dimanche 17 février 2013






Il m'a regardée.  Comme si j'étais responsable, comme si j'avais à voir avec les progrès de la construction.  Mais je ne fais que passer.  À chaque jour, j'observe, je constate.  Je comprends que c'est lent.  Bâtir un abri.  Loger des êtres.  Protéger des histoires à venir.













vendredi 15 février 2013





Miriam Toews est une auteure que j'aime beaucoup.  J'ai tout lu d'elle et je compte bien tout relire un jour dans la langue originale, soit en anglais.  Son humour et ses personnages me touchent.  Sa dernière publication, Jamais je ne t'oublierai, raconte l'histoire de son père de la façon qu'elle croit que lui-même l'aurait racontée.  Exercice déjà intéressant en théorie, le résultat s'avère remarquable.  Cet homme, professeur adoré et père de famille respecté dans sa communauté, souffrait du trouble bipolaire.  La façon dont Mme Toews parle, à travers Melvin Toews, son père, des périodes dépressives me rejoint beaucoup.  Je partage ici deux extraits.



«La dépression n'est-elle que de la colère retournée contre soi, comme certains le prétendent?  S'explique-t-elle par une perte subie durant l'enfance? par une prédisposition génétique? la haine de soi? l'incapacité à être soi-même? l'absence de finalité? l'incapacité à être libre? la peur de la liberté? le désir d'être libre et confiné en même temps? une arachide avec laquelle on s'est étouffé à deux ans?
  La dépression s'explique peut-être par le fait de se poser trop de questions auxquelles il est impossible de répondre.»

- Miriam Toews, Jamais je ne t'oublierai, Boréal, p. 101



«Dans la maison sombre de la dépression, il n'y a pas de fenêtres par où voir les autres.  Il n'y a que des miroirs.»

- Miriam Toews, Jamais je ne t'oublierai, Boréal, p. 254




mardi 12 février 2013





Je suis libraire.  J'aime les livres.  Mais il m'arrive de tomber sur certains et de remettre en question mon univers.  Vraiment, certains choix éditoriaux me laissent perplexe.  Certaines publications font même naître en moi une rage sourde.  Dire que tant de chefs-d'oeuvre n'ont pas été publiés, ne l'ont presque pas été ou ne le seront jamais alors que ces choses voient le jour, ça me désespère.  Mais bon, il est préférable d'en rire.  Voici le genre de livres qui me font grimacer et même lâcher quelques mots doux à l'occasion lorsque nous les recevons à la librairie.


Livres qui me donnent envie d'envoyer chier tout le monde :

  • une biographie de Justin Bieber.  Come on, le gars a 18 ans, attendez au moins qu'il meure ou qu'il atteigne ce nombre d'années en carrière.
  • les livres de psycho pop en général, de croissance et de développement personnels, surtout si l'auteur semble convaincu que sa méthode est la meilleure et l'unique pour tous.  Peut-être que j'en aurais besoin, remarquez.  Le dernier en liste à avoir provoqué en moi une réaction forte est L'amour rend lucide - Le choix éclairé d'un partenaire de vie, par Sara David (éditions Québec-Livres).  HEY!  Je suis peut-être une romantique quétaine finalement, mais dans ma tête à moi, ON NE LE CHOISIT PAS!  Vous aurez compris que je ne l'ai pas feuilleté pour savoir s'il fallait passer des entrevues ou autres évaluations quelconques pour s'éclairer dans ce choix à faire...
  • les cahiers d'activités pédagogiques.  LAISSEZ LES ENFANTS TRANQUILLES.
  • les descendants de phénomènes ou modes littéraires, soit les rejetons de Twilight, Harry Potter, Journal d'un dégonflé...  Nous sommes envahis.  S'il vous plaît, pensez aux pauvres libraires.











dimanche 3 février 2013






Je m'en frotte les claves.  Je m'en noue les périples.  J'ai crié.  Trop.

Lasse lasse lasse lasse lasse.

Ça n'a rien à voir.  Rien à voir.  Vandales et congénères.  J'ai mal.  J'ai physiquement mal de cette fin-là.

Je cogne mes masques.  J'enjolive mon hiver.  C'est quand on sait qu'on ose.

Fuck fuck fuck fuck fuck.

Ne pas savoir.  Attendre.  Ne pas connaître les proportions d'un faux pas.  

J'attends j'attends j'attends j'attends j'attends.

Je m'en défais les vertèbres.   Je te dis pas le croissant, le noeud...  Je te dis pas je te dis pas.