verticales, mais la pauvre a vite glissé! En 2, 5 secondes, je me suis imaginée devoir ramasser un chaton mort dans ma cour, un étage plus bas. Heureusement, sa chute s'est arrêté sur mon balcon, ledit chaton s'étant coincé entre la poutre et le mur. Il a réussi à se hisser du bon côté, et non pas dans le vide. À ce moment-là, même ma chatte anti-chats nous avait rejoints pour ne rien manquer de l'action.

Je suis allée à la rencontre de notre petit visiteur. Il ne semblait pas avoir rien de brisé. J'avais déjà craqué, malgré que ses couleurs me laissaient plutôt indifférente (blanc à la bedaine, aux pattes et un peu au visage, puis tabby gris au dos, à la queue et à la tête). Ses yeux et son petit visage bien prononcé m'ont charmée. Je lui ai fait la conversation, j'essayais de savoir d'où il venait, lui me répondait à peine, trop occupé qu'il était de découvrir ce nouveau bout d'univers. J'essayais déjà de me convaincre que je n'avais pas de place pour un troisième chat, que Capicolle me détesterait de lui faire supporter UN AUTRE de son espèce, que comme ma soeur me disait, je risquais d'avoir des problèmes si j'imposais aux deux miens un autre chat dans un espace confiné, bla bla...

Mon nouvel ami était en train de me renifler les orteils et les doigts quand nous avons entendu «Ah, t'es là toi!». Nous avons tous les deux relevé la tête, et j'ai vu ma voisine d'en haut descendre en disant qu'elle le cherchait. Lui s'était réfugié sous ma table entretemps. J'ai expliqué à ma voisine qu'il était sur le toit à côté quand je l'ai entendu, et qu'il est tombé sur ma galerie. Je n'avais jamais pensé qu'il avait pu tomber du balcon d'en haut. Je lui ai remis son chat, mais je ne lui ai pas dit à quel point j'étais soulagée qu'il soit à quelqu'un et qu'elle le retrouve. Je me voyais déjà le garder «en attendant», puis devoir lui trouver une famille, et ne plus en être capable parce que je me serais attachée et tout... Ah, vraiment, ces petites bêtes.

Elle est partie et moi je suis rentrée voir mes deux bestioles à moi. Ce ne sera pas pour cette fois-ci, Capicolle. Et je t'en trouverai bien un, pote de jeux, Ignacio.





samedi 29 mai 2010




Réjouis-toi : je n'ai presque plus rien à te dire.

Tu vois, le problème, c'est que moi j'aime croire que toutes mes histoires, ou du moins la plupart, auraient pu durer. Si certains facteurs avaient été remodelés, si d'autres efforts avaient été fournis, et si le timing avait été meilleur. Eh bien, j'y crois, et je me dis que l'issue aurait pu être toute autre. Si, si, si.

Je suis contente que mon oreille me pique ce soir. Je pourrai peut-être faire mes adieux à l'otite moyenne aigüe qui s'est déclarée en milieu de semaine. Mais je n'en parlerai pas trop parce que déjà je sens mon côté gauche être à nouveau immergé... La douleur reviendra, sans doute. Ça, c'est quelque chose qui ne quitte pas. Elle nous retrouve simplement sous différentes formes.

Je concentre mon attention sur des trucs qui n'en méritent pas. Alors je vis présentement sur une île où il n'y a que des jujubes et des pâtes carbonara pour me nourrir, des photos et des vidéos de bébés animaux de toutes espèces pour m'attendrir, des fringues et des accessoires indie disponibles sur Internet pour me vêtir, les épisodes de Musée Eden, la saison 2 de Beverly Hills 90210 et la saison 3 de Grey's Anatomy qui passent en boucle pour me divertir, et quelques autres futilités pour me remplir le cerveau. J'ai déjà été plus glorieuse.

