mardi 18 décembre 2007


Je veux sentir mes os. Sous ma peau, les toucher, m'assurer qu'ils s'y trouvent, qu'ils ont froid. Les effleurer, les apercevoir, deviner leur forme, les rendre saillants, ne pas les savoir trop fragiles, penser qu'ils pourraient se fracasser.

Mes os, sous ma peau. Trouver leur couleur, jouer avec des embouts, détailler les jointures. Gratter mes os, jusqu'à ce qu'ils s'effritent, jusqu'à ce qu'ils s'écoulent de mes pores, jusqu'a ce qu'ils se fassent minutes d'un sablier.

Mes os, bâtons de percussion. Ombres de mouvements, lignes d'une silhouette. Des sons, les déplacements, une vision. Sous ma peau, mes os.

Je voudrais voir mes os. Sous ma peau. Les cogner, les casser, les fêler. Je voudrais chatouiller mes os. Rire de leurs fissures. Les filer en douce, suivre leur trace. Je voudrais laisser chanter mes os, écouter leurs ballades, battre des mains et suivre leur rythme.

J'aime sentir poindre mes os. Les voir étirer ma peau. Mes os, qu'ils soient là, sous ma peau.



1 commentaire:

  1. "C'est l'innommable besoin nocturne,
    de rattraper son crépuscule,
    de devenir une aube qu'elle n'a jamais vue."

    "Cesse de te regarder dans ma peau de miroir,
    L'homme ne s'y trouve pas,
    ni caché dans le noir."

    "Ceux qui voient voient peut-être moins que ceux qui ne voient pas [ta beauté]."

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