mercredi 24 octobre 2012






J'étais assise dans l'autobus et je lisais bien tranquille quand elle s'est déposée sur ma manche.  On aurait dit qu'elle était tombée - du plafond ou de mes cheveux, qui sait.  Elle avait tout de même atterri avec fracas, autant qu'une coccinelle en est capable.  J'étais surprise et un peu curieuse de savoir ce qu'elle faisait là, mais je n'ai pas eu la réponse, elle n'a pas voulu me le dire.

Elle s'est promenée un peu sur la manche de mon manteau noir, a lorgné du côté de mon gant.  Sa carapace tirait davantage vers le brun que le rouge, et elle avait plusieurs points (je ne les ai pas comptés, mais c'était plus de dix).  Nous sommes descendues à mon arrêt.  Elle n'a pas protesté, ne s'est pas envolée, ce devait être le sien aussi.  J'ai marché en la portant sur mon bras.  J'ai pensé un instant la ramener chez moi mais je me suis dit qu'elle n'aimait peut-être pas les chats.  J'avais l'intention de la déposer sur une jolie feuille ou dans un arbuste croisé sur le chemin, mais j'ai tardé et rendue chez moi, j'ai dû me résigner à lui présenter le poteau de téléphone le plus près.  Elle a d'abord pris son temps et allait de mon index à l'autre, elle a même tenté de se faufiler dans mon gant.  Puis je ne lui ai plus donné le choix : touche du bois, ma belle.

Je crois qu'elle a dû perdre patte et tomber par terre, ou bien s'envoler, parce qu'en un clin d'oeil elle n'y était plus.  J'ai scruté le trottoir, fixé le poteau, bien inspecté mes mains, mais je ne la voyais plus.  Pendant ce temps, un automobiliste a tourné le coin de rue où je me tenais, il a bien dû se demander ce que je faisais là.  Je n'ai pas fait plus de cas de ma compagne éphémère et je suis rentrée chez moi.

Elle ne m'a même pas dit comment elle s'appelait, la petite.
















mercredi 17 octobre 2012







Le temps d'une sieste un homme est sauté de l'univers, ou d'en tout cas vraiment très haut, et très vite.  Je n'ai pas trop compris ce qu'il a tenté de faire au juste.  L'ampleur...  J'avoue que je n'ai à ce jour pas encore demandé à quiconque de m'expliquer.

On n'est jamais autant conscient d'un de nos membres que lorsque celui-ci fait mal.  Non?  La douleur serait donc la preuve de l'existence.  Ce qui prouve que c'est là.  On ne peut plus s'empêcher d'y penser.  À l'état normal, on ne ressent rien, on ne s'en préoccupe même pas.  Messieurs dames, j'ai eu un dos la semaine dernière.

Des fois la nuit, je m'épile les sourcils.  Je vais voir sur Facebook si j'y suis.  Je mélange les sons.  Je m'imagine t'entendre, je t'entends me parler.

Quand je suis malade, tout me paraît pire.  À vous aussi sans doute.  Tout me paraît plus sale que ce ne l'est vraiment.  On s'entend qu'à vivre avec des chats, il y a environ 60 poils au pouce carré en permanence ici.  À chaque fois j'essaie de me raisonner : ce n'est pas parce que j'ai le rhume qu'il y en a plus, c'est juste que je les vois davantage!  Et non, ce n'est pas si pressant de les enlever.  Je peux attendre d'être capable de me tenir debout sans avoir les jambes molles.

Chaud, froid...  Je crève, je gèle.  Foutue température corporelle vacillante.  Des fois il m'arrive d'avoir tellement mis d'épaisseurs que juste envisager de les enlever est au-dessus de mes forces.  Alors je préfère suer et attendre d'avoir froid à nouveau.

Parlons des pots et/ou enveloppes de médicaments.  Gens de l'industrie, sachez qu'il y a : à l'épreuve des enfants, et à l'épreuve d'un humain normalement constitué.  Viarge!

