samedi 24 août 2019






Ça brûle un peu 
mais je veux pas trop rien me dire
pas trop rien me dire 
qui provoquerait 
quelque chose

Si j'en parle pas 
ça arrivera pas
ou c'est l'inverse?

C'est comme un rhume 
qu'on sent venir
pis qu'on se dit que
si on l'ignore 
il va filer tout droit

Si j'en parle pas
ça arrivera peut-être
pareil?

Le vide il gronde
il attend de voir
s'il reste
ou pas










jeudi 22 août 2019





J'emmerde

  • l'argent
  • le travail
  • le culte du rendement
  • la glorification de la productivité
  • l'importance donnée à la performance
  • mon manque de triceps, aka mon gigantesque-p'tit-mou-de-bras-de-l'enfer
  • les poils incarnés
  • l'humidité
  • le foutu bonheur
  • les annonces pas claires
  • les flat earthers
  • les climatosceptiques
  • mes cheveux
  • les douleurs menstruelles
  • mes méprises

Fait que je m'en vais crier un brin.




"That's why I said I relate
I said we relate
It's so fun to relate"





mercredi 21 août 2019






J'ai passé la majeure partie des deux dernières nuits à rêver que je travaillais à nouveau avec le public.  Soit je me retrouvais vendeuse dans un commerce de vêtements pour hommes géré par une famille riche, soit je retournais à mon premier emploi d'ado en tant que commis dans la boutique-cadeaux d'un hôpital.  Je me suis réveillée plusieurs fois en sueurs.  Il ne faisait pourtant pas si chaud dans ma chambre.

Ce genre de cauchemars est devenu récurrent pour moi.  Ma hantise du service à la clientèle est réelle.  Mes dernières expériences ont été traumatisantes, même s'il ne s'est rien passé de catastrophique et que le pénible était plus dans ma tête.  Vouloir mettre le feu à la bâtisse dans laquelle on se trouve ou planifier de se casser un membre pour s'assurer de ne pas pouvoir se présenter au travail, ce n'est pas normal.  Pleurer et trembler dans une allée remplie de tasses et de centres de table non plus. 

Mon rapport avec le travail n'est pas sain.  Je sais ce que je ne veux pas faire.  Et ce que je veux faire ne paie pas assez.

Je suis une oeuvre de charité.  Je prends tous les dons.






samedi 17 août 2019





Mon best of de séries télévisées québécoises :


  • Série noire (Auteurs : François Létourneau et Jean-François Rivard / Réalisateur : Jean-François Rivard) - PRO-DI-GI-EU-SE série.  Seulement deux saisons, mais je suis d'avis qu'il ne faut pas trop étirer.  Les comédiens, la plupart bien connue du public, y campent souvent des personnages qui les amènent hors de leur zone de confort et de celle des spectateurs aussi.  Les voir se garrocher pleinement dans ce défi est savoureux.  Cette expérience télévisuelle m'a carrément fait roucouler.
  • Minuit, le soir (Auteur : Pierre-Yves Bernard, avec la collaboration de Claude Legault / Réalisateur : Podz) - Puissant, ça.  Des personnages complexes, des scènes fortes et une finale fracassante.  En trois saisons.  Ici aussi, je salue la brièveté.
  • La Petite Vie (Auteur : Claude Meunier / Réalisateur : Pierre Séguin) - J'ai regardé les épisodes des deux premières saisons beaucoup trop souvent.  Je connais encore plusieurs scènes par coeur.  Ma préférée reste toujours Thérèse (Diane Lavallée).  C'est drôle, c'est niaiseux.  Il y a des passes vraiment moins bonnes, selon moi (la grossesse de Thérèse, l'apparition de Céline dans le spécial de Noël, pour n'en nommer que deux), mais c'est de l'humour très plaisant et réconfortant.
  • Un gars, une fille (Auteurs : Guy A. Lepage et une trâlée d'autres / Réalisateurs : Guy A. Lepage, entre autres) - Le sujet inépuisable qu'est le couple est traité et présenté de façon originale, on n'a qu'à penser à l'angle de la caméra qui nous montre seulement Guy et Sylvie, à quelques exceptions près.  Et sous forme de capsules aussi, c'est très efficace. 
  • Quadra (Auteur : Jean-Claude Lord, d'après le roman éponyme de Jean-Claude Boult / Réalisateur : Jean-Claude Lord) - Juste quatre épisodes, mais ça m'avait jetée à terre.  Une histoire à crever le coeur, des performances vraies, sincères et remarquables.  
  • Fortier (Auteure : Fabienne Larouche / Réalisateurs : Érik Canuel et François Gingras) - Fabienne a beaucoup écrit, mais à mon avis elle n'a jamais aussi bien écrit et n'écrira jamais plus aussi bien que pour Fortier.  J'ai beaucoup aimé l'équipe du SAS et leurs criminels atypiques.  L'issue du mystère autour du passé de Fortier m'a un brin déçue, mais ça ne gâche tout de même pas la série.

Marc Arcand Forever.




jeudi 15 août 2019





C'est parfait.

