mardi 30 novembre 2010






Moi, je suis l'espèce de trop intense qui a les larmes aux yeux lorsque le garçon et sa «lost thing» se séparent dans le court film d'animation The Lost Thing, ou qui pleure tellement quand la vieille dame rapporte son petit renard à la forêt dans Rox et Rouky qu'elle ne peut en achever le visionnement (j'ai essayé par deux fois; impossible) et aussi quand le petit pingouin fait rire de lui dans Happy Feet (mais celui-là ma soeur m'a forcée à le regarder jusqu'à la fin... Heureusement, il finit par se faire respecter), ou encore qui a le coeur serré juste à penser qu'elle «abandonne» quelques-uns de ses toutous pour les donner à des enfants qui n'en ont pas. Il y a être sensible, et il y a être sensible pour des créatures animées et des peluches dépourvues de signes vitaux, parfois même davantage que pour des êtres humains.





vendredi 26 novembre 2010





Novembre aura filé en coup de vent. Mon mois, habituellement, malgré le gris. Bien des choses ont débuté en novembre, pour moi. Bien des histoires. Mais je ne l'aurai pas vu passer, c'est comme si je ne m'en serais pas occupée. C'est peut-être bon signe, une bonne chose. Et ce n'est pas comme si je devais accomplir quoi que ce soit en l'honneur de ce mois.


Je me demande si, quand j'aurai atteint un âge vénérable et aurai réellement perdu la carte, quelqu'un sera là pour m'accompagner à mes prises de sang semi-annuelles. Comme la mignonne dame de ce matin, Micheline, un peu anxieuse, qui riait chaque fois que l'aiguille pinçait un peu trop et jurait que ça ne faisait pas mal alors que ça devait être le contraire. Elle, elle avait deux accompagnatrices. Une autre dame un peu mêlée aussi et une femme plus jeune, sans doute la responsable de Micheline. Cette femme blonde se tenait là, souriante et patiente malgré Micheline qui demandait à toutes les trois minutes si elles allaient retourner à la maison après. J'aimerais qu'une personne comme cette femme s'occupe de moi, et j'espère être douce et pas trop grincheuse, comme Micheline.


Je n'ai parcouru qu'un centre d'achats ce matin - et pas le plus gros - et après à peine une heure, j'avais absorbé assez de musique et de décorations de Noël pour faire une écoeurite aigüe du temps des Fêtes jusqu'à l'année prochaine (genre, décembre 2011). En plus, les emmerdeurs de Québec Loisirs ont repris leur poste et m'ont encore accostée. Je souhaite des membres cassés à ces gens, je le souhaite vraiment. Je suis parvenue à entrer dans un Ardène et en ressortir sans avoir rien acheté. Je ne réussis pas cet exploit très souvent.


Je retourne vaquer à novembre. Il n'y en a plus pour très longtemps.





lundi 22 novembre 2010






Peut-être que si trop de temps passe, je vais laisser tomber, ne plus y penser. Peut-être.

Quelle bonne blague.

Le temps pour moi ne passe pas. Je le dis pour me dissocier du phénomène, pour échapper à la fatalité : ça ne passera pas.

Ça ne passe pas tant que j'y pense. Je suis moi-même le sort de toutes les éventualités. J'ai le pouvoir de laisser aller.

Et je deviens un livre de psycho pop.





mardi 16 novembre 2010






Derrière Doris Laliberté, ma sécheuse, j'ai trouvé :

Beaucoup de poussière et de saletés, un nombre incalculable de croquettes pour chats, une pince et un élastique à cheveux, une feuille d'arbre, une boule faite de papier d'aluminium, une souris verte, une araignée vivante, quelques bouts de papier destinés à la récu, une quantité infinie de poils de chats, une badge de shérif d'un déguisement et un aimant en forme de cochon.


Et sous sa comparse Henriette Lamontagne, ma laveuse, j'ai déniché :

Presque plus de poils, un peu moins de croquettes, autant de poussière et de saletés, un jouet-ressort, des morceaux de carton eux aussi prévus pour la récu, un machin sensé être sous une des pattes de la laveuse mais qui se tenait là en liberté, une samare (vous savez les fruits d'arbres qui ressemblent à des hélices?) et plein plein plein de petites graines de litière.


Je ne cherchais rien. J'étais juste due, faut croire. Ça me prend comme ça, moi, des séances de ménage semblables. Comme trier le contenu de mes tiroirs. Je ne le fais que lorsqu'il le faut, pas parce que c'est le printemps. Je n'aime pas les obligations annuelles, ou semi-annuelles. Je n'aime pas les obligations, en fait.







mardi 9 novembre 2010




J'ai trouvé un chemin de terre. Que de la terre, sur ce chemin de terre. De la terre et tes os. Un à un, je les ai ramassés. Pour les vernir plus tard, une fois sortie du petit chemin.

