mercredi 22 octobre 2008





Il y a de ces images douloureuses qui me reviennent en tête à l'occasion lorsque je pense à d'anciennes amours. Je ne cherche pas particulièrement à me torturer l'esprit avec ça, mais je n'y peux rien, elles rebondissent quand ça leur tente, même si maintenant j'en suis à un stade où l'amertume liée à ces relations s'est pas mal dissoute. Il ne reste que ces quelques visions, qui pincent un peu, et qui me rappellent que l'amour, c'est bien compliqué et ça fait bien mal. Mais c'est entre autres ce qui fait que c'est si beau.

De lui, il m'est passé sous les yeux hier soir, alors que je me disais que sa fête est le lendemain, soit aujourd'hui (tout le monde en choeur: «bonne fête, lui!»), le moment où il a choisi de m'enlacer devant tous ses amis, alors que nous nous apprêtions à quitter le bar dans lequel nous avions passé la soirée, chacun avec nos groupes d'amis distincts avant de finir par partager la même table lorsque ma gang s'était éclipsée prématurément. Je me souviens l'espèce d'ardeur avec laquelle il s'était littéralement accroché à moi, et je me souviens aussi en avoir ressenti une sorte de frustration. Ça n'allait pas, nous deux, et il tentait de tirer sur quelque chose pour rétablir notre sublime. Ce qui n'a rien arrangé, en fin de compte. La rupture s'est faite deux jours plus tard.

Le plus dur, avec lui, a été d'accepter sa façon de réagir à cette séparation. Aujourd'hui, j'aimerais encore que tout ne se soit pas passé comme ça. Mais je crois que maintenant, nous sommes redevenus amis, ou du moins sommes-nous «civiles». Et ça me va.

Et avec l'autre lui, l'image qui demeure est une des dernières que j'ai eues de lui avant qu'il ne parte pour l'été travailler loin loin. Nous venions de passer une extraordinaire soirée, il avait osé m'embrasser même si tout était foutu (ce que nous savions depuis le début mais avions choisi de mettre de côté le temps de se voir et de profiter du mois qui nous restait), il avait voulu rester tard et là il devait partir. Alors que je marchais un peu devant lui, il a posé sa main sur mon bras pour me retenir, je me suis tournée vers lui et j'ai vu son visage, les sourcils un peu froncés, l'air grave. Ça ne lui plaisait pas de me quitter, même si je sais et que j'ai toujours su qu'il n'a jamais été amoureux de moi. Mais je n'ai jamais douté de son attachement et de son attirance pour moi. Je ne lui en ai pas demandé plus, je l'aurais marié, cet homme, et pour vrai. Il est parti, s'efforçant de me faire sourire, et je me souviens que le matin de son réel départ (il partait deux jours après nos «adieux»), je suis restée au lit sans pouvoir bouger, jusqu'à ce que ma mère me force à me lever. Il me semble que j'ai réussi à accumuler assez de forces pour aller en vélo avec une amie, durant l'après-midi.

Nous nous sommes revus sept mois plus tard. Nous n'avions pas beaucoup changé, et je crois qu'il restait encore un peu de «nous», peu importe le statut que nous n'avons jamais eu. Nous n'avons plus jamais habité la même ville. Il ne me manque plus vraiment, mais je pense à lui. Des fois.

Je vis bien avec ces images, la plupart du temps. C'est lorsque ma raison me perd et les broie, ces images et d'autres, pour m'empoisonner l'esprit, que ça va moins bien. J'avais envie d'écrire sur eux, ce lui et cet autre lui. Je sais qu'ils ne m'en voudront pas! J'assume le fait qu'ils occupent toujours une place en moi. Et le fait que j'en occupe sûrement une moins grande, ou une inexistante, dans leur vie à eux.







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