J'ai déjà été plus forte, aussi, mais ça c'est une autre histoire.








samedi 22 mai 2010

C'est parce que t'es un souvenir, maintenant. Rien de moins. Tu pourrais facilement tomber de ce piédestal que ma mémoire t'a bricolé, et je n'en serais qu'à moitié responsable. Gère cet espace que t'occupes dans ma tête. Ne bousille pas tout. Soyons bons joueurs tous les deux pour une fois.

samedi 15 mai 2010





J'ai menti, moi aussi. Je lui ai dit que je ne lui en voulais pas, que je blâmais plutôt la vie, le timing et toutes ces autres merdes pour le dénouement abrupt. Mais c'était sans connaître sa(ses) version(s) de l'histoire.

Avoir su. Avoir su, quoi? Avoir su, j'aurais fait la même chose, j'imagine. Je me serais fait avoir. Je l'aurais invité dans mon lit, pour l'avoir tout près et jaser de choses qu'on n'avait jamais abordées avant lui et moi. Je l'aurais réinvité, pour tous les baisers et les nuits. Ouais, c'est moi, ça. Parce que j'aime mieux me péter la gueule que ne pas essayer. Ce que je regrette vraiment? C'est que souvent ça ne dure pas longtemps, pas même une décente période de temps. On me dérobe beaucoup trop vite ce(lui) que je suis sensée oublier tout aussi rapidement.

Et là, c'est que j'en ai traîné d'autres avec moi. Ce qui est déplorable. Je n'ai pas que ma déception à couvrir, j'ai aussi mon tort à assumer. Mais ça va passer, tout ça. Comme le reste. La vie c'est vraiment juste une série d'erreurs que l'on répète jusqu'à ce qu'on en ait vraiment assez. Le genre de leçon faite sur mesure pour ceux qui n'ont pas envie d'apprendre.

Quelle classe.




vendredi 14 mai 2010





YOU TOLD ME THAT YOU'D STAY WITH ME
AND SHELTER ME FOREVER
THAT WAS A HARD PROMISE TO KEEP
I CAN'T BLAME YOU FOR THE BAD WEATHER

AFTER ALL THAT HAS BEEN SAID AND DONE
I WON'T ASK YOU WHERE YOU'RE GOING
DON'T KEEP IN TOUCH, I DON'T MISS YOU MUCH
EXCEPT SOMETIMES EARLY IN THE MORNING

NOW USE YOUR SILVER TONGUE ONCE MORE
THERE'S ONE THING THAT I'D LIKE TO KNOW
DID YOU EVER BELIEVE THE LIES THAT YOU TOLD
DID YOU EARN THE FOOL'S GOLD THAT YOU GAVE ME

I FORGIVE YOU WANTING TO BE FREE
I REALIZE YOU LONG TO WANDER
AND I SYMPATHIZE WITH YOUR ROVING EYES
I JUST CAN'T FORGIVE YOUR BAD MANNERS

NOW USE YOUR SILVER TONGUE ONCE MORE
THERE'S ONE THING THAT I'D LIKE TO KNOW
DID YOU EVER BELIEVE THE LIES THAT YOU TOLD
DID YOU EARN THE FOOL'S GOLD THAT YOU GAVE ME

(Fool's Gold, Lhasa de Sela)


Bon. Il ne m'a pas exactement fait ce genre de promesses. Mais il m'a dit des choses. Des choses qu'on ne dit pas, quand on ne les pense pas. Et il a fait des trucs, a agi d'une certaine façon qui pouvait laisser croire à ma tête de fille, ou à la tête de n'importe qui, à des éventualités. Ou du moins à une suite. Pas à une fin. Pas déjà la fin.
Puis ensuite, il est allé me salir pour se donner le beau rôle, s'assurer de garder ses amitiés intactes. Il a démenti, comme si j'avais tout inventé. Je ne suis pas aussi déconnectée que ça. Il leur a raconté environ le contraire de ce qu'il m'a écrit. Salaud. Et je ne comprends toujours pas. Pourquoi, je peux l'imaginer. Mais comment, et à partir de quel moment. Quand il a décidé que je n'en valais pas la peine. J'aimerais savoir.




