jeudi 27 février 2014





Ce n'est pas un vide, que je ressens, c'est un étau.  Dans mon ventre, jusqu'aux poumons.  On me serre à l'intérieur, on me broie.  Ça arrive souvent après que j'aie pleuré.  Et là on me dit de reprendre mes esprits.  Mes esprits.  Comme si je tenais compte de leurs allées et venues, à eux!  Au fait, vous croyez qu'on en a combien, des esprits?  Et à part se faire reprendre, ils foutent quoi?

On pense qu'on a progressé, hen.  Qu'on a fait du chemin.  Mais à l'avance gagnée il faut toujours soustraire quelque chose.  Des fois c'est juste un peu, d'autres fois ça nous fait repartir à zéro.  C'est rudement décourageant.  Et le lit redevient notre havre, notre ami, notre hobby.

C'est juste comme si je m'étais écorché le genou en tombant sur de l'asphalte.  Juste comme si j'avais 7 ou 8 ans, peut-être plus peut-être moins, et que je suivais mon frère à vélo ou à pied, et que je piquais une fouille.  Ça chauffe.  Ça saigne.  On désinfecte.  Puis on applique un pansement et si on est chanceux, va y avoir dessus des personnages colorés.  On reprend ses esprits, on en revient.  

C'est avec cette dernière partie que j'ai le plus de difficultés.  Je n'en reviens pas.  Je ne sais pas comment en revenir.  C'est trop énorme et si petit en même temps.  Je flanche, je suis prise, je suis coincée, je suis engrenagée.  Et je suis sans esprit.







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