lundi 3 mai 2010




Je me souviens qu'entre quinze et dix-huit ans environ, mon plus gros problème avec les garçons était de ne pas leur adresser la parole aussitôt que je me découvrais un faible pour eux. Ou de ne pas leur avouer qu'ils me plaisaient bien. Qui sait, je me serais peut-être découvert des prétendants insoupçonnés - ce dont je doute. En tout cas, l'adolescente que j'étais : no self-esteem at all.

Je me rappelle du dude dans mon cours d'espagnol, avec lequel je me suis contentée d'échanger quelques regards d'un bout à l'autre de la classe. Pas UN mot de tout le semestre. Et au suivant, il s'est fait une copine qui elle, savait sûrement enligner deux ou trois phrases... Il y avait aussi le finissant de ma classe-conseil, alors que moi je venais de débarquer à la polyvalente. Beaucoup trop beau, et musicien en plus. Avec lui j'aurais pourtant eu des sujets à couvrir, j'avais découvert au cours de l'année qu'il avait joué au baseball avec mon frère. Mais on n'a jamais échangé une seule parole. Mon crush qui a duré le plus longtemps de tout le secondaire? Un autre musicien, et à lui non plus je ne lui ai jamais parlé (si on exclut la minute où on s'est beuglé des trucs dans l'oreille en faisant des gestes sur un plancher de danse minable il y a de cela quelques années) même si aujourd'hui nous avons plus de soixante amis en commun sur Facebook. Oh, et le meilleur ami du chum de l'époque de ma meilleure amie? À part l'avoir impressionné avec mes prouesses sur un snow racer par une belle nuit d'hiver, je ne suis pas parvenue à me rapprocher de lui. Je viens de vous résumer les quatre années les plus désespérées, les plus pathétiques et les plus platoniques de mon existence en ce qui concerne les relations amoureuses.

Puis est venue ma période d'éveil, durant laquelle certains jeunes hommes m'ont trouvé un certain charme, et durant laquelle j'ai réussi à m'en accorder également. J'avouais tout, tentais beaucoup, allais trop vite, me brûlais, je recommençais, j'avais mal, je me fermais puis je recommençais à nouveau. J'ai appris pas mal en un an, et j'ai connu des passions que je ne connaîtrai probablement plus jamais. J'ai ensuite vécu deux relations stables, entre les deux il y a eu quelques aventures et/ou fréquentations. On aurait dit que j'avais le tour... Là aussi, je me suis autant amusée que mis les pieds dans les plats. Conflits de valeurs et d'opinions avec les amis et l'entourage immédiat, bien plus souvent qu'avec l'autre personne concernée.

Maintenant, il semble que le problème est que je parle trop. Ou plutôt, c'est que ça sort tout croche. L'alcool n'aide pas, je devrais toujours m'en rappeler. Je suis ce que je n'ai jamais été : insistante. Avant, je voulais me fondre et laisser la place aux autres. Dernièrement, je prends un peu trop d'espace. J'ignore d'où me vient cette prétention, cette assurance ou cette audace, appelez ça comme vous voulez, mais après coup, c'est toujours la honte qui remplace ce sentiment temporaire et qui recouvre les conneries dites ou faites. Je me remémore les instants de disgrâce et je me dis qu'on devrait m'enlever le droit de parole. Je ne m'en plaindrais même pas. Ou bien on pourrait m'installer un petit avertisseur qui m'indiquerait quand serait le temps de juste SHUT. THE HELL. UP.

J'aimerais bien écrire que je saurai me tenir, et tout. Mais je n'en suis pas si sûre. D'autres occasions se pointeront et je me planterai, puis je m'en remettrai et le cycle reprendra. Pas étonnant que je sois si lasse parfois, à force de répéter autant...






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