vendredi 2 juin 2017



C'est une mauvaise journée.  Ça arrive.

Je crois que tout a commencé quand j'ai dû me faire à dîner.  En paressant au lit, je rêvais déjà à ce que j'allais me concocter, parce que je pense toujours à ça ces temps-ci, manger, et j'anticipais parce que je savais très bien que je n'avais plus rien pour me cuisiner quoi que ce soit d'intéressant.  J'hésitais entre me faire livrer quelque chose et faire cuire des pâtes (c'est tout ce qu'il restait).  J'ai opté pour les pâtes.  Erreur.  Elles étaient dégueulasses.  Et il y en a encore, bordel, j'en ai trop fait!  Je n'avais pas de sauce ou de coulis ou de confetti pour mettre dessus à part de la mayonnaise, ça se voulait donc un semblant de salade de pâtes comme ma mère fait (et réussit, elle), mais ça s'est vite transformé en mélange de larves huileuses saupoudrées d'un pauvre assaisonnement de sarriette et de basilic.  C'était moche.

Je mange beaucoup ces derniers temps.  Et là c'est comme si j'avais mangé pour rien, parce que ce n'était pas bon.  C'est comme si j'avais gaspillé l'action sacrée qu'est celle de se nourrir et alors là je m'en veux, ça me frustre.

Le bal de la dépréciation s'est enclenché : je suis grosse, gonflée, je suis une grosse torche qui ne bouge pas assez et qui mange mal (sauuuuce...  beuuuuuuure...), j'ai une bedaine, je suis ronde, j'ai des bourrelets, de la cellulite, m'avez-vous vu les cuisses, ça rebondit, toute cette chair toute cette graisse, je suis lourde, je ne peux plus me lever, ça y est je suis une patate, je prendrais bien de la crème sûre, des jujubes avec ça, et voilà j'éclate.

Le fait de me trouver grosse et de me sentir ballon n'est pas nouveau pour moi, mais cette fois-ci c'est vrai que j'ai engraissé.  Ma glande thyroide a à nouveau déclaré faillite cet hiver, mais je sens que je ne peux pas la blâmer pour tout, surtout que le réajustement de ma médication doit lui avoir botté le cul un brin.  Seulement, quand je me trouve grosse, je me trouve laide, et quand je me trouve laide, je me trouve pas bonne, puis trop commune, puis incapable, puis inutile.  Je me demande ensuite quoi faire de mon derrière, ce que je fais sur la Terre et ce que je vais manger en soirée.  Je ne suis pas très fière de moi.

Mes ruminations peuvent me mener très loin.  En fait, non, elles me font tourner en rond, ça m'exaspère, tout m'irrite et j'ai envie de tout brûler.  Brûler de la graisse, surtout.  Mais en même temps, j'ai le goût d'une poutine.  

Friiiiiiiiites.








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