mercredi 12 mai 2010







Why'd you have to go and say all that crap?
Are the lies working for you?














dimanche 9 mai 2010




À la demande générale (bon, je m'emporte : il n'y a que mon pote Phil qui m'en ait glissé un mot, en fait), je tâcherai de vous servir une liste J'aime/Je n'aime pas à chaque mois! Voici donc, en ce mois de mai 2010 :


J'AIME...

  • les soirées «mondaines» littéraires, donc avec les gens oeuvrant dans le monde du livre;
  • la collection epizzod de La courte échelle, spécialement la série (k);
  • revoir mes amis du Nouveau-Brunswick;
  • le rosé, surtout le Gallo;
  • 1981, le film québécois de Ricardo Trogi;
  • regarder des sites de photos et de vidéos d'animaux cute;
  • les Gogo's;
  • l'humour;
  • le travail de Jacinthe Chevalier;
  • la programmation de la prochaine édition du Festival d'été de Québec;
  • le recueil J'écris parce que je chante mal de Daniel Rondeau;
  • l'embrasser (en fait cette affirmation devrait être à l'imparfait, ça va me passer tout ça);
  • jouer à Twister;
  • l'écoute de mes amis et collègues;
  • le coq à motifs de léopard qui fait coin-coin que MHV a offert à Gobelet pour son 10e anniversaire (Gobelet étant un chien);
  • magasiner;
  • les soldes;
  • Mme Dumont, une cliente à la librairie. Elle me réconcilie avec le genre humain chaque fois qu'elle vient faire son tour;
  • Facebook (ben quoi!);
  • la Diva Cup : écologique et économique;
  • m'imaginer passer à Tout le monde en parle un jour (si je finis par être publiée).



JE N'AIME PAS...

  • la conduite en état d'ébriété;
  • la tendance qu'ont certaines personnes à changer de discours en fonction de l'individu auquel elles s'adressent;

  • les dettes;
  • le mauvais goût;
  • le ménage, qui est toujours à recommencer;
  • les boules de poils de mes chats qui se ramassent partout, partout;
  • le jeu d'acteurs plus que moche de la distribution de Beverly Hills 90210 (mais j'aime en rire, alors je regarde les coffrets);
  • subir les décisions des autres;
  • la situation avec l'ami;
  • être manipulée;
  • me faire avoir (ce qui revient sans doute au même qu'être manipulée, mais bon, je souligne);
  • mon égoïsme;
  • les conflits de valeurs/principes/visions;
  • passer pour la crottée parce que je ne pense pas comme la masse... Moi je devrais respecter les idées des autres alors qu'on ne considère même pas les miennes? Ça me fait royalement chier;
  • mon comportement de marde parfois quand j'abuse de l'alcool;
  • ma solitude (je n'ai jamais autant voulu m'entourer que depuis, disons, un an);
  • ne pas avoir eu plus de temps/de guts pour honorer la proposition explicite (haha!);
  • le sel;
  • le poivre;
  • attendre.

lundi 3 mai 2010




Je me souviens qu'entre quinze et dix-huit ans environ, mon plus gros problème avec les garçons était de ne pas leur adresser la parole aussitôt que je me découvrais un faible pour eux. Ou de ne pas leur avouer qu'ils me plaisaient bien. Qui sait, je me serais peut-être découvert des prétendants insoupçonnés - ce dont je doute. En tout cas, l'adolescente que j'étais : no self-esteem at all.