Ce n'est pas un parcours; il n'y a pas d'obstacles. J'ai ma foi qui tremble et mon envie qui se désiste. Même à tes os, je ne pourrai pas le dire. Devant tes os, muette comme la terre.

Pas d'arbres qui bordent l'étroit sentier. Vraiment juste de la terre, une poignée de terre linéaire. Et sans efforts, je marche dessus, collecte tes os. L'effronterie m'a dit de ne pas me gêner.

Je m'ennuie du ciel, dans ce sentier. De l'atmosphère. Tout étouffe, ici. Je grugerais bien tes os si je n'avais pas aussi peur de finir armée de toi.

Aucune fin à ce chemin de terre. Ma destinée est de croiser tes os à jamais. Les empiler, les fracasser. Les faire reluire puis les rassembler. Recréer ton squelette.

La paresse. Tu n'as jamais été plus fort que ça. Toute la terre du monde ne me permettrait pas d'en venir à bout. Je n'aime pas ça. Te cueillir à bout d'os.

J'ai mangé un bout de terre. N'ai rien reconnu en elle. Je n'ai rien voulu, en fait. Même pas tes os. Juste avancer. Fouler la terre, prendre le chemin. Ne plus décider.




jeudi 4 novembre 2010

Une courte liste, ce mois-ci. Mais une liste quand même.



J'aime

  • les bottes EMU (malgré ce que peut en dire Manu!);
  • la série Scott Pilgrim. Merci à MHV de m'avoir prêté les livres, je me suis beaucoup amusée!
  • magasiner pour me remonter le moral. Je sais, c'est superficiel et matérialiste;
  • l'exfoliation;
  • le mot «connard». On ne l'utilise pas assez souvent, je trouve. Il a une sonorité particulièrement puissante. Il me semble impossible de l'utiliser sans bien appuyer sur la première syllabe;
  • marcher dans les trous d'eau avec mes bottes de pluie. Pas nécessairement sauter, juste piler dedans et sentir que mes pieds restent au sec;
  • Delphine de Vigan et sa manière qu'elle a de raconter les hommes dans Les jolis garçons
    (autre très bonne suggestion de lecture de MHV!);
  • la chanson Trouble Is a Friend de Lenka. Je l'avais entendue cet été en remplaçant une fois au Paillasson, à côté de la librairie, puis à nouveau dans un épisode de Grey's Anatomy, et encore il n'y a pas très longtemps dans la playlist de MHV (encore elle! Je te dédie cette liste, mon amie!) et je me souviens l'avoir écoutée en boucle toute une soirée, et même plus;
  • jouer, m'amuser (on se comprend);
  • la phrase que m'a lancée mon ami hier après que je me sois encore plaint de mon gros ventre : «Au moins trouve-toi des vrais défauts!». C'était bien lancé, j'ai trouvé, et ça m'a fait sourire;
  • la chatte Misty, aka Minou, aka Bouillotte. Elle a des pouces, et la face la plus ronde qu'un chat puisse avoir. Si jolie!


Je n'aime pas

  • les derniers événements avec l'ami. Mais tout ça va se tasser, il le faut;
  • magasiner des pantalons. Pour des hauts, des jupes, des robes, ça va, mais je n'aime pas avoir à me trouver des jeans ou autres;
  • faire des boîtes de livres à retourner ou à expédier. Je ne sais jamais comment les placer pour que tout fitte tout en économisant le plus d'espace. Et je déteste particulièrement avoir à me battre avec le foutu tape pour fermer la boîte. Je perds toute crédibilité aussitôt que je manipule la tapeuse, de toute façon. C'est Mme Vaugeois l'experte en boîtes, pas moi. Elle réussit toujours à les remplir à la perfection, à les bourrer comme il se doit et à les taper adéquatement. Même si je la vois faire depuis des années, il semble qu'en ce cas-ci je ne puisse apprendre du maître, hélas;
  • me lever tôt. Mais il faut ce qu'il faut, des fois!
  • les talons hauts. Surtout en porter;
  • ne pas exister pour toi. Et pour certaines autres personnes. Mais en ce moment, surtout pour toi;
  • avoir mal au dos, comme les derniers jours;
  • les règles;
  • devoir résister à la tentation d'adopter tous les chats qui passent sur mon balcon ou qui errent dans le voisinage.