vendredi 30 mars 2007

C'est de la merde, l'oralité, quand je me rends compte que même les mots prononcés ne peuvent qu'imiter l'écho de mon flot d'idées. À quoi bon ouvrir la bouche quand tout résonne en maladresses? Entre ce qui s'est produit et ce que je raconte, il y a un travail de décoloration que j'exécre. Ce n'est pas la même chose, ça n'a pas le même poids, et je déteste ça.

Parler m'enlève de la saveur. L'anticipation de me confier me fait espérer un partage et un confort trop grandioses pour ce que je récolte d'assouvissement. Et pourtant des fois ça hurle dans mon crâne tellement je crois que je dois me faire entendre. Puis après c'est plat. Si plat que je m'en veux d'avoir gaspillé les minutes d'autres à déblatérer sur des insipidités que je jugeais profondes avant de les laisser s'échapper.

J'aimerais être contentée de mes paroles. À défaut de l'être, je vais me fermer la gueule. J'espère ne plus surprendre mes lamentations au cours d'une discussion. Ce que je m'ennuie de mon mutisme de petite fille, parfois... Le plus grave est que je suis consciente que je ne me taierai pas assez.

L'être écervelé que je suis attend trop. Des attentes, une attente. Je vis d'attendre. Heureusement, j'ai appris à ne plus attendre de vivre. Mais peut-être que j'oublie comment.

Des choses, des hommes, des saluts. J'attends. Des mots dignes de, dignes d'être. J'attends. Des éclats, des sublimes. J'attends d'en valoir la peine.

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