Je me rappelle du dude dans mon cours d'espagnol, avec lequel je me suis contentée d'échanger quelques regards d'un bout à l'autre de la classe. Pas UN mot de tout le semestre. Et au suivant, il s'est fait une copine qui elle, savait sûrement enligner deux ou trois phrases... Il y avait aussi le finissant de ma classe-conseil, alors que moi je venais de débarquer à la polyvalente. Beaucoup trop beau, et musicien en plus. Avec lui j'aurais pourtant eu des sujets à couvrir, j'avais découvert au cours de l'année qu'il avait joué au baseball avec mon frère. Mais on n'a jamais échangé une seule parole. Mon crush qui a duré le plus longtemps de tout le secondaire? Un autre musicien, et à lui non plus je ne lui ai jamais parlé (si on exclut la minute où on s'est beuglé des trucs dans l'oreille en faisant des gestes sur un plancher de danse minable il y a de cela quelques années) même si aujourd'hui nous avons plus de soixante amis en commun sur Facebook. Oh, et le meilleur ami du chum de l'époque de ma meilleure amie? À part l'avoir impressionné avec mes prouesses sur un snow racer par une belle nuit d'hiver, je ne suis pas parvenue à me rapprocher de lui. Je viens de vous résumer les quatre années les plus désespérées, les plus pathétiques et les plus platoniques de mon existence en ce qui concerne les relations amoureuses.

Puis est venue ma période d'éveil, durant laquelle certains jeunes hommes m'ont trouvé un certain charme, et durant laquelle j'ai réussi à m'en accorder également. J'avouais tout, tentais beaucoup, allais trop vite, me brûlais, je recommençais, j'avais mal, je me fermais puis je recommençais à nouveau. J'ai appris pas mal en un an, et j'ai connu des passions que je ne connaîtrai probablement plus jamais. J'ai ensuite vécu deux relations stables, entre les deux il y a eu quelques aventures et/ou fréquentations. On aurait dit que j'avais le tour... Là aussi, je me suis autant amusée que mis les pieds dans les plats. Conflits de valeurs et d'opinions avec les amis et l'entourage immédiat, bien plus souvent qu'avec l'autre personne concernée.

Maintenant, il semble que le problème est que je parle trop. Ou plutôt, c'est que ça sort tout croche. L'alcool n'aide pas, je devrais toujours m'en rappeler. Je suis ce que je n'ai jamais été : insistante. Avant, je voulais me fondre et laisser la place aux autres. Dernièrement, je prends un peu trop d'espace. J'ignore d'où me vient cette prétention, cette assurance ou cette audace, appelez ça comme vous voulez, mais après coup, c'est toujours la honte qui remplace ce sentiment temporaire et qui recouvre les conneries dites ou faites. Je me remémore les instants de disgrâce et je me dis qu'on devrait m'enlever le droit de parole. Je ne m'en plaindrais même pas. Ou bien on pourrait m'installer un petit avertisseur qui m'indiquerait quand serait le temps de juste SHUT. THE HELL. UP.

J'aimerais bien écrire que je saurai me tenir, et tout. Mais je n'en suis pas si sûre. D'autres occasions se pointeront et je me planterai, puis je m'en remettrai et le cycle reprendra. Pas étonnant que je sois si lasse parfois, à force de répéter autant...






dimanche 2 mai 2010






Ça ronge par en-dedans et ça paralyse. Un monstre, une bestiole, des grandes dents, d'énormes griffes. Me bouffe l'intérieur, me coupe le souffle. C'est con comme ça, l'erreur monumentale, la bêtise pourtant connue, tout ça devient regrets envahissants, remords destructeurs, honte insupportable. Le souvenir que j'en ai en rajoute, je me replie et n'ose regarder en face. Il n'y a que le temps qui puisse m'apaiser, et certaines paroles espérées, mais c'est ce temps et ces paroles que je crains le plus.

Un jour j'apprendrai. D'ici là je m'égratigne les sens. Bientôt il n'y aura plus rien à enlever, ni personne autour à blesser. On m'aura fuie. Et si je pouvais j'en ferais autant.