lundi 19 juillet 2010





Trois décors. Une chambre pêche, un salon plat, une cuisine baroque. Ils passent de l'un à l'autre sans but. Mais avec un prétexte. Baiser, écouter, manger. Parfois, c'est plutôt baiser, baiser, baiser. D'autres fois, c'est dormir, dormir, rien. La cuisine est souvent laissée pour compte.

C'est dans la chambre qu'elle lui a dit «je t'aime» pour la première fois. Dans la chambre qu'elle lui a avoué son erreur. C'est au salon qu'ils sont passés à l'action le plus souvent. Tous les meubles en sont offusqués, sauf la petite table à café trouvée dans un marché aux puces, parce qu'elle, elle en a vu d'autres. C'est dans la cuisine qu'ils s'engueulent le plus fort. Ne sont jamais capables de s'entendre sur les quantités.

Lui ne l'aime plus depuis l'aveu dans la chambre (pas le premier, mais sa bêtise). Elle s'ennuie du salon dès qu'ils n'y sont pas. Les couverts se demandent quand quelqu'un viendra les laver, et s'ils serviront encore un jour.

Le soleil se couche à l'ouest, dans la chambre. Heureux hasard. Ils auraient pu en faire un bureau. Un bureau avec un lit et deux tables de nuit, mais quand même, un bureau. Dans lequel le soleil s'éteindrait à tous les soirs. Il y a trop de fenêtres dans la cuisine, on dirait une verrière. Ils ne peuvent pas déjeuner nus, et ça les embête un peu. Le salon a été défini comme étant plat, inintéressant, il n'y a donc rien à signaler à son propos. Mis à part la table à café voyeuse, mais c'est déjà fait, alors on n'y revient pas.

Ils vont rester, et continuer à y vivre, dans leurs trois décors. Vont peut-être repeindre la chambre ou le salon, et acheter des rideaux pour la cuisine, mais rien d'autre ne changera vraiment. Elle ne refera plus de faux pas. Il ne l'en détestera que davantage.





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