vendredi 15 février 2013





Miriam Toews est une auteure que j'aime beaucoup.  J'ai tout lu d'elle et je compte bien tout relire un jour dans la langue originale, soit en anglais.  Son humour et ses personnages me touchent.  Sa dernière publication, Jamais je ne t'oublierai, raconte l'histoire de son père de la façon qu'elle croit que lui-même l'aurait racontée.  Exercice déjà intéressant en théorie, le résultat s'avère remarquable.  Cet homme, professeur adoré et père de famille respecté dans sa communauté, souffrait du trouble bipolaire.  La façon dont Mme Toews parle, à travers Melvin Toews, son père, des périodes dépressives me rejoint beaucoup.  Je partage ici deux extraits.



«La dépression n'est-elle que de la colère retournée contre soi, comme certains le prétendent?  S'explique-t-elle par une perte subie durant l'enfance? par une prédisposition génétique? la haine de soi? l'incapacité à être soi-même? l'absence de finalité? l'incapacité à être libre? la peur de la liberté? le désir d'être libre et confiné en même temps? une arachide avec laquelle on s'est étouffé à deux ans?
  La dépression s'explique peut-être par le fait de se poser trop de questions auxquelles il est impossible de répondre.»

- Miriam Toews, Jamais je ne t'oublierai, Boréal, p. 101



«Dans la maison sombre de la dépression, il n'y a pas de fenêtres par où voir les autres.  Il n'y a que des miroirs.»

- Miriam Toews, Jamais je ne t'oublierai, Boréal, p. 254




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