dimanche 26 octobre 2014





L'automne sent quelque chose.  Le vent a une odeur.  J'aime j'aime j'aime.  Il fait froid dans mon appartement mais je ne peux me résigner à en chauffer les pièces.  Pas avant novembre, je me dis.  Je dors beaucoup ces temps-ci, bien emmitouflée, et je peine à sortir de mon coma.  Mes membres préfèrent ne plus bouger.  Mes yeux demeurent clos, bien après le retour de conscience.  Mais vraiment, qui veut se lever avec un mal de tête?  L'horizontal me permet parfois de croire qu'il n'est pas là.  Que je suis seule dans mon cerveau.  Qu'il n'y a que les rêves et moi.  Un peu de brouillard...  Je reste alors entre deux états et je tente de me raisonner : le sommeil, rendu à ce point-ci, est une perte de temps, et le réveil allonge les heures.  Il y a trop d'heures.  Et je les gaspille, encore.

Je n'ai pas d'aspiration.  Est-ce qu'on peut être une personne complète et intéressante même si on n'a pas beaucoup d'ambition?  Quand on me pose la question «Quoi de neuf?», je n'ai pas grand-chose à raconter (en fait, je ne trouve jamais quoi répondre sur le coup, convalescence ou non).  Est-ce que ça veut dire que je suis inutile, futile?  Ou bien c'est que je n'ai pas de conversation?  Je regarde mes amis carrièristes, maîtres et docteurs, puis je me traite de paresseuse.  Il faut que je retourne travailler, paraît-il.  Tout dépend à qui je parle.  Il faut que je m'active.  Il faut que je me trouve un but.  Il faut que j'arrête de me plaindre, de radoter.  Il faut que j'arrête de figer, de reculer.  Il faut que j'arrête d'arrêter.  Il faut que je recommence.  Il faut que je continue de recommencer. 




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