lundi 8 juin 2009





Je crois que ce qui est si dur, pour moi, avec l'écriture, c'est de continuer à croire en mon histoire. Je me relis, et certains passages me disent que personne n'achètera ce que je raconte. Qu'aucun éditeur ne misera sur mes personnages. Parce qu'on dirait que je m'y prends mal, et que je ne sais pas aller jusqu'au fond des choses que j'ai envie de dire. Et relire et douter m'enlève le goût d'essayer de poursuivre. Ce qui explique sans doute le fait qu'il y avait près de cinq mois que je n'avais pas revisité ce que j'avais créé.

J'avais seize ou dix-sept ans quand je m'étais tracé l'avenir après lequel j'ai couru jusqu'à maintenant. Tout était clair pour moi: je termine mon secondaire, j'étudie un an au Nouveau-Brunswick et après je rapplique au plus sacrant à Québec pour étudier la littérature puis ensuite écrire. J'ai maintenant vingt-quatre ans et, mis à part la certitude d'avoir trouvé ce qu'il me fallait, créativement parlant, à l'intérieur de mes cours de création littéraire, le reste du plan a échoué. Je ne m'étais pas donné d'échéance, alors il n'est pas trop tard. Mais je refuse le bacc, et je ne sais bien pas ce que j'accepterais de gober en un quelconque autre domaine... La librairie m'a ouvert une nouvelle voie, mais elle ne me permet pas de vivre au niveau de mes idées de grandeur et de luxe. Je me bats donc depuis un bout pour demeurer vivante, en santé, et heureuse. Et je gaspille beaucoup trop de forces au passage. J'ai envoyé valser l'amour car je ne sais pas comment m'y prendre et je me tue trop à essayer. Heureusement, l'entourage est assez charmant pour me supporter et m'amener une petite dose d'énergie suffisante jusqu'à la prochaine misère. Ce doit être comme ça que ça marche, et pour tout le monde, j'imagine.

Mais il faut bien que je m'y raccroche, à mon roman. Parce qu'il n'y a plus rien d'autre pour moi.












2 commentaires:

  1. Oh, il n'est certainement pas trop tard. Il n'est jamais trop tard, surtout avec ces trucs-là. C'est pas à 19 ans que les chanteuses atteignent leur pleine maturité, même si le marché leur laisse endisquer n'importe quoi à condition qu'elles aient un casting qui correspond aux fantasmes du marché. Ah, la vie...
    Je crois en toi comme jamais, mouche robuste.

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  2. Merci. Ça en prend un qui croit, et je me relancerai pour de bon. Sûrement.


    trulaf

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