dimanche 18 octobre 2020

 


Samedi.

Je grafigne.

Je grafigne.  Je pèse sur refresh beaucoup trop de fois sur Instagram.  Je regarde 20 fois par jour si une des gogosses achetées sur eBay a bougé, si une livraison approche.  Je prends des photos de mes chats.  Je jette un énième coup d'oeil aux autres photos de mes chats prises au cours des dernières semaines.  Je scrolle à l’infini sur Facebook.  Je relis des vieux messages oubliés de 2017 et je pleure.  Je visionne un film et le mets sur pause aux 15 minutes.  Je me demande si je devrais partager une photo de chat sur Facebook, si j'en publie trop ou juste correct.  Finalement je poste rien.

Puis en soirée je vais visiter l'ami Mike.  Je l'écoute raconter des trucs et il me fait rire.  Ça fait du bien.  J'observe sa belle Zoé, me moque de son embonpoint, la prend en photo parce que je prends toujours les chats en photo.  Je marche pour y aller, je marche pour revenir.  L'air frais et l'exercice me font aussi du bien.


Dimanche.

Je grafigne un peu moins.  J'ai un peu mal à la tête à cause du cidre bu la veille, mais vraiment rien de trop intense.  Quelqu'un tout près fait aller sa perceuse et ça c'est moins agréable mais pas insoutenable.  Je regarde un autre film sans trop faire de pauses.  Mes chats me collent, je les flatte.  Le mal de tête s'écarte.

C'est dur ne pas voir autant de gens aussi régulièrement qu'en temps hors-zone-rouge.  Donc je grafigne.  

Mais pas trop, juste correct.  





dimanche 11 octobre 2020

 




Moi je t’aurais dit
tout
l’envie de ça
Le vide, le toi
le tout en dedans

Probablement (à) jamais
Et c’est moi la pire 





dimanche 4 octobre 2020

 


Dormir tard entre deux minounes, une qui ronfle et me pile dessus, l'autre qui se roule en boule en se faisant la plus petite possible et qui s'excuse presque d'être là.  Passer l'aspirateur pour éliminer les touffes de poils et graines multiples qui jonchent le plancher.  Ouvrir les fenêtres pour faire entrer l'air d'automne.  Manger des bâtonnets de fromage St-Hubert achetés dans l'aile des surgelés, en garder quatre pour plus tard.  Ne pas regarder Reservoir Dogs parce que Netflix refuse de fonctionner comme il se doit.  Laver le rack à vaisselle et prévoir le donner parce que trop petit à mon goût.  Magasiner un imperméable en ligne, ne rien acheter.  Me faire bouillir dans un bain brûlant.  Peindre mes ongles en mauve.  Mettre une brassée de délicat dans la laveuse.  En me séchant les cheveux la tête en bas, saluer un sac en plastique laissé par terre deux minutes plus tôt, pensant que c'était un chat qui venait me rejoindre dans la salle de bain.  Rire de mon erreur.  Regarder quelques épisodes de Community puisque Netflix me le permet.  Ne pas savoir quoi faire du reste de la soirée, laisser ça en suspens.











samedi 3 octobre 2020

 


En début d'après-midi, je suis allée marcher sur le bord de la rivière Saint-Charles.  Il faisait beau, frais et ça sentait l'automne.  J'ai pris de grandes bouffées d'air, regardé partout : le ciel, le sentier, les fleurs tenaces, les milliers de feuilles par terre et celles encore aux arbres.  Je me suis presque sentie devenir qu'une avec la nature, tout ça.  J'ai observé pendant plusieurs minutes une gang de canards.  Certains se faisaient dorer au soleil alors que quelques autres barbotaient dans l'eau et les herbes hautes, sans doute à penser à ce qu'ils mangeraient pour souper.  Moi je ne sais jamais quoi manger pour souper.  J'ai croisé plusieurs chiens, shout out au petit chihuarat qui portait un joli chandail de laine mauve (je suis consciente que c'est sûrement sa maîtresse qui l'a choisi et forcé ledit chien à le porter, mais ça lui allait très bien).

Ici à Québec c'est l'alerte rouge et nous sommes de retour dans un semi-confinement.  Je crains un peu de me sentir aussi seule qu'il y a quelques mois, durant le pire de la pandémie, mais il y a le boulot, l'Internet et ses réseaux, les livres, les films et séries, ces affaires-là...

Mes dernières discussions sur Tinder avec des inconnus me font me demander s'il existe encore des gens qui ne diabolisent pas l'infidélité.  Il me semble qu'il y a pire comme péché que l'adultère.  Je ne tends pas vers le couple ouvert ou polyamoureux, mais la fidélité m'apparaît utopique.  Il n'y aurait pas moyen d'être un peu plus lousse là-dessus?  Est-ce que je vais un jour rencontrer quelqu'un d'autre qui pense davantage comme moi à ce sujet?  Est-ce que je vais à un moment donné tomber sur quelqu'un qui me plaît et qui me trouve trippante?

Viarge.