mardi 9 novembre 2010




J'ai trouvé un chemin de terre. Que de la terre, sur ce chemin de terre. De la terre et tes os. Un à un, je les ai ramassés. Pour les vernir plus tard, une fois sortie du petit chemin.

Ce n'est pas un parcours; il n'y a pas d'obstacles. J'ai ma foi qui tremble et mon envie qui se désiste. Même à tes os, je ne pourrai pas le dire. Devant tes os, muette comme la terre.

Pas d'arbres qui bordent l'étroit sentier. Vraiment juste de la terre, une poignée de terre linéaire. Et sans efforts, je marche dessus, collecte tes os. L'effronterie m'a dit de ne pas me gêner.

Je m'ennuie du ciel, dans ce sentier. De l'atmosphère. Tout étouffe, ici. Je grugerais bien tes os si je n'avais pas aussi peur de finir armée de toi.

Aucune fin à ce chemin de terre. Ma destinée est de croiser tes os à jamais. Les empiler, les fracasser. Les faire reluire puis les rassembler. Recréer ton squelette.

La paresse. Tu n'as jamais été plus fort que ça. Toute la terre du monde ne me permettrait pas d'en venir à bout. Je n'aime pas ça. Te cueillir à bout d'os.

J'ai mangé un bout de terre. N'ai rien reconnu en elle. Je n'ai rien voulu, en fait. Même pas tes os. Juste avancer. Fouler la terre, prendre le chemin. Ne plus décider.




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