Avant, on avait le rhume ou la grippe.  Ou on ne savait pas trop, on inversait les deux, mais peu importe, on se comprenait.  En 2012, on dirait qu'il faut avoir un virus quelconque, spécifique, ou quelque chose qui finit en -ite, et qu'il faut en connaître la cause et l'origine.  Moi j'ai un rhume.  Je ne tousse pas vraiment, je n'ai pas mal à la gorge, mais j'ai les narines en feu, comme si l'intérieur était à vif, et ça brûle en chien.  Et je suis fatiguée, et plus faible que d'habitude.  Mais ça s'améliore, c'est moins pire qu'en début de semaine.  Voilà l'étendue de mon savoir sur ma condition.  Mon diagnostic final.















dimanche 14 octobre 2012






«Je ne suis pas sûr de ce que pense vraiment Janina, ni à propos de Rilke, ni à propos de sa relation avec moi. Cette incertitude, loin de m'embarrasser, comble mon goût de l'inachevé. Il faudrait laisser la vie ouverte au lieu de la claquer au nez des gens. Tout devrait rester possible, au moins en théorie, quand, la plupart du temps, tout est joué très vite. On sait qui l'on est, où l'on en est, avec qui on peut ou non partager des sentiments, des idées, et lesquels. Mais moi qui ne connais pas plus Janina au fond qu'elle ne me connaît, ou plutôt qui en ai une sorte d'intuition sentimentale, je ne cherche pas à en savoir plus sur elle ni à lui en donner à savoir plus sur moi. Il y a entre nous quelque chose comme une incertitude recherchée. Ce goût de l'approximatif va à l'encontre de toute psychologie rationnelle. Je ne vois pas grand monde excité par la perspective d'une relation aussi mal définie : on préfère encore un bon malentendu. Pourtant, si tout est joué d'avance, que reste-t-il à inventer?»

- Georges Picard, L'hurluberlu ou la philosophie sur un toit, José Corti, p. 43-44














mercredi 3 octobre 2012





Cette liste, je la prépare depuis que je vous ai offert la précédente.  Je crois qu'elle pourrait être encore plus longue, mais je vais m'en tenir à ça, quitte à rassembler d'autres éléments pour éventuellement former un volume 2.  La nullité n'a pas de limite et je semble être là pour le rappeler.



**AVERTISSEMENT**

Durant l'élaboration de cette liste, bon nombre des chansons qui y figurent me sont restées en tête, certaines pour des durées de temps carrément pénibles.  Seule l'évocation du titre déclenchait le processus.  Il se peut qu'en lisant ce top, vous soyez vous aussi pris avec l'une ou l'autre de ces mélodies.  Je préférais vous en avertir.



Top (+ que) 10 des pires tounes à avoir dans'tête

  • Kumbaya.  Dans la douche, imaginez...
  • The Sign d'Ace of Base.
  • n'importe quelle chanson d'ABBA.
  • Désenchantée de Mylène Farmer.
  • La Bamba Triste de Pierre Billon.  Et le clip, le clip...
  • Millennium de Robbie Williams.
  • Call Me Maybe de Carly Rae Jepsen.  Foutue Radio Énergie, quand je t'entends...
  • Ça va bien de Kathleen.  Même si elle a été une de mes idoles de jeunesse (l'autre c'était Julie Masse).
  • I'm Alive de Céline Dion.  J'aurais pu en nommer d'autres, mais pour moi c'est vraiment la pire.
  • Stop ou Encore de Plastic Bertrand.
  • On jase de toi ou Malade de Noir Silence.
  • Boom Boom Boom Boom des Venga Boys.
  • Un amour qui ne veut pas mourir de Renée Martel.
  • YMCA ou In the Navy de Village People.
  • Sensualité d'Axelle Red.
  • Joe le taxi de Vanessa Paradis.
  • l'entièreté des chansons de Sylvain Cossette.
  • pas mal toutes les pièces d'Aqua, mais en particulier Barbie Girl.
  • les plus grands succès des B.B.
  • La danse d'Hélène de Real Joy.
  • l'oeuvre complète de La Compagnie Créole.
  • Herbert Léonard et son Flagrant délit.
  • Macarena de Los del Río.
  • Sex on the Beach de T-Spoon.