Safia Nolin a sorti mardi un clip pour accompagner Lesbian Break-Up Song.  C'est une assez belle chanson avec des paroles touchantes, ce n'est toutefois pas ma préférée de l'artiste.  Mais ce n'est pas de musique dont je veux parler.  Je veux parler de ce qu'on y voit, des corps et des réactions démesurées de certaines personnes.

Avant toute chose, voici ce qu'elle a écrit pour présenter la vidéo : 

« Salut tout le monde, Ici Safia.
Eh oui, je suis toute nue dans mon clip.
On voit mes seins, mes fesses, mon pubis, mon poil.
On voit les seins, les fesses, le pubis et le poil d’autres fxmmes.
On voit des corps humains.
Ce ne sont pas des corps qui sont là pour être jugés, ou pour être désirables.
Ce sont des corps qui sont là pour exister, c’est tout.
Le mien, je l’aimais pas vraiment. J’étais à l’aise avec mon image, mais dans l’intimité, seulement la femme qui partage ma vie avait accès à ma nudité. Pas parce que c’est sacré, mais bien parce que j’avais honte. J’étais gênée et c’était impossible pour moi de même envisager me mettre toute nue devant des gens.
Puis les journées de tournage de ce clip sont arrivées et j’ai été confrontée à mon désir de vouloir gratter où j’ai peur, d’aller vers ce que je fuis et d’y plonger tête première. Je l’ai fait et j’ai eu la chance d’être entourée d’une équipe formidable qui m’a accompagnée là-dedans. Toutes les fxmmes présentent sur le plateau m’ont tellement encouragée à être moi-même. À la deuxième journée de tournage, j’ai senti que quelque chose avait changé en moi.
Je voudrais que vous regardiez ce clip en vous disant que ce clip est une image de ce que c’est pour moi la sororité. Je voudrais que vous le regardiez en portant un oeil humain et non critique. Laissez pas vos mécanismes gagner, regardez mon/nos corps et essayez de les imaginer d’une façon neutre, avec comme fonction d’exister. Respirer, manger, pleurer, pisser, mettre au monde (OU PAS), allaiter (OU PAS), sourire, rire, aimer. Trouvez la beauté là-dedans parce qu’il y en a une chiée, je vous le jure.
Ce tournage a été une bénédiction pour mon cheminement, mon estime et mon futur.
Je vais me souvenir toute ma vie de chaque minute.
Un breath of fresh air pour toi.
x »

J'aimerais attirer l'attention sur ce passage : «Ce ne sont pas des corps qui sont là pour être jugés, ou pour être désirables.  Ce sont des corps qui sont là pour exister, c’est tout».  Mais comme le monde est ce qu'il est, il y en a qui se sont permis de juger, de juger fort, de juger tout haut, de juger méchamment et de juger monstrueusement.  

Moi, ce que je pense et ce que j'ai à dire là-dessus, c'est que c'est correct de ne pas trouver ça beau.  De préférer des corps plus minces ou des modèles avec moins de tatouages.  De ne pas tripper sur ce style-là.  De ne pas aimer ces images.  Pour reprendre une phrase plate mais vraie : Tous les goûts sont dans la nature.  Je crois que c'est «normal» de ressentir un petit malaise.  D'avoir peur, à la rigueur (même si je me dis que si c'est le cas, ça ne vous prend pas grand-chose).  Et aussi un peu de dégoût (même si je me dis que vous avez l'estomac sensible).  Après tout, nos yeux sont tellement habitués à voir partout des silhouettes sveltes à la peau lisse sous laquelle les os sont bien apparents.  C'est sûr que ça peut fesser, que ça clashe.

Que les gens disent qu'ils trouvent ça laid, ça passe.  S'ils doivent absolument s'exprimer à ce sujet.  Mais il y a une façon de dire les choses.  Le tact, ça s'apprend.  Et ce devrait être obligatoire.

JE NE COMPRENDS PAS et ne comprendrai jamais que de simples corps puissent générer autant de haine.  Il ne s'agit que de rondeurs, de courbes, de bourrelets, de graisse, de cellulite, de vergetures, de cicatrices, de tatouages.  Que ce vidéoclip existe n'enlève rien à personne et ne nuit à quiconque.

Toi, individu qui a senti le besoin de faire aller tes doigts sur ton clavier, pense-y sérieusement.  Dans le fond du fond là.  QU'EST-C'EST QUE ÇA TE CRISSE?

Et si tu n'es toujours pas content, il y a toujours l'option de regarder ailleurs, viarge.






vendredi 9 août 2019






Vouloir la même affaire que quelqu'un
pis l'aimer pis être aimé par ce quelqu'un-là
ça doit être
SPLENDIDE.









jeudi 8 août 2019








Ces jours-ci je suis juste bonne à flatter des chats, dormir, collectionner des toutous, me faire vivre par mes parents, angoisser à propos de mes compétences, reporter mon travail, paniquer au sujet de mes finances, ingérer trop de sucre, regarder des séries télé et refouler.