lundi 13 octobre 2008




Souvent, dans ma tête, je me fais des trames de films. Je l'ai déjà dit. Je vois des images, j'y ajoute de la musique. Et parfois, lorsque je crois vraiment à mon roman, je m'imagine qu'on le trouvera si bon qu'on en fera une adaptation cinématographique. J'ai de ces rêves comme ça. Ça m'arrive, oui.

La chanson du début pourrait être Where Is my Mind?, la version de Yoav, pas celle des Pixies, déjà utilisée dans Fight Club. On verrait Prague, à l'aube. Quand Thomas penserait à Sophie, et qu'il l'imaginerait se trémoussant dans une vitrine, c'est Prime Time Deliverance de Matthew Good Band qui passerait. Pour égaler l'espèce de décadence qui l'a gagné, ce pauvre Thomas, et pour montrer à quel point il peut tordre tous ses démons et gâcher tout ce qui est sensé être beau. Automatic Situation de Joseph Arthur accompagnerait l'intimité de mes deux personnages. Parce qu'il y a quand même quelque chose de sensuel dans leurs échanges et dans leurs nuits passées à dormir dans les bras l'un de l'autre, malgré les angoisses et la maladresse de Thomas, et malgré les blessures de Sophie. Je crois qu'All Is Full of Love, de Björk, viendrait clore le tout. Juste après la rencontre inattendue des protagonistes à Londres. Ils se croiseraient par hasard, discuteraient, se laisseraient. Et la merveilleuse dame islandaise se mettrait à chanter. Oui, ce serait comme ça. Et moi je pleurerais en voyant le résultat, parce que j'ai toujours envie de pleurer quand j'entends cette dernière chanson.

Des fois, j'imagine aussi que c'est moi qu'on voit avec de la musique pour me couvrir. Comme dans un vidéoclip. Ou je visualise des beautés, des filles plus minces que moi, et j'invente des séquences. Dernièrement, j'ai écouté en boucle trois des chansons qui figurent sur l'album Migration de Sambassadeur. J'ai dû faire ça pendant deux semaines, le matin en marchant pour me rendre à la librairie, et le soir en attendant l'autobus. The Park, pendant laquelle des danseurs se démèneraient sur une brillante chorégraphie de mon cru qui allierait danse moderne et claquettes. Subtle Changes, où il ne se passerait pas grand chose, je l'avoue. Celle-là ne m'inspire pas tant. Et pour That Town, on ne verrait que des éclats de rires, et des sourires. De moi, de mes amis. Ce serait beau, et le vidéo, je le passerais en boucle, lui aussi.

Je vis à l'intérieur de mes illusions. Pas ailleurs. Des moments, je veux en créer de toutes pièces. Pour ne pas être déçue. Ou bien me servir d'anciens instants. Pour les remanier. Les «musifiquer». Je veux inventer ma vie.




3 commentaires:

  1. j'ai fait d'heureuses découvertes musicales grâce à ce post :)

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  2. Sambassadeur, dehors, c'est la vie !
    As-tu le EP "Coastal Affairs" (ou pas de s, je sais plus...) ? La première chanson, "Kate", serait parfaite pour un 4e vidéoclip. Fort inspirante ! Je l'ai notamment écoutée 30 fois de suite pour les 4-5 premières pages du 2e chapitre !

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  3. Caroline : Génial!

    Pierre-Luc : J'aime bien Kate aussi, mais aucune idée particulière ne me venait à l'esprit... On pourrait en créer un ensemble!

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